Annapolis
Annapolis : vue
d'ensemble

Mahmoud Abbas et Ehud Olmert - Photo CPI
14 novembre 2007
La réunion d’Annapolis, prévue pour la fin novembre 2007,
ne sera sans doute pas le grand sommet de la paix. Mais c’est
aussi parce que ses ambitions seront plus modestes qu’un pas
pourra être franchi vers la fin du conflit israélo-palestinien.
Si le rêve est ambitieux, la façon de le réaliser se doit d’être
pragmatique pour éviter les écueils précédents. C’est un
processus qui est un point de départ, certes, mais qui a
l’avantage de sortir du virtuel en liant les accords établis
avec leur procédé de mise en œuvre.
Cette réunion se prépare depuis plusieurs mois, notamment à
travers 2 canaux de rencontre :
1/ Le 1er canal est celui, direct, entre Ehud Olmert et Mahmoud
Abbas, qui se rencontrent en tête à tête, à huis clos.
Le Premier ministre israélien et le Président palestinien
n’ont cessé de se rencontrer depuis qu’en mars 2006 Ehud
Olmert est devenu Premier ministre d’Israël. En 2007, la fréquence
de ces rencontres s’est considérablement accrue, Ehud Olmert et
Mahmoud Abbas se voyant pratiquement tous les mois…Lire
les rencontres Olmert / Abbas. Tsipi Livni a également
rencontré le Premier ministre palestinien Salam Fayad (lire).
Ces échanges ont débouché d’ores et déjà sur des résultats
pratiques, comme la reprise de la coordination civile et sécuritaire
entre Israéliens et Palestiniens.
Ces rencontres sont très utiles, de l’avis de chaque partie,
car elles ont permis de créer une confiance entre les deux
dirigeants et, au-delà, de dégager un terrain d’entente sur
certains sujets. Ce climat permet de venir à Annapolis certes
avec des différends, mais avec la volonté de discuter de tout,
sans tabous : Jérusalem, frontières, réfugiés, sécurité etc.
2/ Le 2ème canal est celui, plus récent, des délégations
d’experts, dirigé côté israélien par la ministre des
Affaires étrangères Tsipi Livni, et côté palestinien par Ahmed
Qoreï, ancien Premier ministre palestinien qui fut également un
négociateur à Camp David II.
Les délégations ont une tâche plus délicate, car elles
tentent de traduire de façon pragmatique la bonne volonté créée
par leurs dirigeants - tout d’abord sur le papier pour présenter
un texte commun en arrivant à Annapolis. Ces rencontres sont
moins confidentielles et donnent lieu, avant la rencontre aux
Etats-Unis, à plus de déclarations publiques, parfois
pessimistes quant à l’issue de cette réunion. Mais c’est
aussi le jeu de ces négociations préparatoires que de ne pas se
montrer trop optimiste. Ceci ne présage en rien des résultats de
la réunion d’Annapolis.
La ministre israélienne des Affaires étrangères a réitéré,
lors d’un discours devant la Knesset le 12 novembre dernier, que
pour Israël, le point principal était de commencer un processus
avec les Palestiniens, afin que l’inaction ne mène pas à
l’impasse. « Tout processus comporte des risques dit-elle, mais
il y a aussi un prix et un risque à ne rien faire. »
Aujourd’hui, c’est vers un processus préparé, responsable et
structuré qu’Israéliens et Palestiniens se dirigent.
Le principe de l’établissement d’un Etat palestinien,
poursuit Tsipi Livni, doit coïncider avec la guerre contre le
terrorisme. Et ce principe national palestinien doit aussi aller
de pair avec la reconnaissance d’Israël comme Etat juif. La
Palestine sera l’Etat du peuple palestinien comme Israël est
l’Etat du peuple juif, et ceci pour sauvegarder son caractère démocratique
et ses valeurs égalitaires.
En même temps qu’ils préparent Annapolis, Israéliens et
Palestiniens ont entamé la mise en œuvre de la 1ère étape de
la Feuille
de route, qui implique pour les Palestiniens de mettre fin
sans ambiguïté au terrorisme et actes de violence contre les
Israéliens, d’arrêter les instigateurs de tels actes, de
saisir les armes illégales et de regrouper les services de sécurité,
de démanteler les infrastructures terroristes et de faire cesser
l’apologie et l’incitation au terrorisme. Pour Israël, cette
première phase implique de démanteler les implantations établies
depuis mars 2001 et de geler toute nouvelle implantation, de
faciliter le déplacement des responsables palestiniens et de ne
pas entreprendre d’actions susceptibles de saper la confiance.
Publié le 16 novembre avec l'aimable
autorisation de l'Ambassade d'Israël en France.
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