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Les
implications pour l’Irak du « nouveau plan » militaire de
Bush
James Cogan
Le présent exposé a été présenté par
James Cogan lors de la réunion des membres du Parti de l’égalité
socialiste (Socialist Equality Party, SEP, Australie) qui s’est
tenue du 25 au 27 janvier 2007. Cogan est membre du comité
central et un correspondant régulier du WSWS sur l’Irak.
On peut soutenir que l’un des développements
les plus graves de l’année 2006 a été la publication, le 11
octobre, d’une étude détaillée sur le nombre de morts causés
par la guerre en Irak. L’étude menée par l’Université Johns
Hopkins a été vérifiée et publiée par la revue médicale
britannique The Lancet.
Face aux efforts déployés par les médias de
l’establishment pour cacher ce qui se passe en Irak et devant la
propagande incessante orchestrée par le gouvernement Bush et ses
collaborateurs internationaux pour dire que la guerre apporte
« la paix » et « la démocratie », le
nombre avancé par l’étude montre la dure réalité :
quelque 655 000 vies irakiennes ont été perdues entre mars
2003 et juin 2006.
Le président américain George Bush a balayé
d’un revers de main l’étude publiée par The Lancet
comme n’étant « pas crédible ». L’enquête
conduite en Irak a cependant utilisé exactement la même méthodologie
que celle employée dans les enquêtes qui ont évalué à 400 000
les personnes mortes dans la région du Darfour, au nord-ouest du
Soudan, suite à la guerre civile, un chiffre qui, contrairement
aux statistiques sur l’Irak, passe pour un fait indiscutable.
Le nombre de morts au Darfour est dérivé
d’une étude conduite en 2004 auprès de 1 136 réfugiés afin
de déterminer le nombre de morts survenus dans leurs familles. La
mortalité a été projetée dans l’avenir pour arriver au
nombre de 400 000 morts pour l’ensemble du pays et qui est
cité de toutes parts. En Irak, l’enquête s’est appuyée au
cours de la première moitié de 2006 sur près de 2000 familles
pour chiffrer le nombre de morts à 655 000. Ce chiffre reste
l’estimation la plus juste concernant l’impact de l’invasion
américaine en Irak.
Au moins 186 000 de ces victimes en Irak
sont à elles seules directement dues aux bombes et aux balles
provenant des forces d’occupation américaines. Des milliers de
personnes ont été tuées lors de la seule opération « shock-and-awe »
(« choc et stupeur »), plus de 2000 ont été tuées
dans la seule journée du 5 avril 2003 durant un saccage opéré
par des tanks à travers Bagdad. Des milliers de personnes supplémentaires
ont perdu la vie lors de bombardements aveugles de la population
à Fallouja, Karbala et Nadjaf en 2004 ; et continuent de
mourir dans des frappes aériennes et des raids qui sont effectués
pratiquement tous les jours contre de prétendues cachettes
d’insurgés.
La ruine économique du pays, l’effondrement
de tout semblant de gouvernement et de société civile, et le
conflit sectaire meurtrier déclenché par l’occupation américaine,
sont responsables des 470 000 morts restants.
Dans le rapport intitulé « Les conséquences
de la guerre menée par les Etats-Unis contre l’Irak »
fait lors de la réunion du comité de rédaction international du
WSWS en janvier 2006, nous cherchions à montrer comment la
politique poursuivie par les forces d’invasion américaines était
principalement responsables de la guerre civile qui sévit en
Iraq.
Nous n’absolvons pas politiquement les différents
partis nationalistes bourgeois et staliniens pour leur rôle dans
l’éclatement des puissants courants socialistes qui avaient
existé au sein de la classe ouvrière et des opprimés du
Proche-Orient ou pour avoir attribué un potentiel révolutionnaire
aux forces islamistes réactionnaires, ou pour avoir encouragé
l’identité communautaire et ethnique par-dessus l’identité
de classe. Mais, c’est l’impérialisme américain qui
s’efforce de réimposer le régime colonial dans cette région
et ce, au moyen de la méthode criminelle du « diviser pour
mieux régner ».
