Politique
Discours du Trocadéro
François Fillon
© Fillon
2017
Dimanche 5 mars 2017
Mes
chers compatriotes, Ils
pensent que je suis seul. Ils veulent
que je sois seul. Est-ce que nous sommes
seuls ?
Mes
chers amis, merci.
Oui,
merci de tout cœur pour votre présence
vous qui avez su braver les injonctions,
les caricatures et parfois même les
invectives en vous présentant ici, en
cette place, si forte en symbole.
Merci,
à vous qui ne baisserez jamais les bras.
A vous
qui refuserez toujours d’entendre les
sirènes du découragement.
Vous
êtes une « certaine idée de la France »,
cette idée éternelle est plus grande que
moi, plus grande même que cette
élection, oui, c’est cette haute idée
française que je voulais inviter, ici, à
Paris, au Trocadéro.
Je
voulais l’inviter car dans cette
campagne présidentielle où je suis
devenu la cible de tous, cette campagne
où le dénigrement de ma personne sature
l’information, on vous vous a oubliés,
on a oublié ce que vous aviez sur le
cœur, ce pour quoi vous vous battiez.
A cet
égard, même si toute cette charge contre
moi est injuste, révoltante,
instrumentalisée, je vous dois des
excuses, dont celle de devoir défendre
mon honneur et celui de mon épouse alors
que l’essentiel est pour vous comme pour
moi de défendre notre pays.
Hommage devait être rendu aux militants
de la France que vous êtes.
Vous
êtes la France qui vient de loin,
héritiers d’un passé toujours présent.
La
France des paysans, la France des
cathédrales, des châteaux et des sans
culottes, la France qui a brillé et qui
continue de briller dans les arts, les
sciences et les technologies, la France
qui oppose aux terroristes et aux tyrans
sa force morale et militaire.
Vous
êtes la République, qui fait de chacun
de nous le compagnon de l’autre.
La
République est née de siècles de combat
pour faire triompher l’intérêt général.
Elle
est une révolte face aux facilités, face
aux échecs.
Elle
n’est que mouvement. Si elle tombe, elle
se relève telle Gavroche sur sa
barricade.
Elle
se relève toujours et c’est la faute à
Voltaire, à Rousseau, c’est aussi pour
nous la faute à Victor Hugo, à
Clémenceau, aux héros de 20 ans de la
Résistance.
» Vivre, c’est ne pas se résigner ! « ,
écrivait Camus.
Sans
cesse dans son histoire, la France a cru
au mouvement.
Jamais
elle n’a fait bon ménage avec le statu
quo et les arrangements à la petite
semaine, ce que le Général de Gaulle
qualifiait en son temps de » petite
soupe sur son petit feu, dans sa petite
marmite « .
Oui,
vous êtes libres, et avec vous je
parle de la première valeur de notre
devise, la Liberté, et j’en parle pour
les courageux que le système décourage,
les intrépides qu’il étouffe, les
audacieux qu’il suspecte, bref, ceux
pour qui la liberté est une opportunité
de prendre leur destin à pleines mains.
Et
celui, mes amis, qui la prend, s’engage
pour réussir sa vie et pour prouver
qu’il existe en lui une flamme ; et de
fil en aiguille, de flamme en flamme,
c’est tout un peuple qui se redresse et
retrouve le goût du bonheur.
Oui,
pacifiquement et patiemment, vous êtes
ensemble le peuple qui tous les jours
est au travail, qui croit à la famille,
à l’ordre juste, qui respecte le drapeau
tricolore, le peuple qui ne fait pas de
bruit, qui a du bon sens.
Vous
êtes les électeurs de la droite et du
centre, bien décidés à faire de
l’élection présidentielle le point de
départ d’un pays qui renait, un pays
dont vous et vos enfants seraient fiers,
un pays qui affirme sa volonté d’être
une puissance gagnante, la 1ère
puissance européenne d’ici 10 ans.
Vous
êtes la preuve vivante que rien de grand
ne peut se faire sans vous.
A vous
mes amis, je dois la vérité.
On
m’attaque de toutes parts et je dois en
conscience vous écouter, écouter cette
foule immense qui me pousse vers
l’avant, mais je dois aussi m’interroger
sur ceux qui doutent et fuient le
navire. Leur responsabilité est immense
et la mienne aussi…
Vous
savez que je suis un homme pudique mais
je dois vous faire une confidence. Je ne
me suis pas réveillé un matin en me
disant : « Tiens, je vais être candidat
à la présidence de la République ».
Je
n’ai jamais été dans le schéma de ceux
qui sont animés par une ambition
personnelle dévorante et qui calculent
le moindre de leurs actes, le plus
anodin de leurs propos et qui tissent
inlassablement, dès leur plus jeune âge,
des réseaux en fonction de ce seul
objectif.
A
chaque étape de ma vie politique ce qui
n’a cessé de m’animer, c’est, la
possibilité de réaliser, d’être utile,
de rendre service à mon pays.
Mes
amis, vous savez mon diagnostic : je
crois que notre pays décline et que
l’heure est à un dépassement collectif.
Je
comprends votre inquiétude.
Elle
s’est amplifiée depuis cinq ans. Cinq
longues années durant lesquelles notre
République a été mise à mal.
Cinq
ans pendant lesquels nous avons vu notre
pays, petit à petit, descendre dans un
long hiver historique, se replier sur
lui-même, perdre son rang économique, sa
place en Europe et notre tissu social se
déliter à la vitesse d’une pelote.
/...
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