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Opinion
La police tunisienne cible la jeunesse engagée dans la scène
artistique, médiatique et politique autonome
Slim Amamou
Samedi 8 janvier 2011
Le 6 janvier 2011, trois
blogueurs ont été interpellés à leur domicile par la police
tunisienne et conduits dans les locaux du ministère de
l’intérieur. Leur crime : avoir manifesté publiquement leur
attachement à la liberté d’expression. Il s’agit de :
- Slim Amamou, ingénieur
informatique, chef d’entreprise, cinéaste amateur, marié,
père d’un enfant, 33 ans ;
- Azyz Amamy, développeur
informatique, poète, 27 ans ;
- Hamada Ben-Amor, surnommé
“El Général”, rappeur.
Ces trois jeunes
cyber-militants tunisiens luttent depuis plus d’une année
contre la censure des réseaux et sites internet, des blogs
et des sites de partage de vidéo (youtube, dailymotion,
wat.tv, etc.), ainsi que l’espionnage des mails des
internautes tunisiens.
Ils ont choisi des formes de
protestation citoyenne, pacifiques et originales, allant des
flash mobs aux fameuses opérations « N’har 3la Ammar 1 » qui
ont pour but de dénoncer la censure du Net par le
gouvernement tunisien, en appelant à des manifestations un
peu partout dans le monde, dont celle de Tunis qui a été
interdite le 22 mai 2010.
L’opération « N’har 3la Ammar
2 » a consisté à publier des vidéos d’internautes lisant des
lettres adressées aux députés du Parlement tunisien,
appelant à la levée immédiate de la censure sur le web.
A la suite de ces deux
opérations, d’autres jeunes cybermilitants les ont rejoints
et ont fondé, fin 2010, le Parti pirate tunisien afin
d’organiser les campagnes de dénonciation de la censure du
Net. Ils ont été très actifs lors des dernières
protestations populaires qui ont suivi les émeutes de Sidi-Bouzid,
en relayant notamment l’information libre sur les
événements.
D’autres militants ont
également été arrêtés par un pouvoir despotique aux abois
qui intensifie une répression cruelle depuis que le peuple
tunisien a manifesté sa colère contre un régime fondé sur
l’arbitraire et la corruption.
Ainsi, Wissem Essghaier,
responsable de la page Jeunesse du journal Al-Mawkef et
animateur des « Jeunes Démocrates Progressistes », a été
arrêté l'après-midi du 07 janvier 2011 devant le
Conservatoire National de Musique.
Nous appelons à la libération
immédiate de tous les prisonniers d’opinion en Tunisie et à
l’instauration d’un Etat de droit garantissant la liberté
d’expression et le pluralisme politique.
NOUS EXIGEONS LA LIBERATION
DES JEUNES BLOGUEURS, ARTISTES ET JOURNALISTES TUNISIENS
ARRÊTÉS
NOUS APPELONS A UNE FORTE
MOBILISATION POUR LES SOUTENIR
Le Collectif de Solidarité
avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid - Tunisie
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