Depuis mars 2003, la politique américaine a
sciemment fomenté des divisions entre les communautés ethniques
et religieuses du pays. Le lynchage sectaire de Saddam Hussein par
les représentants des partis fondamentalistes chiites soutenant
l’occupation ne représentait que la provocation la plus récente.
Les Etats-Unis n’ont pas créé la démocratie
en Irak, mais ont déchiré le pays. A Bagdad et dans le sud,
riche en pétrole, l’occupation américaine a encouragé le
clergé chiite et les mouvements fondamentalistes à évincer l’élite
dirigeante en majorité sunnite qui occupait le premier rang sous
le régime baasiste d’Hussein. Dans le nord, les nationalistes
kurdes ont consolidé un Etat de facto séparé qui dispose de son
propre gouvernement et de ses propres forces.
La constitution imposée à l’Irak par le
gouvernement Bush a délibérément encouragé ces forces
communautaires sunnites et kurdes à croire qu’elles pouvaient
agir comme intermédiaires pour les sociétés américaines dans
l’exploitation des champs de pétrole du pays. Dans les régions
où les Arabes sunnites prédominent, la population a été
brutalement réprimée, économiquement ruinée et politiquement
aliénée.
Il en a résulté des meurtres sectaires et un
nettoyage ethnique tandis que les factions rivales de l’élite,
toutes plus réactionnaires et anti-classe ouvrière les unes que
les autres, se combattent mutuellement en vue de contrôler le
territoire et le pouvoir. Depuis la destruction, par de présumés
extrémistes sunnites, le 22 février de l’année dernière, de
la principale mosquée chiite à Samarra, le nombre des meurtres a
augmenté de façon exponentielle.
A Bagdad, les escadrons de la mort du
gouvernement et la milice chiites affrontent les milices
sunnites. La capitale irakienne est le théâtre de représailles
et de contre-représailles brutales. Le nombre de morts chaque
mois à Bagdad dépasse à présent les 6000.
La violence dépeuple l’Irak. L’on évalue
à 500 000 le nombre d’Irakiens qui ont été forcés de
quitter leurs maisons depuis le bombardement de la Grande Mosquée
de Samarra. Il y a à présent environ deux millions d’Irakiens
qui vivent à l’extérieur du pays et 1,7 million d’Irakiens
supplémentaires ont été déplacés à l’intérieur du pays,
plus de 12 pour cent de la population sont devenus des réfugiés.
L’intensification
américaine de la guerre
Aujourd’hui, au moment même où nous nous
rencontrons, nous devons reconnaître que nous ne vivons que les
premiers stades de la criminalité, de l’horreur et de la perte
de vie au Moyen-Orient.
Le 10 janvier, George Bush a annoncé une
intensification majeure des opérations militaires américaines en
Irak. Un renforcement des forces gouvernementales américaines et
irakiennes a lieu à Bagdad. Le nouveau commandant américain, le
général David Petraeus, affirme qu’il disposera, d’ici fin
mai, de 85 000 hommes, auxquels il faut ajouter les unités
de la police irakienne.
Le 24 janvier, dans des commentaires de presse,
Petraeus a dit, on ne peut plus clairement, que l’armée américaine
n’attendrait pas cette date pour commencer à appliquer le
« plan de sécurité pour Bagdad » à l’élaboration
duquel il a largement participé.
Le plan consiste à créer ce qui a été
qualifié de « communautés fermées », à savoir, des
troupes américaines et irakiennes projettent de pénétrer dans
les bastions de résistance n’importe où dans la ville, de
massacrer toute opposition en recourant à leur force militaire écrasante
pour ensuite occuper le quartier. Ce plan est basé sur le fait
qu’il y aura un accroissement sensible du nombre de victimes du
fait qu’il place les troupes d’occupation dans le voisinage
immédiat des bases de soutien des insurgés plutôt que de les en
retirer afin de garantir la sécurité des enclaves résidentielles.
Déjà des zones où de puissants groupes de guérillas
arabes sunnites sont basés, tel Haïfa Street, sont attaquées.
Petraeus dispose toutefois d’une perspective bien plus large.
