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Oumma.com
Droit de réserve dites-vous !
Claude Goasguen : Les
palestiniens sont « un peuple sauvage de terroristes
épouvantables »
Fayçal Anseur
Bruno Guigue
1er avril 2008
C'est on ne peut plus clair : il ne fait pas bon de critiquer
Israël aujourd'hui en France. Outre la disgrâce, il y a risque
de perdre son gagne pain. Bruno Guigue, ex sous-préfet de Sainte
en Charente Maritime, en a fait l'amère expérience. Ce commis
d'Etat a été démis de ses fonctions par ordre émanant du
ministère de l'intérieur, suite à la publication d'une tribune,
le 13 mars, sur le site oumma.com intitulée "Quand le lobby
pro-israélien se déchaîne contre l’ONU". ". Réagissant à un
article paru dans Le Monde le 27 février « L’ONU contre les
droits de l’homme », Bruno Guigue n’a pas fait dans la dentelle.
« Israël est le seul Etat au monde dont les « snipers » abattent
des fillettes à la sortie des écoles » avait-il écrit. Ou
encore, mais cette fois sur un ton ironique, lorsqu’il
fustigeait ces « geôles israéliennes où, grâce à la loi
religieuse, on s’interrompt de torturer durant le Shabbat". Des
mots qui ont fâché Michèle Alliot-Marie, ministre de
l’intérieur, qui a fait savoir par la voix du préfet de
Charente-Maritime, Jacques Reiller, que par ces propos "c’est le
principe même du respect du devoir de réserve qui était
enfreint. Toute la fonction publique repose sur un devoir de
réserve, une obligation de neutralité". Un manquement au droit
de réserve qui a justifié donc le limogeage du contrevenant.
Pardi !
Deux poids deux mesures
Mais là où le bât blesse, c’est que quelques jours auparavant,
un homme politique très médiatisé avait tenu ouvertement des
propos diffamatoires et insultants à l’égard de tout un peuple,
en l’occurrence le peuple palestinien, sans point faire réagir
quasi personne, ni dans les médias, ni au sein du gouvernement.
Invité à s’exprimer lors de la manifestation de soutien à
Israël, organisée à Paris par L’Union des Patrons et
Professionnels Juifs de France (UPJF), en réaction à l’attentat
dans la yéshiva Merkaz Harav à Jérusalem, le 6 mars, le député
UMP et heureux élu à la mairie du 16éme arrondissemen de Paris,
Claude Goasguen, n’a pas non plus observé le "devoir de réserve
"qui sied à sa fonction.
Plus royaliste que le roi, il a prononcé un discours racoleur
pour complaire à la foule venue nombreuse.
« Comment vous dire aux noms des 111 parlementaires de toutes
tendances politiques, car le combat pour Israël et pour la paix
n’est pas de droite ou de gauche. Il pour la justice » avait-il
amorcé son discours avant de lancer une phrase qui défit tout
sens de la mesure, et qui aurait pu provoquer un incident
diplomatique si elle n’était dirigée contre un peuple, qui somme
toute, n’existe-t-il que pour servir d’alibi aux uns ou de
souffre douleur aux autres. « Comment vous dire la honte qui
nous parcourt quelques fois, lorsque nous savons que Sterot, où
j’étais il y a quelques jours, quotidiennement subit les
agressions d’un peuple sauvage de terroristes épouvantables »(1)
avait-il conclu sous les applaudissements des manifestants.
Un sentiment de honte qu’aurait pu envahir en revanche, et à
juste titre, le député UMP, Pierre Lellouche, présent sur les
lieux. Grandiloquent lorsqu’il s’agit de défendre les juifs de
France, ce dernier n’a apparemment pas été choqué par le
discours de son confrère, du moins son silence dans cette
affaire tend à le laisser croire. Lui plus qu’un autre dès lors
qu’il est l’auteur d’une loi, votée à l’unanimité par le
parlement français le 16 décembre 2002, visant à aggraver les
peines en cas de violence à caractère raciste ou antisémite.
Traiter les palestiniens de « sauvages » et de « terroristes »,
ne fait-il pas, dans ce cas, de Claude Goasguen un « raciste » ?
La loi est claire pourtant. Mais elle ne s’applique pas sur tout
le monde, visiblement.
Joint par journal français diffusé sur internet (2) pour
s’expliquer sur son discours, Claude Goasguen, tente de noyer le
poisson : "J’ai bien relu mon texte et ce ne
sont pas les Palestiniens dont je parle mais le ’peuple de
terroristes’, donc ceux qui tirent sur Sdérot. Par ailleurs, les
manifestations de joie à Gaza après l’attentat m’ont
profondément choqué car en Israël, lorsque des enfants
palestiniens meurent, on ne voit jamais ça. Il y a un minimum de
décence à avoir, du côté palestinien et israélien. Je ne hais
pas les Palestiniens." Difficile de faire la part des choses
avec un homme politique qui a soutenu et défendu bec et ongle,
le projet de la très controversée loi glorifiant la passé
colonial de la France, abrogée par Chirac après son adoption par
le parlement.
Israël à l’honneur
Comme l’a scandé Samy Ghozlan président du Bureau national de
vigilance contre l’antisémitisme, place de la République à
Paris, l’Etat hébreu est « aujourd’hui à
l’honneur en France. Shimon Pérès, président de l’Etat d’Israël,
est l’invité officiel de la France et du Président Nicolas
sarkozy, qui manifeste sa volonté de rompre avec les politiques
d’avant. Israël est à l’honneur, car la France accueille Israël
au Salon du Livre à Paris… »*. Tout est dit ou presque.
Israël est l’hôte de la France, et comme le veut le bon usage,
celui qui reçoit ne doit pas décevoir son invité, quitte à
écorcher au passage le principe républicain de neutralité
diplomatique, qui a valu à Bruno Guigue d’être limogé et à
Claude Goasguen d’être applaudi. Une politique de deux poids de
mesure indigne d’un grand pays comme la France.
Fayçal Anseur
http://www.lematindz.net
(1) Radio J, source dailymotion.
(2) rue89.com
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