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« L’imam Khamena’i, un dirigeant exceptionnel de notre nation »

« Le peuple palestinien possède une volonté inébranlable de résistance »


Sayyed Hassan Nasrullah - Photo: RIA Novosti

Dimanche 12 juin 2011

Allocution de sayyed Hassan Nasrullah, inaugurant le congrès consacré au « renouvellement et ijtihad dans la pensée chez l’imam Khamena’i », 

Beirut, 6 juin 2011

Je me réfugie auprès de Dieu contre Satan le lapidé. Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux, et louanges à Dieu, Maître des mondes. Prières et saluts sur notre maître et prophète, le dernier des prophètes, Abu Qassem Mohammad b. Abd-Allah et sur les membres de sa famille, justes et purs, ainsi que sur ses compagnons élus et tous les prophètes et messagers.

Paix, miséricorde et bénédictions de Dieu sur vous .

Je suis honoré de devoir inaugurer votre congrès que je considère comme étant un pas qualitatif et fondateur dans son domaine. C’est probablement la première fois que se réunit un congrès intellectuel et scientifique hors d’Iran qui aborde la pensée et la personnalité de son excellence, l’imam sayyed Khamena’i, dans plusieurs dimensions. Je remercie, au début, tous les responsables de ce congrès, ses fondateurs et ses organisateurs, toute l’assistance et les participants à notre séance aujourd’hui, la séance d’ouverture, et les autres séances de discussion, tout comme je remercie tous ceux qui nous ont honorés de leur présence et qui sont venus au Liban et ont supporté la fatigue du voyage.

Ma connaissance personnelle, directe et proche de son excellence l’imam Khamena’i remonte à 1986, où mes nombreuses rencontres m’ont permis de connaître beaucoup de ses idées et opinions, les bases et les méthodes de sa réflexion et de son analyse des événements, sa méthode de direction, de gestion et de décision, ainsi que les sublimes caractéristiques morales dont il est paré, la modestie, la souplesse, la miséricorde, la bienveillance, l’ouverture d’esprit, l’ascétisme, la  vie simple, ainsi que d’autres mérites moraux.

J’ai lu nombre de ses livres et je peux prétendre avoir parcouru la majeure partie de ses livres, dialogues et communiqués, depuis son accession à la direction, après la mort de l’imam Khomeiny, jusqu’à aujourd’hui. Je dis cela pour en témoigner. J’ai même écouté un grand nombre de ses leçons jurisprudentielles, relatives à plusieurs domaines du Fiqh. Après avoir parcouru les témoignages de nombreux parmi ceux qui l’ont connu de près, qu’ils soient jurisconsultes, penseurs, dirigeants ou élites politiques et culturelles, et après m’être intéressé à sa biographie personnelle, scientifique, intellectuelle, militante et politique, nous pouvons affirmer, en toute sincérité et fidélité, que nous nous trouvons devant un imam prestigieux, tant au niveau de la direction ou de la bonne gouvernance, qu’au niveau de la piété et l’ascétisme, un grand imam dans le Fiqh et l’ijtihad, un grand imam dans la pensée, l’analyse et le renouvellement. Nous sommes entre les mains d’un imam qui jouit d’une vision globale, profonde, solide, qui s’appuie sur les bases suivantes :

1) des fondements intellectuels et scientifiques authentiques

2) une connaissance des besoins contemporains et des problèmes actuels.

3) une connaissance des capacités humaines et matérielles disponibles dans notre nation.

4) une connaissance des solutions adéquates et conformes aux fondements et bases islamiques.

C’est pourquoi son approche des événements, évolutions et sujets est claire et clairvoyante, à partir de cette vision globale, qui prend en compte toutes les explications qu’il reçoit, différentes quant à leur spécialisation ou leur préoccupation. Nous nous trouvons devant un dirigeant qui embrasse le sujet tel un savant, jusqu’aux moindres détails, qui en parle comme un spécialiste, et qui y introduit la nouveauté, et cela en permanence.

Je citerai quelques exemples, rapportés dans les médias, lors de ses rencontres :

-          Avec les savants et les professeurs des écoles (hawza) scientifiques : lorsqu’il rencontre les savants, les professeurs et les étudiants des hawza scientifiques, il parle de la hawza comme un expert, sur les programmes scolaires, les méthodes d’enseignements et les moyens de les développer, et sur la préservation de l’authenticité, les aspects positifs dans les programmes traditionnels et classiques, et la manière d’adopter ce qui est contemporain.

