|
Israël : armes chimiques et
biologiques
Israël : Armes Chimiques et
Biologiques
L'Etat d'Israël a toujours, et ce depuis sa création, adopté un
programme de développement d'armement à caractère offensif. Il
a développé par le passé d'importantes capacités offensives en
matière de guerre chimique et biologique, dans le cadre d'un
programme de développement d'armes de destruction massive, ADM,
présenté comme force de dissuasion. Actuellement, et comme pour
son programme nucléaire, Israël entretient un flou stratégique
quant à ses capacités dans ce domaine. Cependant, le centre de
gravité de toutes ses activités situé au coeur même d'Israël,
en zone urbaine densément peuplée, à Ness Ziona au sud de Tel
Aviv , a connu une extension significative qui ne peut traduire
qu'un développement des activités et non l'inverse. Israël a
aussi en ce qui concerne les ACB la possibilité, dans un laps de
temps très court, de les fabriquer, et les installations
adéquates pour le faire.
Israël : Armes Chimiques et Biologiques
En plus de ces capacités nucléaires (on estime qu'Israel
possède environ 200 têtes nucléaires, et les moyens de
délivrer ces ADM par air avec des avions fournis par les
Etats-Unis et des sous marins fournis par l'Allemagne), l'Etat
d'Israël a développé des capacités offensives en matière
d'armes chimiques et bactériologiques. Israël a le savoir et le
savoir faire essentiels nécessaire à la production de telles
armes, et aussi la capacité d'en fabriquer y compris en urgence,
en cas de besoin en un temps relativement court. Il fabrique aussi
des agents chimiques de petites dimensions utilisés notamment
dans des assassinats conçus et fabriqués dans le cadre d'un
programme spécifique appelé « « dirty tricks » (sales tours).
Les informations reprises ici sont contenues dans un rapport
suédois mentionné en bas de l'article.
Israël n'a pas signé les conventions relatives aux armes
biologiques et toxiques de 1972, et n'a jamais expliqué les
raisons de son refus. En fait Israël n'a jamais fait de
déclaration sur son programme d'armes biologiques, tout comme
pour son programme nucléaire. S'il a signé La convention sur les
armes chimiques de 1993, il ne l'a pas ratifiée.
L'utilisation par Israël d'armes non conventionnelles remonte à
la fondation de l'Etat d'Israël. Il existe des accusations
solides portant sur l'utilisation par Israël d'agents biologiques
pour empêcher la réoccupation des villages arabes pendant 1948.
Des bactéries provoquant la dysentrie, et la typhoïde sont
mentionnées comme agents choisis. Des épidémies de choléra en
novembre 1947 en Egypte et sur la frontière entre la Syrie et la
Palestine en février 1948 ont également été portées sur le
compte de la guerre biologique menée par Israël. (Source :
Hamilton TJ, New York Times, 24 juillet 1948).
Une unité de guerre biologique « Hemed Beit » a été
constituée au sein du département scientifique de l'armée
israélienne dés 1948. Cette unité de guerre biologique a
déménagé de ses locaux situé à Jaffa pour s'installer aux
alentours de Ness Ziona après la guerre de 1948. Une
réorganisation a permis alors de transformer cette unité
scientifique militaire en un institut de recherche financé par
l'armée. En 1952, le regroupement de l'unité de guerre
biologique et d'autres autres unités de recherche du ministère
de la défense a abouti à la création de l'Institut d'Israël
pour la Recherche Biologique (IIBR : Israël Institute for
Biological Research).
Le gouvernement israélien a bénéficié dans les années 50 du
soutien financier des américains en matière de recherche liée
à la guerre biologique, notamment par exemple à travers des
bourses fournies par le ministère de l'agriculture américain,
l'institut national de la santé américain, l'armée américaine,
à l'Université Hébraïque de Jérusalem, celle-ci entretenant
des liens avec l'établissement militaire de Ness Ziona dont un
programme portait sur l'identification rapide de toxines.
Les capacités de guerre chimique et biologique ont été
considérées comme un moyen relativement rapide de développer
des capacités d'armement non conventionnel alors que le programme
nucléaire israélien n'avait pas encore été pleinement
développé. Il est dit qu'en 1955 Ben Gourion a lancé un projet
pour accélérer le développement des capacités d'armement non
conventionnel de type ACB plus rapidement accessibles que le
nucléaire. Des scientifiques israéliens se seraient rendus sur
un site de test français d'armement chimique et biologique situé
dans le Sahara algérien aux environ des années 60. Une autre
référence sur les tests menés par les israéliens d'armes
chimiques a pu être trouvée dans un rapport de 1990 de l'agence
de renseignement de la défense américaine. Selon ce rapport,
Israël maintient dans le désert du Néguev une installation pour
tester des armes chimiques.
Il y a aussi d'autres informations et d'autres faits qui montrent
qu'Israël a actuellement des programmes de production d'armes
chimiques. L'une d'elles consiste en une déclaration faite devant
la Commission de la défense du Sénat américain, où il est dit
que le programme d'armes chimiques israélien est opérationnel.
