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Irak
La révolte des mercenaires du
Sahwa
Gilles Munier
Gilles Munier
Dimanche 3 mai 2009
Afrique Asie – mai 2009
Depuis le lancement du Surge par le
général Petraeus, l’ordre des communicants du Pentagone est de
positiver, de donner l’impression que l’Us Army va
quitter l’Irak sur une victoire. Or, non seulement le départ de
cette dernière, tout relatif, fait figure de retraite, mais la
capacité de l’opinion américaine à ingurgiter sans réfléchir la
propagande officielle, est dépassée. Des dirigeants de l’Armée
al-Rashideen remarquaient, début avril, que le refus de
rendre compte des activités de la résistance se retournait, avec
le temps, contre les grands médias. Ils notaient que les sites
Internet des organisations clandestines, les vidéos d’opérations
placées sur You Tube, avaient raison, petit à petit, du
bourrage de crâne.
Longtemps présentés comme des supplétifs
modèles, les miliciens du Sahwa – « Réveil » en arabe
- sont aujourd’hui dans la ligne de mire des journalistes « embedded »
d’outre-Atlantique. Ils découvrent que la résistance les
infiltre depuis leur création, estiment à 40% ceux jouant double
jeu. Les Brigades de la Révolution de 1920, dont on ne
parlait plus pour cause de ralliement à la lutte contre « al-Qaïda »,
renaîtraient sous le nom de Hamas-Irak, une de
leurs anciennes branches, et encadreraient une partie des
mercenaires. Autre conséquence de la révolte du Sahwa :
le New York Times a fait état pour la première fois d’une
déclaration d’Izzat Ibrahim. Le chef du Baas irakien s’y pose en
interlocuteur responsable en cas de retrait « total et
définitif des envahisseurs ».
Ces derniers développements rendent plus acrobatiques les
tentatives de Nouri al-Maliki de se présenter en chantre de la
réconciliation. Difficile pour lui - à la fois - de
réprimer le Sahwa à Bagdad et de s’allier au Cheikh Ahmed
Abou Risha qui le dirige
dans la région d’al-Anbar, de faire du pied aux
baasistes réfugiés à l’étranger en leur demandant de renier
leurs idées… tout en donnant la chasse, sans pitié, aux cellules
de leur parti en Irak. L’enfer irakien est pavé
d’arrière-pensées assassines.
Publié le 3 mai 2009 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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