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Aung San Suu Kyi enfin libre !


Aung San Suu Kyi - Photo L'Humanité

Samedi 13 novembre 2010

L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a été libérée samedi après sept années d'assignation à résidence.

La police s'est retirée des abords de sa maison de Rangoun, sur les rives du lac Inya, et la lauréate du prix Nobel de la paix 1991 est sortie brièvement de sa maison pour saluer un millier de ses partisans qui s'étaient massés au fil des heures devant chez elle.

"Il y a un temps pour se taire et un temps pour parler. Les gens doivent travailler à l'unisson. C'est seulement comme cela que nous atteindrons notre objectif", a-t-elle lancé à la foule en liesse.

Aung San Suu Kyi est ensuite retournée à l'intérieur de la villa pour une réunion avec de hauts responsables de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

L'opposante, qui est âgée de 65 ans, a passé 15 des 21 dernières années en détention - à son domicile ou en prison.

Elle avait été condamnée pour la dernière fois en août 2009 à 18 mois d'assignation à résidence, qui ont pris fin ce samedi.

Six jours après les premières élections législatives dans le pays depuis vingt ans, les généraux au pouvoir depuis 1962 tentent peut-être ainsi de chercher une légitimité internationale en libérant la fille du héros de l'indépendance de l'ancienne colonie britannique.

BARACK OBAMA SALUE UNE "HEROINE"

Les dirigeants du monde entier ont applaudi à cette libération et exhorté la junte birmane à relâcher d'autres détenus politiques, qui seraient environ 2.100 dans le pays.

"C'est une héroïne à mes yeux et une source d'inspiration pour tous ceux qui oeuvrent à faire progresser les droits de l'homme en Birmanie et dans le monde. Les Etats-Unis saluent cette libération qui aurait du intervenir depuis longtemps", a dit le président américain Barack Obama dans un communiqué.

Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a salué "la dignité et le courage" de Suu Kyi dont tous les défenseurs des droits devraient selon lui s'inspirer. Il a mis en garde les militaires birmans contre toute tentation de réduire de nouveau la liberté d'action de l'opposante.

Un souci partagé par plusieurs autres dirigeants, dont le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le président français Nicolas Sarkozy.

Ce dernier s'est réjoui que l'opposante birmane "retrouve (...) une liberté dont elle n'aurait jamais due être privée."

"La France sera extrêmement attentive aux conditions dans lesquelles Mme Aung San Suu Kyi jouira de sa liberté retrouvée. Toute entrave à sa liberté de mouvement ou d'expression constituerait un nouveau déni inacceptable de ses droits", a-t-il ajouté.

La chancelière allemande Angela Merkel a demandé la remise en liberté des autres détenus politiques birmans, tout comme le gouvernement suisse.

"Aung San Sui Kyi est un symbole de la lutte au niveau mondial pour le respect des droits de l'homme. Sa non-violence et son opiniâtreté en font un modèle", a dit le gouvernement allemand dans un communiqué.

Le Premier ministre britannique David Cameron a déclaré, en écho à Barack Obama, que cette libération aurait dû être décidée depuis longtemps.

La libération d'Aung San Suu Kyi pourrait constituer de la part de la junte un premier pas pour obtenir une révision des sanctions occidentales qui frappent ce régime considéré par les organisations de défense des droits de l'homme comme l'un des plus corrompus et répressifs au monde.

QUEL ROLE FUTUR ?

Elle pourrait aussi détourner l'attention de l'Europe, les Etats-Unis ou le Japon de ces élections qualifiées de "simulacre" par la communauté internationale et largement remportées par un parti créé de toutes pièces par les militaires.

"Le régime a un besoin urgent de se donner un peu d'air", a estimé un professeur d'université birman à la retraite, s'exprimant sous le sceau de l'anonymat. "Il pourrait le faire en la libérant et penser que cela contribuera à améliorer son image ternie par la fraude électorale."

La libération d'Aung San Suu Kyi comporte des risques pour la junte qui s'apprête à installer un nouveau gouvernement.

La militante, qui a soutenu les initiatives visant à isoler le régime, passe toujours pour une voix extrêmement influente auprès du peuple birman, comme elle l'était en 1990 lorsqu'elle avait conduit la LND à une victoire massive aux élections législatives, annulées par la junte.

Certains jugent Aung San Suu Kyi capable de mobiliser les foules et de priver le futur gouvernement de légitimité, voire de réclamer pour cause de fraudes l'annulation des élections que son parti a boycottées, ce qui a valu à la LND d'être dissoute par les autorités.

L'opposante devait déjà être relâchée au printemps 2009 quand elle avait été de nouveau privée de liberté après la visite incongrue d'un Américain, John Yettaw, à son domicile.

Suu Kyi avait alors été condamnée de nouveau à 18 mois d'assignation à résidence pour violation d'une loi des années 1970 protégeant l'Etat birman "d'éléments subversifs", un jugement destiné selon l'opposition à l'écarter du processus électoral.

© Journal L'Humanité
Publié le 14 novembre 2010 avec l'aimable autorisation de
L'Humanité

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Source : L'Humanité
http://www.humanite.fr/...


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