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Yvan Colonna
De Marcu Maria Albertini à Yvan Colonna :
la justice au nez tordu
Jean-Guy Talamoni
Photo: Unità Naziunale
Jeudi 12 février 2009
« Torce u
nasu à a Ghjustizia » (tordre le nez à la justice). Cette
expression signifie violer, pervertir la justice. Les Corses ont
une longue expérience de ce genre de pratiques qu’ils
subissaient déjà à l’époque génoise. Après une parenthèse de
quatorze années d’indépendance nationale, la France renoua avec
ces habitudes, qui avaient déshonoré l’administration judiciaire
de la Sérénissime république. Un exemple est resté dans toutes
les mémoires : l’affaire de la « révolte du Niolu » de 1774, et
tout particulièrement le cas de Marcu Maria Albertini, enfant de
quinze ans condamné et exécuté sur la base d’un faux
procès-verbal le présentant comme
« âgé d’environ vingt
ans, travailleur de terre de profession ».1
Comment ne pas faire le rapprochement avec les faux
procès-verbaux du commandant Lebbos, que l’on retrouve dans les
dossier Castela-Andriuzzi et Colonna ? Aujourd’hui comme au
XVIIIe siècle, la vengeance d’Etat ne recule devant aucune
déloyauté, devant aucun mensonge, devant aucune injustice…
Les nouveaux magistrats français en charge du dossier
Colonna accepteront-ils d’avaliser à leur tour les méfaits de
cette « ghjustizia nasitorta »?
1. Audition de Marcu Maria
Albertini, in : François Flori,
Le procès des Niolins, 1774,
Corsoffset, Bastia, 1975.
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