Corsica Libera
« Nous sommes là pour apporter un soutien
patriotique » à Colonna
Dominique Tafani
Le 10 mars
2009: (17:55
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org -
Corse - Lutte de Masse)
Le
procès en appel de Yvan Colonna défraie la chronique au
quotidien. Le 8 février 2009, veille de la réouverture de
l’affaire, la Commission Anti-Répression (C.A.R.) du mouvement
Corsica Libera s’est mobilisée devant le tribunal d’Ajaccio.
Elle demande la relaxe du berger de Cargèse. Le 1er Février
2009, en Corse, le mouvement Corsica Libera voyait
officiellement le jour. Ce congrès a regroupé les principaux
partis indépendantistes de l’île : Corsica Nazione Indipendente,
Rinnovu Naziunale, ANC-PSI et Strada Diritta. Aujourd’hui, ils
se sont réunis autour d’un seul et même mouvement souverainiste.
Souhaitant se baser sur des revendications claires, Corsica
Libera s’appuie sur des fondamentaux. Le mouvement lutte pour la
création d’une citoyenneté territoriale corse, contre la
mainmise des multinationales sur les ressources de l’île, pour
un véritable projet de développement durable, pour une
officialisation de la langue Corse, et enfin, il lutte pour la
libération des prisonniers politiques. Dominique Tafani, l’un
des responsables et porte parole du C.A.R., lui même ancien
maquisard, puis "prisonnier politique", nous éclaire sur ce
procès. Opinion d’un nationaliste corse.
Selon
vous, Yvan Colonna est-il coupable ?
Nous, en tant que
nationalistes corses, nous ne nous posons pas la question de
savoir si Colonna est coupable ou non. Nous sommes là pour lui
apporter un soutien patriotique.
Lors de l’assassinat du Préfet
Erignac, Colonna était-il impliqué dans les milieux
nationalistes ?
Non, Yvan ne militait plus
depuis le début des années 1990.
C’est
pourtant ce qu’avançait la justice pour le mettre en cause...
Au niveau de cette justice
d’exception, nous savons que toutes les accusations sont faites
à charge. A partir de là, tout est bon pour rendre les gens
coupables, lorsqu’il faut trouver des coupables.
Au sein
des mouvements nationalistes, y a-t-il un sentiment commun vis à
vis de ce procès ?
Chez les nationalistes corses,
il y a une solidarité qui se fait tout naturellement, comme dans
tout procès où les nationalistes corses sont mis en cause. Mais
pour Yvan Colonna, je crois que ça dépasse le mouvement
nationaliste. Je pense que tous les corses se sentent impliqués.
Parce que l’on sait bien que ce procès est instrumentalisé et
que depuis le début, l’instruction s’est faite seulement à
charge.
A chaque fois que la défense
de Yvan Colonna a essayé de faire avancer les choses... A chaque
fois qu’elle a demandé des actes de procédures pour démontrer
son innocence, elles ont été refusées. Comme par exemple, la
reconstitution ! Il est quand même extraordinaire qu’on ait
refusé une reconstitution à une personne inculpée pour meurtre.
Donc
c’était le coupable idéal...
Ce n’était peut être pas le
coupable idéal... Mais il fallait le mettre dans un schéma comme
aux débuts de l’enquête, lorsqu’ils étaient sur ce qu’ils
appelaient "la piste agricole". Des dizaines de personnes se
sont retrouvées emprisonnées parce que c’était des profils qu’il
fallait intégrer dans "la piste agricole".
Qui aurait pu avoir un quelconque
intérêt à tuer le préfet Erignac ? Vous pensez peut être aussi
qu’on a oublié des pistes, comme le croit Didier Vinolas,
l’ancien secrétaire général adjoint de la préfecture de Corse...
Je
ne veux surtout pas rentrer dans ce genre de débat qui ne nous
intéresse pas et qui ne nous concerne pas. Le problème c’est
qu’il faut sortir la Corse de l’ornière dans laquelle elle se
trouve. Le Préfet Erignac est une victime du conflit qui existe
entre la Corse et la France. Et cela ne passera pas par une
solution judiciaire. Cela ne pourra passer que par une solution
politique et négociée. Sinon je pense que l’on va aller de drame
en drame et de victime en victime. Il faut éviter que cela ne se
reproduise.
Je pense qu’il faut une prise
de conscience de la part de Paris. A un moment donné, il faudra
négocier.
Si
Colonna est finalement condamné, y aura-t-il des manifestations
de soutien ?
Oui naturellement, il y aura
des mobilisations. Même lors de la première condamnation il a eu
des mobilisations spontanées. Certains lycées étaient en grèves,
des jeunes sont descendus dans la rue... Et ce n’était même pas
organisé par un quelconque mouvement nationaliste. Il y a un
sentiment d’injustice, ressenti pas l’ensemble de la population
corse.
Dominique Tafani,
membre du mouvement Corsica Libera
Source de
l'article ici :
http://www.hautcourant.com/Nous-sommes-la-pour-apporter-un,718#forum1753
Source photo : Unità Naziunale, Archives
du site.
Source info : Unità Naziunale
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Publié le 9 mars
2009 avec l'aimable autorisation d'Unità Naziunale
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