Selon la transcription de cette déclaration, Israël aurait un
programme d'armes chimiques alors qu'il existe des incertitudes
concernant le programme d'armes biologiques.
La revue the Economical Foreign Report a publié en 1984 un
article qui argumente sur les conseils fournis par Israël à la
Chine en matière d'armes conventionnelles et d'armes chimiques,
et affirme qu'Israël a des stocks d'agents inervants, de gaz
moutarde, et plusieurs types d'agents pour contrôler les
émeutes. (In anonymous, « China and Israel » Economist Foreign
Report 12 july 1984, pp5-6.)
En 1992, un Boeing 707, un avion cargo de la compagnie
israélienne El Al s'est écrasé sur une zone résidentielle dans
Amsterdam, tuant 43 personnes. 6 ans plus tard, les conséquences
de cette tragédie ont fourni un aperçu rare du programme de
recherche israélien sur les armes chimiques quand il a été
finalement admis officiellement que l'avion transportait un
précurseur chimique du gaz innervant sarin. Il a été révélé
que l'avion faisait route vers Israël en provenance des Etats
Unis. Apparemment, le produit chimique en question : 190 litres de
dimethyl methylphosphate avait été vendu par une société
américaine à l'IIBR et une licence d'exportation avait été
délivrée par le ministère du commerce américain. Selon la
licence, le produit devait être utilisé pour tester les filtres
des protections individuelles et collectives. En 1998, selon une
source militaire israélienne, les équipes des avions de combat
F-16, ont été entraînées, à charger en quelques minutes des
armes chimiques et biologiques sur leurs avions, pour être fin
prêts s'ils recevaient l'ordre d'attaquer. (Mahanaimi U, «
Israeli jets équipped for chimical warfare » Sunday Times London
4 octobre 1998.) Cette référence est selon le rapport suédois
l'une des rares qui affirme qu'Israël pourrait avoir stocker des
armes chimiques et bactériologiques dans ses installations
militaires jusque dans les années 90.
Un incident qui pointe vers l'existence d'un programme israélien
d'armes chimiques c'est ce qui est arrivé à l'ex directeur de l'IIBR,
Marcus Klingberg, qui a brusquement « disparu » en 1983 alors
qu'il participait à une conférence scientifique en Suisse.
Pendant plusieurs années on n'a pas su où il était jusqu'à ce
qu'on apprenne dix ans plus tard qu'il avait été arrêté pour
espionnage. Aucun autre détail n'a été donné par les
autorités israéliennes si ce n'est qu'il a été accusé
d'espionner pour le compte de l'ex Union Soviétique, en passant
des informations sur les armes biologiques. La dissimulation de
l'arrestation de Klingberg peut avoir été une couverture pour
cacher un programme d'armes biologiques qu'il dirigeait à
l'époque et sur lequel il avait des informations de valeurs et
sensibles qui, si elles avaient été révélées, auraient
discrédité Israël.
Les chercheurs israéliens publient souvent des articles à la
fois sur des organismes en lien avec les armes biologiques et des
substances chimiques en lien avec des armes chimiques. Ces
publications sont présentées comme étant de nature purement
défensives et de protection. Mais, cependant, il est possible de
conclure d'après ces publications scientifiques qu'Israël
possède aujourd'hui un savoir général avancé en matière
d'agents concernant les armes biologiques et chimiques. Le rapport
suédois avance également que selon son analyse des connaissances
israélienne en la matière, l'IIBR est l'institut principal
concernant la guerre biologique et chimique.
L'IIBR a été crée en 1952. Tout le personnel est employé par
le bureau du premier ministre, mais depuis 1992 la coordination de
l'IIBR et son financement sont assurés par le Bureau des moyens
spéciaux du ministère de la défense. Actuellement, la politique
définie pour l'IIBR c'est celle d'une agence, ayant un mandat
scientifique spécifique, ayant en premier lieu la responsabilité
nationale concernant les menaces de guerres biologiques et
chimiques contre Israël. (Voir site NTI Country Overview Israel
www.nti.org/e_research/profiles/Israel/biological/3649.html)
A en juger par les publications dans les journaux scientifiques et
des comptes rendus de rencontres scientifiques, l'institut mène
une recherche très avancée à l'avant garde de tout ce qui
concerne la biologie moléculaire et la chimie médicale.
Situé à Ness Ziona, au sud de Tel Aviv, et considérant la
nature double du savoir et des technologies impliquées dans les
activités de l'institut, tout ceci soulève obligatoirement des
soupçons pour des observateurs extérieurs, y compris les
populations israéliennes résidant à proximité. L'institut, et
ses activités, sont entourés d'un halo de secret, donnant lieu
à des rumeurs. En 1998, la municipalité de Ness Ziona, suite à
un article paru dans la presse israélienne concernant les
activités liées aux armes biologiques et chimiques à
l'intérieur de l'institut, a déposé une pétition ayant pour
but de stopper l'expansion de l'IIBR.