-          Avec les penseurs, intellectuels, professeurs et étudiants d’université : il parle des programmes universitaires, des problèmes et les horizons des universités, comme n’importe quel professeur universitaire expert en la matière.

-          Avec les diverses associations féminines : il présente, lors de ces rencontres, sa vision concernant la femme, sa place, son rôle et sa responsabilité dans les défis contemporains.

-          Avec les économistes et les institutions économiques : il parle du domaine économique en présentant une vision et des politiques générales et appelle le régime islamique à s’y conformer.

-          Avec les directeurs et enseignants scolaires, les médecins, les ingénieurs, les agriculteurs et paysans ; il y a peu de temps, il a rencontré les industriels, avec lesquels il a longuement parlé de l’industrie.

-          Avec les cinéastes, il a parlé des films, de la production cinématographique, des objectifs, de l’évolution et du développement.

-          Avec les artistes, il a parlé de poésie, musique, peinture et de publication.

-          Avec les récitateurs du noble Coran, et ceux qui célèbrent les louanges du prophète et de sa famille.

-          Dans le domaine de l’environnement, avec les dirigeants politiques et même dans le domaine militaire : j’étais moi-même présent dans une séance où, par hasard, j’ai appris qu’il connaissait toutes sortes d’armes, de stratégies militaires, de tactiques de combat et l’utilisation des armes.

En réalité, nous sommes devant une personnalité éminente et exceptionnelle, et nous réalisons que beaucoup dans notre nation en connaissent peu de choses. Nous réalisons combien cet imam et ce dirigeant est injustement traité et demeuré inconnu, dans sa nation, et même en Iran - que les frères iraniens m’autorisent à le dire- même dans la dimension la plus visible et la plus claire de sa personnalité, qui est celle de la direction politique, en assumant la responsabilité de la direction de la nation depuis 22 ans. En réalité, parce que nous nous trouvons face à une personnalité qui a été encerclée par les ennemis, et à laquelle les amis ne rendent pas son dû, avec tout ce qu’implique cette expression. Les ennemis l’encerclent, voilent sa vérité et sa lumière sur le monde et la nation, et les amis ne lui rendent pas son dû.

Notre responsabilité consiste à faire connaître à la nation ce grand imam afin de profiter des bénédictions de la présence d’un tel jurisconsulte et penseur, pour le bien de son présent et de son avenir, pour son monde ici-bas et son au-delà, elle qui affronte des défis à tous les niveaux, des défis qu’elle n’avait jamais affrontés depuis des décennies et les siècles passés. C’est la responsabilité extrêmement importante et sensible de ce congrès.

Je voudrai, dans le laps de temps qui m’est imparti, livrer un bref témoignage sur la dimension dirigeante et politique de la personnalité de l’imam, à travers des positions et des expériences directes que j’ai eues avec son excellence, et qui montrent l’ampleur de ses connaissances, sa précision, sa perpicacité, la justesse de ses analyses et de ses prévisions à propos de quelques événements au Moyen-Orient, et notre région plus précisément. Et, par conséquent, l’exactitude des positions sages et courageuses qu’il a prises et qu’il continue à prendre.

Je citerai quelques exemples, et il y en a beaucoup, mais je me contenterai de certains, à cause du manque de temps, et prenant en compte la prudence nécessaire et les conditions politiques, ce qui veut dire que même ce que je dirai, je le ferai sans livrer tous les détails, en me contentant du peu qui n’ira pas au-delà de la prudence, et tiendrai compte des conditions politiques libanaises et régionales.

En réalité, les témoignages concernent un jurisconsulte, un penseur musulman et un dirigeant qui vit en Iran mais qui traite les événements dans notre région, avec précision et clarté. C’est un signe distinctif et fondamental. Nous ne parlons pas d’un homme qui vit au Liban, en Syrie, en Palestine, en Egypte ou en Jordanie, sur la scène directe du conflit. J’ai choisi  des exemples révélateurs à propos de situations que nous avons tous vécues au cours des deux décennies passées.

