U Ribombu
Interview : Maria Anghjulella Caviglioli
Présidente de l'Associu Sulidarità
Photo U Ribombu
Mercredi 6 mai 2009 U Ribombu
Internaziunale : Maria Anghjulella, dans quelles conditions
as-tu été portée à la présidence de l'Associu Sulidarità ?
Maria
Anghjulella Caviglioli :
Tout d'abord, l'associu Sulidarità a fait l'objet d'une nouvelle
structuration consécutive à la refondation du mouvement
national. En effet, le Comité Anti Répression est devenu la
Commission Anti Répressive, qui est dorénavant représentée à
part entière au sein de l'exécutif de Corsica Libera. Quant à l'associu
Sulidarità, il est la résultante de la fusion avec l'associu
Aiutu Patriottu, autre structure de soutien aux prisonniers.
En ce qui concerne le fonctionnement, il
était donc nécessaire d'élire un nouveau bureau. Militante,
depuis quelques années, c'est naturellement, en tant que jeune
et compagne d'un prisonnier politique, que j'ai décidé de
m'investir d'avantage en proposant ma candidature.
U.R.I : Quelles sont ses missions ?
M.A.C :
L'associu Sulidarità a, depuis plusieurs années, une activité
très importante. Elle a pour but de sensibiliser la population
aux problèmes des prisonniers politiques corses. Notre mission
est d'apporter un soutien moral, matériel et financier aux
incarcérés et à leurs familles. Pour cela, l'associu organise
des soirées de soutien, et autres événements, tout au long de
l'année dans toute la Corse.
Les bénéfices permettent notamment à
Sulidarità de prendre en charge les frais d'avocats pour les
familles, et l'envoi de mandats mensuels pour chacun des
prisonniers politiques corses.
U.R.I : L'Associu a la volonté de
placer le Prisonnier au coeur de son action. En pratique, quel
type d'aide lui apportez-vous tout au long de sa prise en charge
?
M.A.C
: Dans sa restructuration, l'associu
a désigné 4 vices présidents chargés chacun d'un dossier précis.
Cette désignation veut privilégier le suivi de chaque
prisonnier, au cas par cas, par une relation constante entre les
prisonniers, les avocats, les familles et la C.A.R. Cela va
permettre une amélioration, pour la CAR, de la connaissance de
l'histoire du prisonnier, de sa vie carcérale, ses problèmes de
santé, de sa famille, en vue d'une libération que nous espérons
tous proche.
U.R.I : Depuis plusieurs années les
organisations antirépressives du mouvement national réclament ce
qui n'est que l'application de la loi française, le
rapprochement en Corse de nos prisonniers, où en est-on
concrètement ?
M.A.C :
Concrètement le rapprochement des prisonniers politiques n'est
pas effectif. Aujourd'hui il y a plus de 50 prisonniers
politiques corses incarcérés dans les prisons françaises. On
nous fait croire à un rapprochement, en médiatisant les quelques
condamnés qui ont été transférés au centre de détention de Borgu.
Il n'y a rien de significatif, car, souvent, se sont des
condamnés en fin de peine, qui devraient même d'ores et déjà
être libres car conditionnables. Leurs transfèrements permettent
simplement d'augmenter les statistiques du ministère de la
justice.
Pourtant, chaque prisonnier corse a le droit
d'être près de chez lui, mais nous pouvons que constater que la
justice française ne respecte même pas ses propres lois. Alors
que tous nos élus, et l'opinion publique, sont favorables au
rapprochement des prisonniers politiques, rien n'est fait !
L'Etat français continu d'infliger des doubles peines en
condamnant les hommes et leurs familles. Plus rien ne justifie
un tel éloignement, que se soit pour les condamnés, ou pour les
prisonniers en préventives - lesquelles, nous le rappelons,
durent souvent plusieurs années - car il existe des techniques
modernes comme la vidéo conférence pour être interrogé par les
juges.
Nous sommes encore donc loin du rapprochement
des prisonniers politiques promis. A titre d'information, les
derniers rapprochements de militants corses ont concerné
Tarascon ou Draguignan…
U.R.I : La France est régulièrement
montrée du doigt pour l'état de ses prisons, notamment en
matière de santé. A ce sujet, où en est le cas de Paul Istria au
sujet duquel vous avez il y a peu sensibilisé l'opinion ?
M.A.C :
Les prisons françaises sont délabrées. Les conditions de vie des
personnes incarcérées sont calamiteuses. Dans le domaine de la
santé, nous ne pouvons que déplorer la lenteur des soins portés
à nos patriotti. En effet nous avons notamment souligné le cas
de Paul Istria qui est actuellement incarcéré à la maison
d'arrêt de Fresnes. Il souffrait d'un grave problème dentaire,
bien avant son incarcération, en juillet 2008. Depuis cette date
son état de santé s'aggrave de jour en jour. Et malgré cela Paul
Istria n'a toujours pas eu les soins appropriés. Lors de la
visite chez le médecin, il fût entravé.
Les procédures médicales sont toujours en
cours. Il y a un dysfonctionnement entre le service
pénitentiaire et l'hôpital, ce qui ralentit la prise en charge
des soins. Malgré le fait que les prisons françaises soient
montrées du doigt, les soins se font toujours au compte goutte
et les cas se multiplient.
Il faut savoir que ce n'est pas la première
fois que les prisons françaises se moquent de l'état de santé de
nos patriotti. C'est le cas également de Charles Pieri toujours
incarcéré alors qu'il a fait un AVC. Malgré son statut de
conditionnable le parquet a fait appel de sa remise en liberté.
U.R.I : Pour finir, est-ce que tu
peux donner des nouvelles d'Olivier à l'attention des lecteurs
du Ribombu ?
M.A.C :
Quant à Olivier je voudrais
rappeler qu'il a été condamné à 7 ans de prison pour seul motif
d'être nationaliste. Actuellement le simple fait d'être un
militant nationaliste est un crime aux yeux de la justice
française.
Nous attendons le procès en appel le 7 mai à
Paris et sa libération.
Libertà per
i patriotti !
© U Ribombu
Internaziunale — 2009
Publié le 6 mai
2009 avec l'aimable autorisation d'U Ribombu
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