UNITA NAZIUNALE
Rapprochement - Conférence de presse du "pole anti répressif"
(Cuscenza Viva - Aiutu Patriottu Comité Anti Répression ) :
Manipulation de l'opinion publique
Le 3
novembre 2008 : (18:03
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org -
Corse - Lutte de Masse) Ce
matin, quelques minutes après la libération de Jo Peraldi, les
organisations de défense des prisonniers politiques ont tenu une
conférence de presse pour répondre aux communications du
Procureur général de Bastia. Ce dernier, dans une énième
tentative de manipulation de l'opinion publique a tenté de faire
croire que le problème du retour des prisonnier politiques était
résolu car le CD de Borgu est plein.
Les organisations de défense
des prisonniers politiques se sont élevés contre les propos du
procureur général et ont fait de nombreuses propositions pour
dégager la place nécessaire dans les prisons corses pour faire
revenir l'ensemble des prisonniers politiques sans changer
aucune loi et sans aucune nouvelle construction.
De plus, face à ces problèmes
de manipulations du peuple corse, les organisations présentes
ont demandé aux médias corses d'organiser un débat entre un
représentant des organisations de défense des prisonniers
politiques et le procureur général de Bastia.
Nous attendons avec
impatience sa réponse...
Voici le texte de la
conférence de presse
Jeudi dernier, alors que nous tenions une
conférence de presse devant le commissariat de Bastia pour
dénoncer l’acharnement policier contre l’un de nos militants, le
Procureur Général de Bastia communiquait sur le rapprochement
des détenus corses. Le Parquet communique beaucoup depuis que
l’opinion publique corse s’est clairement exprimée en faveur du
retour des prisonniers, notamment à travers les Conseils
municipaux qui en grande majorité ont délibéré en ce sens. Ces
communications du Parquet n’ont qu’un but, celui de manipuler
l’opinion publique et lui faire croire que l’Etat français fait
tout ce qu’il peut pour appliquer ces propres lois et rapprocher
les prisonniers, alors qu’on utilise tout les systèmes possibles
et imaginables pour ne pas faire rentrer en Corse les
prisonniers qui en ont le plus besoin, les longues peines ou les
prisonniers qui ont des problèmes de santé. Nous notons que
cette dernière communication du parquet intervient trois
semaines après les derniers transfèrements de prisonniers, et
opportunément quelques minutes après une de nos conférences de
presse, comme si l’on cherchait à nous empêcher de communiquer
sur le sujet.
La réalité est simple. On nous annonce à
chaque communiqué, chiffre à l’appui que l’on a fait le maximum,
mais que maintenant, on ne peut plus rien faire car le Centre de
Détention de Borgu est plein. Les chiffres sont impressionnants.
Mais derrière ces chiffres se cache une triste réalité : les
seuls prisonniers politiques qui rentrent sont conditionnables
ou pratiquement, et dans tous les cas, on fait rentrer
systématiquement le prisonnier le plus proche de la fin de sa
peine. Nous avons même un prisonnier politique qui est rentré en
Corse après 8 années de détention en France, pour passer 3
semaines à Borgu ! Bien évidemment, ce prisonnier entre dans les
statistiques de l’Etat français sur le rapprochement.
Et pendant ce temps, on ne transfert jamais
les longues peines, jamais les « perpétuités », les « 28 ans »
ou les « 25 ans », qui pourtant sont ceux qui en ont le
plus besoin. On remplit également le CD en y mettant des détenus
de droit commun qui n’ont qu’un lointain rapport avec la Corse.
Alors que le rapprochement s’opère au titre de la proximité avec
la famille, il y a actuellement des détenus qui n’ont pas de
parloir, tout simplement parce que leur famille proche n’habite
pas en Corse, de même qu’eux n’habitaient pas sur l’île avant
leur incarcération. Mais cela permet de remplir le CD et de dire
qu’on ne peut plus transférer nos prisonniers.
S’il est vrai qu’à l’heure actuelle, il n’y a
qu’une cellule de vide au CD de Borgu, nous avons des
propositions pour remédier à cela, sans changer aucune loi et
sans construction nouvelle.
Nos propositions
Ø
Nous
proposons d’utiliser le « pénitencier » de Casabianda
(dans lequel de nombreuses cellules sont vides), non pas pour y
transférer des longues peines, mais pour gagner des places au CD
de Borgu. Il faut tout d’abord savoir que le pénitencier de
Casabianda est un CD officiellement comme les autres. Et ce
n’est pas un CD uniquement réservé aux délinquants sexuels,
contrairement à ce que l’on pourrait croire, même s’ils y sont
majoritaires. Il n’y a, d’après le procureur général de Bastia
lui-même, « que » 80 % de délinquants sexuels et donc 20 % de
condamnés pour d’autres raisons. On pourrait envisager de
transférer par exemple (avec leur accord) les détenus de droit
commun et les prisonniers politiques du CD de Borgu qui
bénéficient déjà de permissions de sortir et qui n’ont plus
intérêt à s’évader. Rien dans les textes de loi en vigueur ne
s’y oppose. D’ailleurs, dans de très rares cas, cela s’est déjà
produit, preuve s’il en était besoin que cette proposition
n’entre pas en contradiction avec les lois existantes.