Je commence par la conférence de Madrid en 1991. Nous nous rappelons tous comment les Américains sont venus, après la « tempête du désert » et le changement des équations dans la région et dans le monde qui a eu lieu et comment les Etats-Unis sont devenus la seule grande puissance. Pour la première fois, des délégations de tous les pays arabes, y compris le Liban et la Syrie, se tiennent autour d’une même table (avec les sionistes), suite aux nouveaux équilibres dans le monde et dans la région. Par ailleurs, l’administration américaine avait affirmé être déterminée à réaliser ce qu’ils appelent « paix juste et globale », et que nous appelons règlement imposé. Beaucoup ont cru, et même un état d’unanimité ou semi-unanimité a prédominé dans notre région, disant que nous sommes aux abords d’un règlement, devenu inévitable, car les Américains vont imposer des conditions pour une solution à tous les Etats concernés par ce règlement. Ce jour-là, je me souviens que l’Imam Khamena’i était d’un autre avis, hors de l’unanimité ou semi-unanimité.

Ainsi vous le remarquerez, avec les autres témoignages que je citerai. Il avait dit que cette conférence n’aboutira à rien, et que les Etats-Unis ne peuvent imposer un règlement aux gouvernements et peuples de la région.

Aujourd’hui, près de vingt ans plus tard, nous entendons les parties ayant participé aux négociations et certaines personnalités qui s’y trouvaient et qui ont poursuivi la négociation. Nous les entendons évoquer deux décennies de déception, de démoralisation, de perte et d’égarement, qu’ont entraîné ces soi-disant négociations.

En 1996, tout le monde se rappelle l’évolution ou la grande percée dans les négociations israélo-syriennes, ce qui s’est dit à propos de la promesse de Rabin et son intension de se retirer, tout comme ils avaient parlé à cette époque de la ligne du 4 juin 1967, ce qui signifie le retrait du  Golan syrien occupé. L’état d’esprit dominant dans notre région, au Liban, en Syrie, en Palestine, en Jordanie et en Egypte fut de dire : un règlement sera réalisé, d’autant plus qu’en 1993, les accords d’Oslo avaient été signés et que l’Autorité palestinienne poursuivait les négociations.

Donc, c’est terminé en Egypte, la Jordanie signe l’accord de Wadi Araba, l’Autorité palestinienne signe les accords d’Oslo, et il ne reste que le Liban et la Syrie. La condition première pour réaliser un règlement entre Israël et la Syrie était qu’Israël admette son retrait jusqu’à la ligne du 4 juin. C’est ce qu’a admis Rabin. Donc, les choses étaient à leur fin, et il ne restait qu’un ensemble de détails qu’il était possible de régler au cours des étapes des négociations.

Je me rappelle l’hégémonie de cette ambiance à l’époque. Beaucoup sont venus nous dire, à partir de lieux différents : ne vous fatiguez pas – vous savez qu’en 1996, la résistance était sur une ligne ascendante -, les choses sont achevées, il n’est pas besoin d’offrir du sang et des martyrs, de vous battre, de vous sacrifier et d’affronter. Certains même nous ont conviés à nous préparer sur la base que le règlement a été réalisé  et à revoir, non seulement notre identité en tant que résistance, mais également notre appellation, notre structure, notre discours politique et notre programme, à réfléchir sur ce que nous ferions de nos armes et de nos capacités militaires qui étaient alors les nôtres, sur la base que les choses étaient terminées.

Evidemment, toute erreur d’estimation à cette époque aurait eu de graves conséquences, car si la résistance avait été atteinte de paralysie ou d’une vision floue, ou si elle s’était arrêtée, la réalisation après 1996, c’est-à-dire la victoire de 2000, n’aurait pas eu lieu.

Cette vision était non seulement adoptée unanimement au Liban, mais de nombreux responsables en Iran la partageaient, dans une grande mesure. Lorsque nous sommes allés chez son excellence l’imam Khamena’i, moi et plusieurs frères, j’ai présenté cette vision, lui disant c’est que c’est ce qui est proposé dans la région. L’imam Khamena’i a clairement répondu : « je ne pense pas que cela se réalisera, je ne pense pas que ce règlement entre Israël et la Syrie, et par conséquent avec le Liban, se réalisera. Je vous propose, - et cela fait partie du savoir-vivre de sayyed le dirigeant, il parle toujours de cette manière,-  je vous propose donc de poursuivre la résistance et le jihad, et même d’accentuer les opérations pour réaliser la victoire. Ne prêtez ni attention ni vos oreilles,  à toutes ces éventualités, possibilités ou appels. Bien sûr, ces paroles, nous les considérions à l’époque comme situées hors de toutes les analyses et les données, et tous les processus que nous voyions au Liban et que beaucoup voyaient dans la région.

Peu après notre retour, je me rappelle qu’il s’agissait de deux semaines ou trois, tout au plus, Isaac Rabin, se faisait abattre par un extrémiste juif, - tous sont des extrémistes - alors qu’il prononçait un discours à Tel Aviv. Il est remplacé par Shimon Pérès.

