Les élections législatives palestiniennes ont eu
lieu en Palestine occupée ce 25 janvier, donnant au
Hamas, mouvement de la Résistance islamique, une
majorité absolue. Ce résultat intervient dans un
contexte politique particulier, dominé notamment par
l’impasse du processus de paix et l’unilatéralisme
du gouvernement israélien.
La
poursuite de l’occupation, l’intensification de la
colonisation de la Cisjordanie, en particulier à Jérusalem,
l’accélération de la construction du mur de la
colonisation à l’intérieur de la Cisjordanie en
violation des recommandations de la Cour
Internationale de Justice du 9 juillet 2004, le choix
explicite du gouvernement israélien de se retirer
unilatéralement de la Bande de Gaza pour « geler
dans le formol » toute négociation politique,
pour fixer unilatéralement les frontières en
annexant les grands blocs de colonies et la totalité
de Jérusalem, ont de toute évidence contribué à la
fragilisation et à la décrédibilisation du Président
Mahmoud Abbas et de sa stratégie politique de négociation
pour une paix fondée sur le droit.
La
situation sur le terrain, - qu’il s’agisse de l’étouffement
économique imposé par la multiplication des check
points, des assassinats ciblés, des arrestations de
masse et du refus de libérer les prisonniers
politiques palestiniens – a également contribué à
délégitimer l’efficacité de l’Autorité
Nationale Palestinienne et du Fatah.
L’attitude
de la communauté internationale et singulièrement de
l’Union Européenne, se contentant de se féliciter
du retrait israélien de la Bande de Gaza sans
intervenir politiquement pour la mise en oeuvre des
recommandations de la Cour Internationale de Justice
ni de la feuille de route reléguée au placard des
souvenirs, se refusant à toute pression contre la
violation permanente par le gouvernement israélien du
droit international, consacrant ainsi de fait son
impunité, a elle aussi largement contribué à
l’affaiblissement du Président Mahmoud Abbas.
Dans
un tel contexte, il faut noter que l’Autorité
Nationale Palestinienne a fait le choix responsable et
singulier dans cette région du respect de la démocratie
et du résultat des urnes.
Sans
anticiper sur l’évolution politique palestinienne,
chacun restera en tout état de cause vigilant quant
au respect de la démocratie et des droits humains par
les instances politiques légitimement appelés à
l’issue de ces élections.
En
tout état de cause, l’Association France Palestine
Solidarité en appelle la communauté internationale,
en particulier l’Union Européenne et la France, à
tout faire pour favoriser enfin la Paix, ce qui
suppose de remettre à l’ordre du jour des priorités
internationales l’arrêt de la construction du mur
et son démantèlement, la fin de la colonisation et
l’arrêt de toutes les violences contre toutes les
populations civiles.
Il
est urgent de mettre un terme à l’occupation et de
favoriser une négociation politique fondée sur le
droit international, permettant enfin la mise en œuvre
du droit du peuple palestinien à l’autodétermination
dans toutes ses dimensions.
Cette
voie est la seule susceptible de donner aux deux sociétés,
palestinienne et israélienne, de vraies perspectives
de paix, de coexistence, de démocratie, de citoyenneté
et de développement.
Le
Bureau National de l’
AFPS
Paris,
le 28 janvier 2006