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Analyse
L'apocalypse demain ?
Bernard Batt
Jeudi 9 juillet 2009
Le
6 août 1945, la première bombe atomique à avoir été lâchée sur
une ville explosait sur Hiroshima, suivie le 9 août par celle de
Nagasaki (respectivement 250.000 et 150.000 morts immédiats et
différés).
Cependant, d’autres types d’armes moins “spectaculaires”, comme
celles à l’Uranium dit « appauvri », ont aussi des conséquences
catastrophiques à long terme sur les populations civiles.
Depuis la première utilisation de ces nouvelles armes à
l’uranium par Israël en 1973 contre les armées arabes, des
tonnes de cet uranium ont déjà été, et continuent à être
lâchées, dans toute l'atmosphère de la planète.
URANIUM APPAUVRI
L'uranium est un élément naturel assez abondant. C’est un métal
très lourd et radioactif, émetteur de rayons alpha pendant des
milliards d’années, blanc argenté, brillant. Il est répandu dans
les profondeurs du globe et il est également présent dans les
terrains
granitiques. On en trouve en faibles quantités dans les roches
et le sol.
Dans la nature, l’uranium se trouve toujours combiné avec
d’autres éléments. Les deux des principaux minerais d'uranium
sont constitués d'oxyde uraneux (UO2) .La teneur en
uranium des gisements naturels n’est que de quelques kilogrammes
par tonne de minerai extrait, la radioactivité est donc faible.
Après l'extraction du minerai, la première opération consiste
purifier ce dernier pour obtenir un corps constitué de 75%
d'uranium pur environ, la radioactivité commence alors à devenir
dangereuse.
L’uranium naturel se compose essentiellement de deux variantes
qui sont appelées des isotopes : U238 à plus de 99 % et le U235
à moins d’1%. Ces deux variantes sont radioactives et sont
caractérisés par une légère différence de poids. L'isotope U235
est le seul élément naturel qui permette de faire fonctionner
les centrales électronucléaires.
Pour cette raison la plupart des réacteurs civils
fonctionnent avec de l’uranium enrichi en U235 (1,5 à 5 %) car
la fission d'un atome d'uranium U235 libère une énergie
considérable.
Il
existe plusieurs méthodes d’enrichissement. Toutes reposent sur
la légère différence de poids entre l’uranium U235 et U238.
Actuellement, les procédés par centrifugation sont les plus
courants. Après passage dans les centrifugeuses, on obtient d'un
coté l'uranium enrichi à forte teneur en U235 qui sera utilisé
dans les centrales électronucléaires et de l'autre coté un
produit constitué d'U238 quasiment pur, qui sera mis de coté.
Les pays qui ont une industrie d'enrichissement de l'uranium
(USA, France, Grande Bretagne) ont donc d'importants stocks non
utilisés d’238, qu’on nomme U.A. (uranium appauvri).
La
période de radioactivité de l'uranium 238 est de 4.5 Milliards
d'années. Chaque seconde 1 Kg de cette matière
est le siège de 40 millions de désintégrations
nucléaires. La durée pour la transformer en une matière inerte
se chiffe donc en dizaines de milliards d'années.
L'appellation "uranium appauvri" est une création de la
propagande militaire, tendant à le faire apparaître comme
inoffensif, bien qu’en réalité il s’agisse d’uranium pur.
En effet, ce sous-produit de l’enrichissement de
l’uranium naturel, est très prisé par les militaires pour sa
dureté et sa densité. De plus, en raison de son affinité pour
l'oxygène, il s'enflamme spontanément dans l'air à température
élevée, voire à température ambiante lorsqu'il se trouve sous
forme de microparticules. Il est donc employé comme arme
antichar ayant un fort pouvoir pénétrant et incendiaire. À très
haute vitesse, il perfore aisément les blindages en s'enflammant
lors de l'impact, provoquant un incendie qui fait exploser le
véhicule touché en projetant dans l’air environnant une très
fine et très nocive poussière radioactive.
L’Uranium « appauvri »
est constitué presque entièrement d'U238 dont la
radioactivité alpha est forte. Il n'est pas très dangereux
lorsque qu’il est sous forme solide, car les radiations alpha
qu’il émet n'ont qu’une portée que de quelques cm dans l'air.
