8 janvier 2006
Traduction : Jean Claude Meyer du BN de l’UJFP
Contrairement aux Sionistes (et à leurs amis états-uniens) qui ont
allègrement proclamé, après la mort mystérieuse de Yasser
Arafat, que le monde sera un meilleur endroit, le Comité de
Solidarité avec la Palestine n’exprimera pas d’allégresse à
la mort -ou la mort imminente de quelque humain que ce soit.
Cependant avec toutes les platitudes récentes sur Ariel Sharon,
homme de paix, et sur la façon dont sa mort affectera « le
processus de paix », nous croyons nécessaire faire une mise
au point : loin d’être un homme de paix, Sharon était un
homme de violence et un criminel de guerre !
Pour les Palestiniens et les gens aimant la paix dans le monde,
Sharon sera considéré de la même façon que nous (Sud-Africains)
nous souvenons de Henrik Verwoerd, de Franco, de Mobutu Sese Seko et
de Saddam Hussein. La carrière militaro-politique de Sharon a été
marquée par de nombreux actes de terrorisme et d’atrocités variées.
Il croyait au langage du carnage, du racisme et à la pratique de
l’oppression brutale et du nettoyage ethnique, pas à la paix et
à la justice.
Pendant toute sa carrière militaire et politique, Sharon s’est
distingué comme une brute et une terreur. Le fait qu’il soit
gravement malade ne l’absout pas des nombreux crimes de guerre
dont il est responsable, pas plus que cela nous pousserait à récrire
l’histoire autrement qu’elle n’a été.
Nous considérons Sharon comme un criminel de guerre parce que ses
crimes contre l’humanité- tels qu’ils sont identifiés par la
Convention de Genève et le droit international- comprennent :
1953 : il était le chef de l'unité d'armée israélienne 101 qui a
rassemblé 69 civils dans leurs maisons pendant une incursion
contre le village palestinien Qibya - avant de dynamiter toutes les
maisons. Il n'y eut aucun survivant.
1971 : il a promu une politique de destruction au bulldozer
des maisons palestiniennes à Gaza sous prétexte de sécurité.
Détruire les maisons d’une population occupée est un crime de
guerre selon les conventions de Genève.
1982 : il fut l'architecte de l'invasion israélienne du Liban
qui est connue en Israël en tant que « guerre de Sharon».
Son invasion a eu comme conséquence la mort de plus de 15 000
civils Libanais et il y a gagné le surnom de « Boucher de
Beyrouth ».
1982 : pendant l'invasion, Sharon a coopéré avec les milices armées
du groupe fasciste des Phalangistes qu’il a armées quand elles
ont massacré plus de 3 000 réfugiés sans armes (surtout des
femmes et des enfants) dans les camps de réfugiés de Sabra et de
Chatila. Une Commission d'enquête israélienne le jugea « personnellement
responsable » des massacres et décréta qu’il n’était
pas apte à être Ministre israélien de la Défense.
1990-92 : il a été Ministre du Logement. C’est pendant
cette période qu’on a vu l’expansion délibérée et
rapide des colonies israéliennes (ou des implantations) en
Palestine. Construire des implantations/colonies dans un pays occupé
est illégal selon les Conventions de Genève.
2000 : Sharon a déclenché la seconde Intifada en se pavanant
de manière délibérée et provocatrice sur l’Esplanade de la
mosquée Al Aqsa, avec le soutien de milliers d'hommes des
services de sécurité.
2003 : il a été responsable du lancement de la construction du mur
d’apartheid, un mur ridicule de 8 mètres de haut, qui, une fois
achevé, aura 750 kilomètres de long , emprisonnant des milliers de
Palestiniens et volant de larges étendues de terre palestinienne..
La Cour Internationale de Justice a décrété que le mur était illégal ;
Sharon refusa le jugement.
En tant que Premier Ministre, il se fit le champion des assassinats
extrajudiciaires de dirigeants palestiniens et des bombardements délibérés
de zones palestiniennes résidentielles- les deux étant illégaux
selon le droit international
Au moment où il est tombé malade, Sharon dirigeait la quatrième
armée la plus puissante au monde et disposait de plus de 200 ogives
nucléaires, en continuant à refuser tout contrôle de l’Agence
Internationale de l’Energie Atomique.
De nombreux observateurs se réfèrent maintenant au redéploiement
ordonné par Sharon à Gaza pour faire de lui un homme de
paix. En réalité, sa décision d’évacuer les colons de
Gaza, (dont la présence était illégale selon le droit
international) fut calculée pour renforcer l’occupation de la
Cisjordanie (y compris Jérusalem) et ne fut à coup sûr pas un pas
vers la paix. Le redéploiement fut accéléré plus par la Résistance
à Gaza que par un quelconque intérêt pour la paix de sa part.
On entend aussi dire que la « Feuille de Route » pâtirait
de la mort de Sharon. Personne ne se souvient donc que Sharon n’a
jamais accepté la « Feuille de Route » ?
En fin de compte, il faut noter que si le « plan de paix »
de Sharon voit le jour, les Palestiniens se retrouveront avec 13 %
de leur terre ! Un vrai témoignage pour un homme concerné par
la paix. La seule solution pour une paix durable dans laquelle Juifs
et Palestiniens pourront vivre pacifiquement , la sécurité étant
assurée pour les deux, est une paix dans laquelle Palestiniens et
Israéliens seront capables de vivre ensemble dans un seul Etat démocratique
qui garantira les droits de la personne humaine et l’égalité
pour tous ses citoyens.
http://psc.za.org
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