par Ismaïl Haniyeh, The Guardian, 31 mars 2006
Traduit de l¹anglais par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau
de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es).
Cette traduction est en Copyleft.
L¹auteur est Premier ministre de l¹Autorité palestinienne et l¹un
des leaders du hamas. Courriel : ihaniyyeh@hotmail.com.
Les décideurs à Washington et en Europe ont-ils jamais éprouvé
la moindre honte pour leur scandaleuse application du ³deux
poids, deux mesures² ? Avant et après les élections
palestiniennes de janvier, ils ont en permanence insisté pour que
le Hamas satisfasse à certaines exigences. Ils veulent que nous
reconaissions Israël, que nous cessions notre résistance et que
nous nous engagions à respecter tous les accords conclus entre
Israël et la direction palestinienne dans le passé.
Mais nous n¹avons pas entendu la moindre demande à l¹égard des
partis isaréliens qui ont participé aux élections de cette
semaine, alors que certains d¹entre eux promeuvent le déplacement
de tous les Palestiniens de leurs terres. Même le parti Kadima d¹Ehud
Olmert, dont l¹ancêtre, le Likoud, a découragé tout effort de
l¹OLP pour négocier un accord de paix, a fait campagne pour un
programme qui défie les résolutions du Conseil de sécurité.
Son unilatéralisme viole la législation internationale. Et
pourtant personne, pas même le Quartette - dont il continue à mépriser
les propositions d¹accord, tout comme son prédecesseur Ariel
Sharon l¹a fait - n¹a osé exiger quoi que ce soit de lui.
L¹unilatéralisme d¹Olmert est une recette de conflit. C¹est un
plan pour imposer une situation permanente dans laquelle les
Palestiniens se retrouveront avec un territoire coupé en morceaux
rendus inaccessibles par des colonies juives massives, établies
en contravention avec la législaion internationale sur des terres
saisies illégalement aux Palestiniens. Aucun plan ne fonctionnera
sans une garantie, en échange d¹une cessation des hostilités
par les deux parties, d¹un retrait israélien total de tous les
territoires occupés en 1967, Jérusalem-Est inclus, de la libération
de tous nos prisonniers, du départ de tous les colons de toutes
les colonies, et de la reconnaissance du droit au retour pour tous
les réfugiés.
Sur ces poins il règne un accord entre toutes les factions
palestiniennes et tous les Palestiniens, y compris l¹OLP, dont la
renaissance est essentielle, afin qu¹elle puisse retrouver son rôle
de porte-parole des Palestiniens et de défenseur de leur cause
face au monde.
Le problème ne réside pas dans un groupe palestinien particulier
mais dans le déni par Israël de nos droits fondamentaux. Nous au
Hamas sommes pour la paix et voulons mettre fin aux effusions de
sang. Nous avons observé une trêve unilatérale depuis plus d¹un
an sans réciproque de la part d¹Israël. Le message du Hamas et
de l¹Autorité palestinienne aux puissances mondiales est le
suivant : ne nous parlez plus de reconnaissance du ³droit à l¹existence²
d¹Israël ou de terme mis à la résistance tant que vous n¹aurez
pas obtenu des Israéliens un engagement à se retirer de notre
terre et à reconnaître nos droits.
Le plan d¹Olmert va changer peu de choses pour les Palestiniens.
Notre terre continuera à être occupée et notre peuple réduit
à l¹esclavage et opprimé par la puissance occupante. Nous
poursuivrons donc notre combat pour récupérer nos terres et
notre liberté. Les moyens pacifiques pourront être efficaces si
le monde est disposé à à s¹engager dans un processus
constructif et équitable, où nous et les Israéliens serons
tratités sur un pied d¹égalité. Nous en avons plus qu¹assez
de l¹approche raciste que les Occidentauux ont du conflit, où
les Palestiniens sont considérés comme inférieurs. Bien que
nous soyons les victimes, nous tendons nos mains pour une paix,
mais seulement une paix fondée sur la justice. Mais tant que les
Israéliens continuent à attaquer et à tuer notre peuple et à détruire
ses maisons, à imposer des sanctions, à nous punir
collectivement et à emprisonner des hommes et des femmes qui
exercent leur droit à l¹autodéfense, nous aurons tous les
droits de riposter par tous les moyens disponibles.
Le Hamas a été élu librement. Notre peuple nous a donné sa
confiance et nous nous engageons à défendre ses droits et à
faire de notre mieux pour gérer ses affaires par une bonne
gouvernance. Si nous sommes boycottés malgré ce choix démocratique
- comme nous l¹avons été par les USA et certains de leurs alliés
- nous persisterons, et nos amis se sont engagés à boucher les
trous. Nous avons confiance dans les peples du monde, dont un
niombre considérable s¹identifie avec notre lutte. C¹est le bon
moment pour faire la paix - si le monde veut la paix.
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