Les rayons alpha ne sont que très peu pénétrants car
stoppés par une simple feuille de papier, mais c'est très
différent lors de l'ingestion de microparticules radioactives
qui s’accumulent au voisinage des cellules dans les poumons, les
reins etc.
DISPERSION
L'Uranium appauvri brûle aisément à l’impact et se réduit à 90%
en microparticules radioactives extrêmement toxiques qui
voyagent avec les mouvements d'air contaminant l’atmosphère et
pénétrant dans les organismes via la respiration.
Ces micropoussières radioactives produites par les munitions à
l’uranium utilisées sur le champ de bataille restent suspendues
dans l’air et voyagent autour de la Terre comme composantes
radioactives de la poussière atmosphérique, contaminant
l’environnement et tout ce qui vit et respire.
Toute la zone au voisinage des impacts se retrouve fortement
polluée à l'uranium 238 qui va pénétrer le sol et peut stagner
longtemps dans l'air avant d'être transportée par les vents et
les courants. Des scientifiques ont déclaré qu’au lieu de rester
dans les zones de conflit, comme le prétend l’armée, « des
aérosols d’uranium » provenant d’Irak avaient été largement
dispersés dans l’atmosphère jusqu’en Grande Bretagne et
disséminés par les vents à travers l’Europe.
Ces aérosols peuvent donc être
inhalées ou avalées des
jours, des semaines ou des années et pas forcément au voisinage
d'une carcasse de blindé détruite. Ils peuvent contaminer à la
fois les populations locales et toutes les autres à des milliers
de kilomètres.
Ce
déchet radioactif utilisé dans les munitions, sous-produit
toxique de l’industrie nucléaire civile, provoque une pollution
des sols pour des milliards d’années, une dispersion
irréversible dans l’atmosphère terrestre de particules
microscopiques d’uranium et une contamination des êtres vivants
entraînant cancers, leucémies, mutations génétiques et
naissances monstrueuses chez les populations locales, mais qui
peut aussi avoir des conséquences à l’échelle planétaire.
Des nombreuses guerres ont déjà été menées utilisant des armes à
l’uranium appauvri.
(Bosnie, Kosovo, Kippour, Kuweit, Irak, Gaza, Liban et
maintenant l’Afghanistan et peut être bientôt l’Iran). La pire
contamination s’est produite bien sûr autour des théâtres de
guerre, mais toutes les régions dans un rayon d’au moins 1000 km
restent fortement
contaminée par la poussière radioactive. Un rayon de 1000 km
signifie une surface totale de 3,14 millions de km carrés, ce
qui sous-entend qu’en gros 8% de la superficie mondiale des
terres est maintenant gravement contaminée.
Les armes à l’uranium ont été fournies en premier par les
Etats-Unis à Israël pour un usage contre les Arabes en 1973. A
partir de là les US ont fabriqué et vendu des armes à uranium
appauvri à nombreux pays. Des bombardements intensifs, des
bombardements sélectifs, et l’usage fréquent de missiles et de
balles à l’uranium sur les habitations de régions densément
peuplées ont eu lieu en Irak, en Yougoslavie
en Afghanistan et dans la bande de Gaza.
Ce
qui est le plus inquiétant, est que presque
toute l’ogive en uranium est vaporisée dès l’impact et
immédiatement libéré dans l’atmosphère et dans l’environnement
formant une source de contamination des eaux souterraines par
les particules d’uranium emportées par la pluie, longtemps après
la fin des batailles. On admet qu’environ un million obus ont
été tirés lors de la guerre du golfe correspondant à environ 300
tonnes d'uranium appauvri. Cet uranium a été vaporisé en très
fines particules radioactives.
Ces particules ont d'abord pollué le champ de bataille puis ont
traversé le sol pour atteindre les nappes d’eau souterraines.
D'autres microparticules se sont ensuite dispersées à grande
distance sous l'effet des vents ascendants puis des pluies
radioactives sont venues les renvoyer au sol.
On
peut dire que toute la région proche orientale est contaminée et
que toutes les populations qui y sont installées seront petit à
petit condamnées à la déchéance organique et génétique et
prennent le risque sérieux d'être atteints par des cancers et de
donner le jour à des bébés mal formés. L’exiguïté du territoire
de la Palestine historique (Gaza, Israël et Cisjordanie) rend
impossible que les munitions à l’uranium tirées sur Gaza par les
israéliens, n’ait pas, en peu de temps, contaminé l’ensemble du
territoire israélien, son atmosphère, ses terres, ses eaux, ses
cultures. Tout ce qui provient de cette région pourrait être
irrémédiablement contaminé par l’uranium.