Pour la première fois, les Etats-Unis ont l’intention de pénétrer
dans Sadr City, quartier ouvrier à forte population chiite à
l’est de Bagdad, et cherchent à détruire la milice de l’Armée
du Mahdi qui suit l’imam Moqtada al-Sadr. La perspective qui se
profile est celle d’une guerre urbaine prolongée entre les
forces d’occupation et la milice qui compte des dizaines de
milliers de partisans. Une opération de ce genre se traduira par
un nombre considérable de victimes civiles.
Le stade initial d’une attaque contre le
mouvement Sadr est amorcé. L’armée américaine a annoncé le
17 janvier que des raids lancés ces derniers 45 jours
avaient conduit à l’arrestation de 600 combattants de l’Armée
du Mahdi et de 16 principaux dirigeants de la milice. Une période
identique de provocation avait précédé le soulèvement
d’avril 2004 et le meurtre qui s’ensuivit de rebelles chiites
à Bagdad, Karbala et Nadjaf.
La date possible pour une offensive majeure est
la mi-février. Des unités gouvernementales irakiennes constituées
de Kurdes du nord de l’Irak sont en route pour se rallier à
l’attaque contre Sadr City. L’armée américaine considère
les unités dominées par les chiites comme étant non fiables.
Le recours aux forces kurdes dans la lutte
contre les miliciens chiites aura d’innombrables implications,
notamment à Kirkouk ville instable du nord de l’Irak. Kirkouk
est revendiquée par les partis nationalistes kurdes comme faisant
partie intégrante du Kurdistan irakien. Mais, des centaines de
milliers d’Arabes chiites et des Turcs ethniques vivant dans la
ville s’opposent farouchement à tomber sous le régime kurde.
L’Armée du Mahdi est présente à Kirkouk et
a déjà combattu avec des milices kurdes qui sont accusées de
pratiquer le nettoyage ethnique. Si des troupes kurdes attaquent
ses bastions à Bagdad, le niveau de la violence communautaire
dans le nord augmentera de façon spectaculaire. On ne peut écarter
le fait que la Turquie, qui s’oppose à l’existence de fait
d’un Etat kurde près de ses frontières, pourrait chercher à
exploiter la situation de manière à justifier une intervention
armée.
Des questions évidentes se posent concernant
le plan militaire américain pour Bagdad. Il y a presque 18 mois
que Moqtada al-Sadr avait annulé le soulèvement chiite en échange
d’un rôle politique pour lui-même et pour la faction de
l’establishment chiite qu’il représente. Depuis lors, le
mouvement Sadr émerge comme faction la plus importante dans la
coalition chiite qui domine le gouvernement pro-occupation. Tout
en usant d’une rhétorique populiste à l’encontre de la présence
de troupes étrangères, l’Armée du Mahdi n’attaque pas les
forces américaines.
En effet, la volonté de Sadr et de l’élite
chiite de coopérer avec les occupants est telle, et ce en dépit
de l’opposition des masses chiites, qu’une faction de
l’establishment de l’armée américaine plaide en faveur de ce
qu’elle appelle la règle des 80/20. Etant donné que les
chiites et les Kurdes constituent 80 pour cent de la population et
que les sunnites constituent la majorité des insurgés, on peut
établir le raisonnement que la meilleure voie serait pour les Américains
d’aider le gouvernement, dominé par les chiites, y compris les
partisans du mouvement Sadr, à perpétrer un bain de sang
sectaire contre la population arabe sunnite et à écraser toute résistance.
Alors pourquoi, le gouvernement Bush fait-il
exactement l’inverse en désignant l’Armée chiite du Mahdi
comme la plus grande menace au projet américain en Irak ?
Les questions essentielles dans l’évaluation
de la politique américaine en Irak, et au Moyen-Orient en général,
sont en premier lieu les motifs de la guerre.
Confronté à une économie en déclin, à des
tensions sociales croissantes à l’intérieur du pays ainsi
qu’à des défis croissants de la part d’un éventail
d’adversaires petits et grands, l’impérialisme américain
s’est embarqué dans la voie fondée sur sa puissance militaire
pour contrôler l’exploitation et la distribution des ressources
clé de l’économie moderne, le pétrole et le gaz. L’élite
dirigeante américaine est convaincue que la domination de
l’approvisionnement énergétique mondial lui permettra à la
fois de préserver son hégémonie économique et politique en déclin
et de supprimer les antagonismes de classes sur le front intérieur.