A cette époque, les mouvements du Hamas et du Jihad islamique, plus particulièrement, avaient été exposés à de coups tellement durs que certains ont pensé qu’il n’y avait plus rien à faire, et que la résistance palestinienne n’avait pas la capacité d’exécuter des opérations. Ce furent les opérations martyres dans al- Qods et Tel Aviv, qui ont ébranlé l’entité israélienne à cette époque, puis vint la tension au Sud-Liban, puis le sommet à Sharm el-sheikh qui a rassemblé les dirigeants du monde, en 1996, pour protéger « Israël » et dénoncer ce qui fut appelé « le terrorisme », en précisant qu’il s’agissait de Hamas, du Jihad islamique et du Hezbollah. Les menaces ont été proférées, les décisions prises pour encercler ces mouvements « terroristes » et assécher leurs sources de financement et faire pression sur eux. Puis ce fut la bataille « raisins de la colère », en avril 1996, suite à laquelle Shimon Pérès est battu aux élections, il est remplacé par Netanhyahu. Ils reviennent alors à zéro, à la ligne de départ. Comment l’imam Khamena’i était-il parvenu à ce résultat, à penser clairement et fermement, au moment où toutes les élites politiques et les analystes et dirigeants politiques dans la région pensaient que les choses allaient dans le sens contraire ? Voici le second témoignage.

Le troisième témoignage concerne la résistance au Liban. Il parlait toujours de la victoire de la résistance, mais sans en préciser le moment. Il parlait du principe de la victoire, et disait toujours qu’il avait foi dans la victoire de la résistance, à partir de sa conception doctrinaire, tirée de la parole divine : « si vous soutenez Dieu, Il vous assistera ! ». Pour la première fois, j’ai entendu quelqu’un nous dire : est-ce que vous pensez que Dieu dit des blagues ? Dieu ne blague pas. Aussi simple que cela, Dieu nous parle sérieusement et nous dit : « si vous soutenez Dieu, Il vous assistera ». Cette résistance soutient Dieu et Dieu l’assistera certainement. Après 1996, il disait que l’Israélien se trouve suspendu dans la boue, il ne peut ni avancer et envahir le Liban à nouveau ni se retirer vers la Palestine occupée, à cause des dangers de ce retrait inconditionnel, comme il ne peut rester sur place : il est suspendu dans la boue, il est dans une impasse terrible et nous devons attendre de voir ce qu’il va faire. Mais ceci dépend évidemment de la poursuite de la résistance.

A la fin de 1999, les élections au poste de premier ministre ont lieu dans l’entité israélienne, mettant face à face Ehud Barak et (Benyamin) Netanyahu, et tous les deux promettent, en cas de réussite, de se retirer du Liban. Ehud Barak fixe la date au 7 juillet 2000, d’après mes souvenirs. Les semaines et les mois sont passés. Le climat dominant au Liban, en Syrie et dans la région était qu’on arrivera bientôt à cette date sans que les Israéliens ne se retirent de la bande frontalière occupée. Barak essaie, par le biais des Américains et Européens et autres Etats dans le monde, d’obtenir des garanties, des dispositions sécuritaires ou des accords sécuritaires avec le gouvernement libanais ou le président Hafez al-Assad, mais il échoue. Le climat était que l’armée d’occupation ne se retirerait pas, et lorsque viendra le moment, il sera facile à Ehud Barak de dire à son peuple : je vous ai promis le retrait au 7 juillet, mais comme je n’ai pas obtenu des garanties, ni des dispositions ou conditions sécuritaires, le retrait est dangereux, une grande faute stratégique que je ne commettrai pas. Je ne vous le cache pas, nous au Hezbollah, sur le plan politique et militaire, nous étions comme toutes les autres forces politiques présentes dans le pays et dans la région, nous avions adopté ce point de vue.

Nous avions également visité la république islamique et rencontré son excellence l’imam Khamena’i, et nous avons expliqué notre point de vue sur les événements et les prévisions. Mais son excellence l’imam Khamena’i était d’un tout autre avis, surprenant. Il dit, en présence de plusieurs frères : « votre victoire au Liban est très proche, elle est beaucoup plus proche que vous ne le pensez, et vous le verrez de vos propres yeux ». Ceci n’était pas conforme à toutes les analyses, données, lectures et informations, et même au niveau des informations, il n’y avait aucune indication à ce moment sur les préparatifs israéliens pour un retrait du sud du Liban. Il dit aux frères : « en rentrant au Liban, préparez-vous en vue de cette réalisation, quel sera votre discours politique, comment allez-vous vous comporter en cas du retrait israélien jusqu’aux frontières ».