Israël est une nation possédant un secteur très développé en
matière de recherche comportant nombres de projets high tech et
c'est un des buts de l'état d'encourager ces projets et les
sociétés qui les développent. De manière à mettre en valeur
les projets de recherche et de transfert de technologies des
sociétés sont crées au sein de la plupart des universités
israéliennes, et Israël a aussi crée un programme très
ambitieux « le programme d'incubateurs technologiques » pour
transformer les efforts faits en matière de recherche high tech
et leurs applications possibles, en sociétés commerciales
viables. Les industries chimiques biotechniques, et
pharmaceutiques sont très développées dans beaucoup de secteurs
et le gouvernement aide activement à la promotion pour accroître
ce développement. Les industries chimiques, biotechniques et
pharmaceutiques israéliennes ont, comme dans d'autres pays, le
potentiel d'être utilisées pour la production d'armes chimiques
et biologiques.
Selon ce rapport, Israël ne produirait pas actuellement sur une
grande échelle des armes biologiques, mais en a les capacités de
même pour les armes chimiques. Le savoir, acquis dans les années
50 et 60 et actualisé lui en donne les moyens, même si aucune
preuve ne peut être avancée, le flou en matière d'armement
chimique et biologique faisant partie de la dissuasion
israélienne.
Mais la création de Ness Ziona et tout le secret autour de ce
lieu indique clairement que ses activités sont dissimulées aux
regards du public. Les scientifiques israéliens se montrent très
réservés lors de conférences internationales sur le sujet, et
selon le rapport suédois, le gros de la recherche biologique à
Ness Ziona concernerait la protection biologique.
De même, ce rapport stipule qu'Israël bien qu'ayant eu un
programme de production d'armes chimiques inclus celle de gaz
inervants, n'aurait pas de programme actif de productions d'agent
« traditionnels » chimiques, mais réaffirme ensuite, se
contredisant, que ces stocks et programmes pourraient néanmoins
rester actifs aujourd'hui tout dépend de la qualité de ces
stocks, agents et armes produites au cours des programmes passés.
Un programme avancé d'armes chimiques peut avoir produit des
agents inervants binaires qui peuvent être conservés très
longtemps. Si ces stocks existent ils ne sont certainement pas
déployés dans les installations militaires, comme les
aérodromes, mais plutôt stockés dans une zone centrale prêts
à être transportés sur des lieux désignés et chargés.
Remarques
A aucun moment, inclus dans une partie dite de « discussion »,
ce rapport suédois ne remet en question le fait qu'Israël
possède de telles armes chimiques et biologiques mais au
contraire le justifie systématiquement par la nécessité
qu'aurait Israël d'avoir des armes de dissuasion inclus les armes
chimiques et biologiques et nucléaire, arguant de la dangerosité
de l'environnement extérieur entourant l'état sioniste.
Néanmoins, malgré son parti pris militariste, il révèle
certaines informations qui prêtent à réflexion, compte tenu des
accusations récentes portées contre l'armée israélienne
accusée d'avoir utilisé des bombes au phosphore notamment au
Liban et certaines bombes contenant des produits hautement
toxiques provoquant nausées, maux de tête, et aussi des plaies
inguérissables dans la bande de Gaza. A plusieurs reprises, lors
de manifestations de pacifistes palestiniens israéliens et
internationaux contre le mur notamment à Bili'in en Cisjordanie
occupée, les manifestants se sont plaint d'avoir été gazés par
des substances nouvelles particulièrement agressives.
Il semble donc, compte tenu des constatations de terrain, qu'au
moins les armes chimiques toxiques israéliennes sont non
seulement produites et stockées mais bien utilisées.
Sources des informations contenues dans cet article : un rapport
de Swedish Defense Research Agency ( Agence Suédoise de Recherche
en Matière de Defense) dont les auteurs sont Magnus Normark,
Anders Lindblad Anders Norqvist, Bjöm Sandström Louise
Waldenström publié en décembre 2005 sous l'intitulé Israel et
WMD : Incentives et Capabilities ( Israël et Armes de Destruction
Massive : Motivations et Capacités) et qui porte sur la période
1948 -2005
Dernière minute 6/08/06
Selon les medias israéliens ynet et haaretz, 7 palestiniens ont
été hospitalisés après que l'un d'eux ait ouvert une enveloppe
destinée au premier ministre palestinien du parti Hamas Ismail
Haniyeh dans son bureau de Hamallah. Quand un aide de Haniyeh a
ouvert l'enveloppe, une odeur étrange s'est répandue et il s'est
évanoui. Plusieurs autres personnes ont été incommodées.
Toutes ont été transportées à l'hôpital local, et selon le
directeur Hosni Atari, l'une d'elle est dans un état sérieux.
Encore un de ces "sales tours" israélien ?]b
Action Urgente contre les livraisons d'armes à Israël
Dimanche 06 Août 2006
Source : http://www.planetenonviolence.org
|