Le plan américain pour l’Irak n’est pas
une démocratie dans laquelle les masses déterminent l’avenir
du pays ou la manière dont ses richesses en pétrole sont
distribuées mais un Etat-client américain qui génère des
profits lucratifs aux entreprises d’énergie américaines et
fournit le fondement pour davantage d’agressions dans la région.
L’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak
ne représente pas la fin du militarisme américain mais seulement
son stade initial. Le renforcement des troupes américaines à
Bagdad ne peut être évalué sans considérer les projets plus
vastes de Washington d’initier une guerre contre l’Iran et
d’établir son emprise sur l’ensemble du Golfe Persique.
L’Armée du Mahid est présentée comme un
obstacle aux projets américains. Elle recrute ses partisans dans
les rangs de la classe ouvrière urbaine et parmi les pauvres qui
sont hostiles à la présence des troupes américaines et au
pillage des ressources de l’Irak par les grandes entreprises.
Ils sont tout aussi hostiles à toute autre agression commise au
Moyen-Orient.
Le renforcement des troupes est destiné à
provoquer une confrontation et à déclencher une frappe préventive
contre la milice chiite qui pourrait se soulever contre les forces
américaines. En cherchant désespérément à contrôler ses
partisans, la direction du mouvement Sadr se discrédite elle-même
et ne sera pas en mesure de contenir indéfiniment une réaction
anti-impérialiste explosive, particulièrement dans le cas
d’une guerre avec l’Iran.
Un article intéressant, paru le 18 janvier
dans le New York Times, a fait référence à un commerçant
de Sadr City qui remarquait avec mépris que les dirigeants du
mouvement Sadr ne s’opposaient pas aux incursions américaines
dans la région par peur de salir leurs « chaussures
italiennes ». Autrement dit, les chiites ordinaires croient
que les partisans du mouvement Sadr sont plus préoccupés à
sauvegarder les privilèges qu’ils ont tirés de l’occupation
que de tenir leurs promesses populistes d’empêcher que l’Irak
ne soit transformé en une colonie américaine.
Le 24 janvier, dans son discours sur l’état
de l’Union, Bush a réaffirmé l’intention de son gouvernement
de provoquer un bain de sang contre l’Armée du Mahdi. Bush a
explicitement ajouté « les extrémistes chiites soutenus
par l’Iran » aux allégations grossières faites par le
gouvernement selon lesquelles la civilisation même était menacée
par des extrémistes sunnites tels al-Qaïda.
Bush a, à nouveau, mis en garde le
gouvernement dominé par les chiites du premier ministre Nouri
al-Maliki, qu’il lui fallait tenir ses promesses faites à
contrecœur de soutenir les représailles contre la milice chiite.
La Maison-Blanche exige également que les partis chiites établissent
un soi-disant gouvernement d’unité nationale et partagent le
pouvoir avec les représentants de l’élite dirigeante sunnite
qui tenait le haut du pavé sous Saddam Hussein. Au cas où ils ne
le feraient pas, il existe déjà de nombreux signes que
Washington commanditera quelque chose comme un coup d’Etat
militaire contre Maliki.
Divisions
à l’intérieur des cercles dirigeants américains
La décision prise par le gouvernement Bush
d’intensifier la guerre ne peut qu’avoir des conséquences des
plus profondes et, à bien des égards, des plus imprévisibles.
Une révision de la stratégie américaine à Bagdad n’a
nullement l’intention de suggérer que ce sera une réussite. La
conception, au sein des cercles dirigeants américains, selon
laquelle l’opposition des masses irakiennes peut être éliminée
simplement au moyen de bombes a été désavouée à maintes
reprises au cours de ces quatre dernières années. D’un bout à
l’autre de la planète, le sentiment anti-impérialiste s’est
développé.
Du reste, il est hautement significatif que le
renforcement américain en Irak a été effectué dans le plus
complet mépris de la volonté du peuple américain et dans une
situation où des divisions amères règnent au sein des cercles
dirigeants américains au sujet de la menace interne que représente
la poursuite d’une guerre impopulaire.
Le groupe d’étude sur l’Irak (Irak Study
Group, ISG) qui en décembre dernier a publié son rapport
qualifie la guerre d’échec et recommande un « changement
de cap », incarne ces divisions.
