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Alerte Otan
Les banques continuent d'investir
dans les armes à sous-munitions
Un membre de
l'Halo Trust Team, soutenue par l'ONU,
montre une mine anti-personnelle posée en Afghanistan durant la
guerre contre les Soviétiques.
© EPA
Mardi 20 avril 2010
146 institutions financières, originaires de 15 pays ont
investi 31,5 milliards d’euros dans la production de
sous-munitions annoncent les ONG Netwerk Vlaanderen et IKV Pax
Christi, dans un rapport actualisé sorti ce mercredi. La
majorité de ces investissements proviennent de pays qui ont
signé un accord de non prolifération des sous-munitions en 2008
à Oslo.
Différentes
institutions financières, banques, fonds d’investissements ou de
pensions, ont investi à hauteur de 43 milliards de dollars dans
des entreprises produisant des armes à sous-munitions. Ces
armes, roquettes et mines anti-personnelles par exemple, ont la
particularité de contenir plusieurs bombes en une.
Elles permettent d’occuper une zone importante tout en limitant
le nombre de munitions utilisées. Une des principales critiques
formulées à leur encontre relève de leur capacité à s’activer,
même longtemps après la fin d’un conflit, notamment les mines.
Ces munitions, pas toujours mortelles causent généralement de
graves mutilations.
Ce chiffre provient du rapport détaillé, « worldwide investments
in cluster munitions: a shared responsibility”, proposé par
les ONG Netwerk Vlaanderen et IKV Pax Christil. Il choque
d’autant plus qu’une convention, signée par 94 Etats - dont les
principaux pays européens - à Oslo en 2008, interdit l’emploi,
la production, le stockage et le transfert d’armes à
sous-munitions. Les pays acheteurs subissent souvent un embargo
sur les armes comme le Soudan, ce qui n’empêche nullement les
entreprises de vendre, et les investisseurs de financer.
Dans le nouveau classement
des banques pratiquant des investissements nuisibles,
BNP-Paribas-Fortis, Axa – 730
millions d’euros -, Citybank – 417 millions d’euros– et Deutsche
Bank – 293 millions d’euros– occupent le haut du pavé avec un
risque très élevé selon Netwerk Vlaanderen. Les banques belges
ne sont pas en reste.
KBC et Dexia
occupent l’échelon inférieur où les risques sont considérés
élevés.
Ces différentes institutions ont financé une huitaine
d’entreprises notamment les américaines Alliant Techsystems ATK,
L-3 Communicaitons, Lockheed Martin et Textron ; et les
sud-coréennes Poongsan et Hanwha. Les investissements financiers
s’élèvent à 3,3 milliards d’euros, l’octroi de crédit à 3,6
milliards et au moins 8,6 milliards pour la détention ou la
gestion d’actions et d’obligations.
De nombreuses associations militent depuis des années pour
l’arrêt des investissements dans la production des
sous-munitions. "C'est inacceptable que ces institutions
continuent d'investir dans ces armes qui tombent sous la
législation internationale et qui tuent ou blessent des gens
depuis des dizaines d'années", a insisté Esther Vandenbroucke de
Netwerk Vlaanderen.
Guillaume Bur, avec belga.
Le dossier armes prohibées
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