CONSEQUENCES
A cause
de maladies mystérieuses et de naissances de bébés monstrueux
après la guerre, signalés par des vétérans du Golfe ainsi que
par des médecins dans le sud de l’Irak, et de maladies dues aux
radiations chez des Casques Bleus de l’ONU servant en
Yougoslavie, des inquiétudes grandissantes ont été
exprimées quant à l’utilisation des munitions à l’uranium.
Près de 700.000 vétérans
de la Guerre du Golfe rentrèrent aux US d’une guerre qui ne dura
que quelques mois. Aujourd’hui plus de 240.000 d’entre eux sont
en incapacité médicale permanente, et plus de 11.000 sont morts.
Une étude sur les bébés nés après la guerre de 251 vétérans,
rapporte que 67% des bébés présentent de graves maladies ou de
graves anomalies congénitales. Ils sont nés sans yeux, sans
oreilles, avaient des organes manquants, les doigts palmés, des
disfonctionnements de la thyroïde et autres. L’uranium contenu
dans le sperme des soldats a contaminé leurs femmes.
En se débarrassant de
Saddam Hussein nous avons laissé à sa place quelque chose de
beaucoup plus grave. Si l'environnement de ce pays est devenu
tellement dangereux et malsain que l'on ne puisse respirer sans
danger, alors la démocratie n’a que peu de sens. Au moins sous
Saddam Hussein les irakiens pouvaient rester en bonne santé et
concevoir des enfants normaux.
De sévères anomalies congénitales ont été rapportées chez des
bébés nés de civils contaminés en Irak, Yougoslavie, et
Afghanistan et l’incidence et la gravité des anomalies
s’accroissent avec le temps. Les parallèles entre l’Iraq, la
Yougoslavie et l’Afghanistan sont étonnamment similaires.
La contamination radioactive permanente de ces trois pays est
sans précédent, avec pour conséquence une énorme augmentation de
cancers et de malformations congénitales qui risquent de
s’accroître au cours du temps du à l’augmentation du niveau
interne de rayonnement de fait de l’inhalation de poussières
radioactives et des effets génétiques permanents transmis aux
générations futures.
Quand un obus à
l’uranium frappe une cible dure, son énergie cinétique est
transformée en une quantité de chaleur suffisante pour enflammer
son uranium. De 40% à 70% de celui-ci est alors pulvérisé en
microparticules de poussière. Plus de 60% de ces microparticules
ont un diamètre inférieur à 5 microns et peuvent donc être
inhalées par la respiration. L'Uranium des munitions utilisées
par les combattants se retrouve ainsi en quasi totalité sous
forme « de gaz métallique radioactif invisible et inodore»,
qui se disperse dans l'atmosphère et qui n'a pas d'équivalent
comme arme mortelle produite par l'homme, car il s'attaque au
mécanisme fondamental de la vie, à sa capacité de reproduction.
Les microparticules de ce gaz radioactif ont une
grande mobilité et peuvent facilement entrer dans le corps.
L'inhalation de fines particules radioactives est bien
plus dangereuse qu’une
irradiation par une source extérieure, car elles
pénètrent dans l’organisme à travers la peau, par inhalation et
par ingestion. Elles passent ainsi directement dans le sang à
travers la barrière pulmonaire sanguine, et se déposent dans les
alvéoles des poumons où, soit elles restent indéfiniment, soit
elles sont absorbées par le sang. Elles pénètrent aussi tout le
corps par le système gastro-intestinal à partir de l’eau ou de
la nourriture contaminées par l’eau de pluie. Lorsqu'elles sont
inhalées par le nez, elles peuvent passer du bulbe olfactif
directement dans le cerveau où elles migrent.
Beaucoup de soldats américains exposés à l'uranium appauvri
pendant la guerre du Golfe ont ensuite présenté des tumeurs du
cerveau et des lésions cérébrales. Ces microparticules,
inférieures à la taille d'un
globule blanc,
parviennent ainsi au coeur des organes vitaux (cerveau, poumon,
foie etc. ...) en traversant sans problème les muqueuses, et
mieux encore, les parois des cellules, pour se loger à proximité
du matériel génétique, où elles bombardent de rayonnements alpha
les chromosomes, détruisant les gènes, modifiant le code
génétique, induisant des cancers, en faisant naître des maladies
héréditaires et des monstres dans les populations touchées.