Ø
Nous
proposons également de transférer immédiatement les prisonniers
politiques incarcérés en France vers la maison d’arrêt de
Borgu (dont de nombreuses cellules sont vides à quelques
mètres du CD de Borgu qui est plein) en attendant que des places
se libèrent au CD de Borgu. C’est techniquement possible et rien
dans la loi ne s’oppose à ce que ces prisonniers soient en
maison d’arrêt à titre transitoire en attendant que des places
se libèrent en CD, ou même pour ce qui concerne les prisonniers
politiques en détention préventive. Nous avons actuellement des
prisonniers qui attendent leur transfèrement dans les maisons
d’arrêt de la région parisienne.
Ø
Il
existe au CD de Borgu une unité de semi-liberté d’une
capacité de 10 cellules. Nous proposons que cette unité soit
transférée à Casabianda, en accord avec le Juge d’Application
des Peines pour qu’il laisse le temps aux détenus de faire le
trajet jusqu’à Aleria après leur journée de travail. Rien ne s’y
oppose dans les lois actuellement en vigueur et cette mesure est
applicable immédiatement sans aucun aménagement.
Ø
Pour
mettre en place une réelle politique de retour des prisonniers
politiques, pour que l’on applique enfin les lois communes pour
les nôtres, pour répondre à une revendication partagée par
l’immense majorité des Corses, et pour tenir enfin les promesses
ministérielles et présidentielles faites depuis 2002, nous
renouvelons notre demande de rencontre avec une personne
chargée de ce problème au ministère de la Justice ou à l’Elysée
comme le préfet Corbin de Mangou qui avait lui-même pris contact
téléphonique avec le CAR au mois de novembre de l’année
dernière.
Ø
Aujourd’hui, à notre grande joie, un prisonnier politique vient
sortir de Borgu en liberté conditionnelle, après 8 ans et demi
d’incarcération, c'est-à-dire qu’il a pu sortir de prison depuis
un an si on lui avait appliqué les lois communes, mais non
seulement cela n’a pas été le cas, mais en plus le Parquet avait
fait appel de sa libération prononcée par le Juge de
l’Application des Peines. Nous exigeons que sa cellule soit
attribuée à un autre prisonnier politique. Si tel ne devait
pas être le cas, nous considérerions cela comme un outrage fait
aux familles de nos prisonniers, et nous mènerions alors des
actions publiques en conséquence.
Le débat
Nous tenons également à faire une autre
proposition qui s’adresse directement à chacun des médias
corses :
Afin que l’opinion publique puisse juger
d’elle-même la situation actuelle, nous vous proposons
d’organiser un débat sur le rapprochement des prisonniers, en
direct sur vos ondes, entre le Procureur général de Bastia et
l’un des représentants des organisations de défense des
prisonniers politiques. Ce débat pourrait être organisé soit par
chacun des médias, soit pour tous les médias (RCFM, Alta
Frequenza et France 3 Corse) en même temps. Ainsi, le peuple
corse pourra de lui-même se faire une idée plus précise de la
situation.
Pour notre part, nous acceptons bien
évidemment de relever le défi. Nous vous invitons à aller poser
directement la question au Procureur général de Bastia, et à
médiatiser sa réponse. Si le Procureur général devait refuser le
débat, cela serait de sa part un aveu de culpabilité et une
manière de reconnaître officiellement aux yeux de l’opinion
publique que les communications à outrance du Parquet sur la
question ne sont que des tentatives de manipulation de l’opinion
publique.
Dans ce cas, nous vous demanderions de
programmer des émissions sur ce sujet afin que nous puissions
expliquer la situation actuelle à notre peuple.
Conclusion
Il y a actuellement 67 prisonniers politiques
dont 22 sont condamnés définitivement et 45 sont en détention
préventive. Sur ces 67 prisonniers, seulement 7 sont incarcérés
en Corse…
Alors que nous venons de le démontrer, il y a
largement la place pour faire revenir en Corse TOUS nos
prisonniers politiques qui sont actuellement incarcérés en
France. Il ne manque que la volonté politique de l’Etat
français. Et tant que le retour des prisonniers politiques ne
sera pas mis en place, nous serons dans la rue pour faire savoir
à l’opinion publique corse qu’on la trompe !
Aiutu Patriottu
Cuscenza Viva
Cumitatu contr’à A Ripressione
Dossier :
Répression/Rapprochement
Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
Source info : Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
Publié le 4 novembre 2008 avec l'aimable autorisation d'Unità Naziunale
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