Un proche de l’éminence grise républicaine,
James Baker, a fait le commentaire suivant au Washington
Monthly au sujet des considérations qui ont poussé Baker à
accepter d’être à la tête de l’ISG : « Baker est
principalement motivé par son désir d’éviter une guerre à
l’intérieur du pays — à savoir que les choses se détériorent
non pas sur le champ de bataille mais dans le pays. Et donc, il préconise
un cessez-le-feu dans la politique américaine. »
Lee Hamilton, coprésident démocrate de l’ISG,
s’en est fait l’écho, en exposant l’inquiétude à la fois
de son parti et de Baker, inquiétude que les Etats-Unis
pourraient bientôt devenir « ingouvernables » en
raison de l’opposition et des conflits existant au sujet de la
guerre en Irak. Ni Hamilton ni Baker ne voyaient d’autre
alternative qu’un recul de l’impérialisme américain, du
moins temporaire, quant au militarisme unilatéral de
l’administration Bush.
Tout en disant clairement que les forces américaines
devraient rester en Irak indéfiniment, le rapport ISG requiert
que les troupes américaines soient soustraites aux combats les
plus violents, que des concessions soient faites aux insurgés
anti-occupation afin que l’intensité de la violence diminue et
qu’une conférence internationale soit organisée pour obtenir
de l’aide de la part de l’ONU, de l’Union européenne et des
Etats de la région pour le gouvernement irakien pro-américain.
L’ISG insiste sur le fait que la stabilisation de l’Irak
requiert de se distancier de la politique agressive du
gouvernement Bush à l’égard de l’Iran et de la Syrie.
La réponse du gouvernement Bush a été
d’insister pour dire que l’abandon des objectifs impérialistes
américains au Proche-Orient est impossible. Tout recul, même
temporaire, serait partout exploité par les adversaires des
Etats-Unis dans le but d’affaiblir les intérêts américains.
L’assujettissement de l’Irak doit être achevé, la
confrontation avec l’Iran doit être poursuivie et d’autres
guerres doivent être planifiées. Les intérêts économiques
d’une petite oligarchie capitaliste l’exigent. Les
implications à l’intérieur du pays ont une fois de plus été
mises en avant par le vice-président, Dick Cheney, qui a
implicitement dénoncé, dans ses interviews accordées à la
presse après le discours de Bush sur le renforcement des troupes,
toute opposition politique comme déloyale.
En conclusion, notre travail tout au long de
l’année à venir se fera dans le contexte d’un carnage
s’intensifiant en Irak, d’une agression américaine à
l’encontre d’autres Etats et de conflits de classe à l’intérieur
des Etats-Unis et sur le plan international. La décrépitude de
la société capitaliste met à l’ordre du jour la nécessité
d’une révolution sociale. Il est de notre responsabilité
d’apporter cette perspective au sein de la classe ouvrière
internationale. Comme Nick Beams l’a expliqué dans son rapport
d’ouverture, nous devons transformer un processus historique
inconscient en un mouvement politique conscient.
Dans les pays avancés, les vieilles
organisations ouvrières sont discréditées et prônent le
militarisme et l’économie libérale. Les tendances pablistes
sont prosternées devant ces organisations, soutenant le néo-colonialisme
ou insistant pour dire que les masses doivent limiter toute
opposition à des protestations impuissantes à l’adresse de
l’establishment officiel.
Dans les pays opprimés, les nationalistes
bourgeois ne sont, le plus souvent, qu’en mesure de proposer une
démagogie usée jusqu’à la corde en s’agenouillant devant
les diktats du capital mondialisé. Au Moyen-Orient, par exemple,
les tendances islamiques fondamentalistes sont incapables de
s’opposer à l’agression impérialiste et cherchent à
maintenir la mainmise sur les masses par le communautarisme et le
sectarisme.
Dans notre déclaration du 22 janvier 2007,
nous avons défini notre tâche comme étant la lutte pour unifier
la classe ouvrière internationalement dans le combat pour un
avenir socialiste. Cette perspective sera développée au cours de
l’année à venir par le travail que nous avons défini pour le WSWS
et le SEP.
(Article original anglais paru le 15 février
2007)
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