Nous sommes allés avec une vision et sommes revenus avec une autre, différente. C’est pourquoi nous n’avions pas été surpris du retrait subit le 25 mai, et nous nous étions très bien préparés à nous comporter avec la zone de la bande frontalière, les collaborateurs, les populations de la zone et le comportement avec la frontière, lorsque nous y sommes arrivés.

Pendant la guerre de juillet, dès les premiers jours de cette guerre qui fut une guerre mondiale au niveau de la décision, arabe au niveau du soutien et israélienne au niveau de l’exécution, arabe dans le sens où certains Etats arabes avaient adopté la décision de la guerre, et où le but consistait à détruire la résistance au Liban. Vous avez tous été témoins de la dureté et de la violence de l’attaque israélienne, notamment les premiers jours, où le fait d’évoquer la victoire, ou même le salut ou l’échappatoire de cette guerre sains et saufs, relevait presque de la folie, car nous sommes dans un mouvement de résistance dont les moyens sont connus, et dans un petit pays, contre lequel le monde entier a comploté et lancé une guerre aussi dure et impitoyable.

J’ai reçu un message verbal, transmis par un ami, jusqu’à la banlieue sud, alors que les immeubles s’effondraient du fait des bombardements israéliens, un message verbal de plusieurs pages, mais je me limiterai à certaines phrases qui correspondent à notre propos. L’imam Khamena’i dit dans ce message verbal : « frères, cette guerre est semblable à celle de Khandaq, la guerre des coalisés, lorsque Quraysh a rassemblé ses forces, avec les juifs de Médine, les tribus et les clans, et ont encerclé le messager de Dieu et ses compagnons dans Médine, avec la décision de déraciner la présence de ce groupe croyant. Cette guerre est semblable à l’autre. La peur s’installera, et vous aurez des suspicions envers Dieu, mais comptez sur Dieu, je vous le dis, vous serez certainement victorieux. Cela se passait aux premiers jours. Vous serez certainement victorieux, et même plus, je vous dis : lorsque cette guerre se terminera par votre victoire, vous deviendrez une force que ne peut affronter aucune autre. Qui pouvait s’attendre ou parvenir à une conclusion de ce genre, et notamment au cours des premiers jours de la guerre ?

Après les événements du 11 septembre, et c’est l’avant-dernier témoignage, et la décision de l’administration américaine de lancer une guerre contre l’Afghanistan. Nous étions encore aux prémices, le début de la guerre contre l’Afghanistan et l’arrivée de la flotte et des forces américaines, la menace d’occupation de l’Irak, après l’achèvement de l’Afghanistan.

Vous vous rappelez à cette étape, comment les esprits, les cœurs et les raisons furent secoués, et beaucoup ont cru que notre région entrait dans le siècle américain, dans la suprématie et la domination américaines directes, et que cette domination demeurerait dans notre région pour une centaine ou deux cent ans, et certains ont comparé l’invasion ou la nouvelle guerre américaine aux croisades  faisant le parallèle entre les deux périodes et parlant de cent ou deux cent ans d’occupation.

J’étais alors en visite dans la république islamique et j’ai eu l’honneur de rencontrer l’imam Khamena’i, et lui ai demandé son avis.

Là, nous parlons de l’Iran, d’un individu qui habite en Iran, qui est un dirigeant iranien, responsable de l’Iran. Les Américains arrivent pour attaquer l’Afghanistan, son voisin, et l’Irak, son voisin également, les flottes et les bases militaires l’entourent de tous côtés. Nous n’avons pas demandé à un analyste, penseur ou chercheur politique, ou à un centre de recherches, mais à un dirigeant dont la vision servira à prendre des décisions et à définir une politique. Il me dit le contraire de ce qui était largement diffusé dans la région.

