|
U RIBOMBU
Création de CORSICA LIBERA
MOTION D’ORIENTATION POLITIQUE
Adoptée lors de la CUNSULTA DI U 28.IX.08 IN CORTI
28 septembre 2008
A Cunsulta réaffirme
solennellement l’accord du 28 mai 2008 qui constituera la
déclaration de principe du mouvement CORSICA LIBERA :
Devant la situation de crise sans précédent que subit la
Corse et en vue d’y faire face, les forces patriotiques
s’engagent dans un processus de refondation autour d’un projet
novateur au service du peuple corse.
L’objectif est de donner par étapes à la Corse un statut de
nation indépendante dans le cadre européen, à l’égal de ce
qu’ont déjà obtenu d’autres îles comme Malte ou Chypre.
Dans cette perspective, les forces patriotiques entendent
développer leur action politique autour de leurs valeurs
fondamentales, dont les principales sont :
1/ La promotion des droits historiques du Peuple Corse.
2/ La protection et le développement de notre patrimoine
inaliénable – terre, langue culture – gravement menacé après
plus de deux siècles d’oppression française aujourd’hui
renforcée par une agression mondialisée.
3/ Le respect de la justice sociale à travers un développement
économique performant et maîtrisé.
4/ Le respect des équilibres écologiques.
5/ La solidarité à l’égard de toutes les formes de lutte et avec
l’ensemble des prisonniers politiques.
EXPOSE DES MOTIFS
Les organisations et militants ayant initié la démarche de
refondation ont décidé d’entreprendre à partir de la Cunsulta du
28 septembre à Corti, une nouvelle étape de construction et de
rassemblement des indépendantistes.
Cette phase de travail et de réflexion se poursuivra jusqu'à
janvier 2009, qui verra se tenir le congrès fondateur d'un grand
mouvement unifié.
Lors du congrès sera présentée à la société corse une feuille de
route afin de définir un cadre politique de règlement de la
question nationale corse.
D’autres questions font dès à présent l’objet d’un consensus, ce
dernier s’étant traduit par de premières actions de terrain:
problème bancaire, spoliation de la terre corse, langue,
prisonniers… S’agissant de ces questions, les dossiers élaborés
par les partis et militants de la démarche peuvent être ainsi
résumés.
I. Les problèmes les plus urgents rencontrés par notre peuple
sont les suivants :
1/ Décorsisation des emplois et de l’économie :
La décorsisation systématique des emplois s’est considérablement
aggravée ces dernières années dans le cadre d’une véritable
colonisation de peuplement. L’action syndicale visant à dénoncer
ce phénomène est fortement réprimée (ex : récentes poursuites
engagées à l’encontre des militants STC de La Poste).
Les banques détournent l’épargne locale et se refusent à jouer
le jeu en termes de prêts aux particuliers ou entreprises
corses, favorisant les étrangers à notre communauté (Cf. affaire
BNP Paribas).
Par ailleurs, des forces financières étrangères s’emparent de
secteurs stratégiques de notre économie.
À travers un tel processus, la communauté nationale corse perd
rapidement la maîtrise de son devenir.
2/ Spoliation de la terre et des maisons :
Des étrangers fortunés s’emparent de notre patrimoine foncier
avec la complicité extrêmement active des responsables de la
CTC. Le PADDUC, préconisant une économie résidentielle, est à
cet égard caractéristique d’une démarche globale visant à
exclure les Corses du développement opéré sur leur terre. La
hausse effroyable du marché de l’immobilier interdit aux Corses
l’accès à la propriété et parfois même au logement locatif.
3/ Problèmes sociaux :
La précarité s’aggrave. Outre la crise de l’emploi et celle du
logement évoquées précédemment, la question du coût de la vie
est particulièrement préoccupante, ainsi que la situation de
certains secteurs d’activité comme l’agriculture, la pêche, le
petit commerce, l’artisanat… Dans un tel contexte, la grande
distribution joue un rôle néfaste, s’agissant du niveau des prix
ou de l’ostracisme frappant les producteurs locaux. Il convient
en outre, plus que jamais, d’être aux cotés des travailleurs
corses et d’œuvrer à la libération sociale.
4/ Recul de notre langue nationale :
Malgré un certain nombre de mesures alibis, la langue corse ne
cesse de reculer.
En 2005, par une délibération unanime, l’Assemblée de Corse a
missionné un comité d’expert pour évaluer l’usage du Corse au
sein de notre société et formuler des propositions. Ces experts
ont rendu un rapport affirmant que le seul moyen d’inverser la
tendance - et donc de sauver notre langue nationale - était un
statut d’officialité.
5/ Répression :
La répression s’abat de façon débridée sur ceux qui refusent la
mise en coupe réglée de la société corse. Les arrestations se
succèdent sans répit et les peines prononcées sont toujours plus
lourdes. Les engagements du gouvernement français sur le
rapprochement des prisonniers ont été honteusement trahis.
II. Les revendications immédiates de Corsica Libera :
1/ Création d’une citoyenneté territoriale, première étape
vers la nationalité corse, comparable à celle instituée en
Nouvelle-Calédonie. Cette citoyenneté, fondée sur 10 ans de
résidence permanente, ouvrirait l’accès à la propriété
immobilière, à l’emploi, à la création d’entreprise, ainsi qu’à
l’inscription sur les listes électorales.
2/ - Contraindre les banques installées en Corse à
prendre en compte les intérêts des corses.
- Contraindre les groupes de la grande distribution à
prendre en compte le problème du pouvoir d’achat des corses et
les productions corses.
- S’opposer a la main mise des multinationales sur nos
richesses et notre patrimoine (Veolia, Total, Suez etc.…)
3/ Retrait du PADDUC et son remplacement par un véritable
projet de développement durable pour les corses.
4/ Officialisation de la langue corse.
5/ Libération des prisonniers politiques et arrêt des
poursuites, avec comme première étape un statut politique et
le rapprochement en Corse.
MOTION
A Cunsulta di Corsica Libera donne mandat à la Coordination
provisoire pour mettre en œuvre les orientations ainsi définies
et organiser des actions de terrain en cohérence avec ces
orientations.
© U Ribombu
Internaziunale — 2008
Publié le 2 octobre 2008 avec l'aimable autorisation d'U Ribombu
|