CONCLUSION
L’usage continu de ces armes radioactives, qui ont déjà
contaminé de vastes régions qui contamineront d’autres parties
du monde, est vraiment une affaire mondiale et un sujet
international.
Suite aux guerres menées en utilisant des armes radioactives,
l’uranium appauvri contaminera en permanence de vastes régions
et détruira doucement le futur génétique des populations vivant
dans ces régions. L'inhalation de poussière radioactive ne va
pas tuer tout de suite un grand nombre de civils irakiens, ou
afghans, israéliens
ou palestiniens, pas
plus qu'elle ne l'a fait dans le cas des soldats américains.
Ce que nous allons plutôt voir est un grand nombre de
gens avec de graves maladies chroniques, ayant une espérance de
vie considérablement réduite, avec de multiples formes de
cancer.
Bien que restreinte aux champs de bataille, les grands vents de
sable annuels qui partent d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient, et
d’Asie Centrale ont rapidement répandu la contamination des
poussières radioactives autour du monde. Sous l’effet du vent
transportant les poussières radioactives de l’Irak, Israël
pourrait souffrir aussi d’une grande augmentation de cancers du
sein, de leucémies et de diabète infantile.
Pour masquer leur énorme responsabilité dans ce génocide
silencieux et diffus, les dirigeants concernés nient les
conséquences de ce type d’armes sur les vétérans de la guerre du
Golfe et des Balkans pour en continuer impunément l’usage. La
France continue de posséder ces munitions à l’Uranium. L’OTAN
affirme : « L’uranium appauvri n’est pas illégal. C’est une arme
de guerre légale. Nous l’avons utilisée, c’est légal ». De fait,
il n’existe à l’heure actuelle aucune convention internationale
interdisant de manière expresse l’usage d’uranium appauvri, ni
même aucun consensus en ce sens. Cependant, admettre la
généralisation de ce type d'armes revient à légaliser la
contamination par radioactivité et ce pour une durée sans
comparaison avec les conséquences des bombardements atomiques
d'Hiroshima et de Nagasaki.
On
doit être conscient du fait que le commerce des armes à
l’uranium appauvri
engage de très puissants intérêts financiers.
Tous les producteurs d’armes qui profitent de ce commerce
influencent les média, mentent au public, et sont prêts à
discréditer et à réduire au silence les médecins et les
scientifiques. Les derniers résultats des recherches
scientifiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS),
dévoilant les effets nocifs des armes à l’uranium ont été
censurés. Malgré leurs effets nocifs à court et à long terme sur
la santé et sur l’environnement, ces munitions ont un tel
potentiel destructeur que les pays qui les utilisent ne sont pas
prêts à y renoncer.
Cependant, nous ne pouvons pas continuer à ignorer les effets
nocifs sur la santé et l’environnement de l’usage des armes à
l’uranium par de plus en plus de pays car alors cela annihilera
doucement toutes les espèces sur terre y compris l’espèce
humaine. C’est aux citoyens du monde d’arrêter les guerres à
l’uranium appauvri responsables de dévastations irréversibles.
Il ne reste que quelques générations épargnées avant
l’effondrement de notre environnement, et après il sera trop
tard. Nous ne pouvons pas être en meilleure santé que ne l’est
notre environnement. Nous respirons le même air, buvons la même
eau, mangeons la nourriture du même sol. Si nous continuons à
ignorer les effets de ces nouvelles armes à l’uranium notre
patrimoine génétique collectif sera sérieusement endommagé. Le
temps restant pour renverser cette situation nous est compté.
Les citoyens du monde entier doivent maintenant, avant qu’il ne
soit trop tard, parler d’une seule voix pour contraindre les
responsables des pays qui ont utilisé des munitions à l’uranium
à reconnaître les conséquences immorales de leurs actes et à
s’entendre pour les interdire définitivement.
Ce texte est un
condensé de diverses études sur le sujet par David ROSE,
Chris BUSBY,
Robert James PARSONS,
Michel DAKAR,
Lauren MORET, Doug ROKKE, Alex ATAMANENKO, Keith
BAVERSTOCK,
Asaf DURAKOVIC,
Zevengeur
PRO et
(International Coalition to Ban Uranium Weapons) trouvées sur
Internet.
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