A cette époque, beaucoup de gouvernements et de forces politiques commençaient à réfléchir sur la manière dont ils s’arrangeraient avec les Américains, comment ils s’adresseraient à eux et trouveraient une solution avec eux, et même certains responsables de la république islamique – c’est ce qui fut dit par le sayyed dirigeant au mois de ramadan, et si son excellence ne l’avait pas dit, il n’aurait pas été acceptable que je le dise – même certains responsables de la république islamique venaient à lui et disaient : ce sont les nouvelles données et nous devons trouver une issue ou des arrangements avec l’administration américaine. Mais il refusa absolument, sur la base d’une vision stratégique de la réalité, du présent et de l’avenir. Il me dit ce jour-là, lorsque je lui avais posé la question et lui avais dit : il y a un climat d’inquiétude dans la région, et nous-mêmes sommes inquiets. Il me dit : dis aux frères de ne pas s’inquiéter, les Etats-Unis sont arrivé au sommet, au faîte, c’est le début de la chute. Lorsqu’ils viennent en Afghanistan et en Irak, ils se précipitent vers le fond, c’est le début de la fin des Etats-Unis et du projet américain dans notre région. Il vous faut vous comporter sur cette base. Ces paroles s’appuient sur une lecture et des données.

J’ai cependant posé la question : comment est-ce possible ? Qu’est-ce qui l’annonce ?

Il dit : lorsque le projet américain est incapable, ou que les Etats-Unis sont incapables et ne peuvent protéger leurs intérêts à partir de régimes qui leur sont inféodés dans la région, et qu’ils ne peuvent plus se contenter des armées, des bases et des flottes qui se trouvent dans la région, et qu’ils sont contraints de venir avec leurs bases et leurs flottes de toutes les régions du monde, vers cette région, c’est une preuve d’incapacité et non de force. Deuxièmement, cela confirme l’ignorance des gouverneurs et des décideurs aux Etats-Unis à propos des peuples de la région qui refusent les occupations, la suprématie et la domination, et qui appartiennent à une culture, une histoire de lutte et de résistance. C’est pourquoi lorsque les Américains arrivent ici, ils plongeront dans la boue et chercheront un moyen pour s’enfuir. C’est pourquoi ce qui se passe ne doit pas faire peur, mais animer l’espoir, un grand espoir quant à la phase de la libération de la nation contre la domination des puissants.

Ici, l’homme ne peut en réalité que s’arrêter devant l’aspect lumineux et important de la direction de l’imam, que peu connaissent. Je peux vous dire qu’au cours de la décennie passée, notre nation et notre région ont affronté la guerre la plus dure, probablement, dans son histoire, les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux sont les maîtres du monde, avec toutes leurs forces militaire, sécuritaire et informationnelle, avec tous leurs moyens médiatiques, techniques, financiers et économiques, avec toutes leurs guerres psychologiques, ils sont venus pour dominer cette région, occuper nos pays, pour faire tomber le reste des régimes du refus et les mouvements de la résistance. Ce fut clairement le projet de George Bush, ils voulaient instaurer un nouveau Moyen-Orient. L’imam Khamena’i fut le dirigeant de cette confrontation, dans la plus grave, la plus puissante et la plus difficile des guerres, qui réclame une grand part de raison, beaucoup de sagesse, une grande expérience, un énorme courage, et jusqu’à présent, il n’est pas possible de dévoiler de nombreux aspects de ce rôle joué par cette magnifique direction.

Je termine par le dernier témoignage, concernant « Israël ». Son excellence l’imam Khamena’i considère – et je parle ici de séances internes et non de discours -, mais c’est ce qu’il dit dans les discours, qu’Israël, cette entité, va disparaître. C’est sa ferme conviction. Il pense que la disparition d’Israël n’est pas lointaine, il la voit proche, et pense que le règlement ne parviendra à rien.

Tout ce qui se passe autour de la Palestine et dans notre région, que ce soit au niveau du processus des négociations, des acquis, victoires des mouvements de la résistance au Liban et en Palestine, ou au niveau de la dernière révolte du peuple palestinien hors des territoires occupés, confirme que (le peuple palestinien) possède une volonté inébranlable dans la résistance. Soit, après plus de 60 ans,ni la douleur, ni les catastrophes ni les malheurs qui ont accompagné ce peuple ne l’ont pas poussé au désespoir ni à la démoralisation. Des dirigeants politiques sont certes démoralisés, mais cette génération de jeunes qui entend parler de la Nakba et de la Naksa mais qui a vécu l’étape des victoires, cette génération confirme que nous sommes devant des générations du peuple palestinien qui vivent un espoir puissant, un enthousiasme formidable et puissant pour le retour à la terre.

Ce que dit l’imam Khamena’i à propos d’Israël peut être compris en toute simplicité, lorsque nous considérons le recul des forces américaines dans la région et de la domination américaine dans le monde, lorsque nous considérons que l’évolution de la situation va dans l’intérêt du projet de la résistance et du refus de la domination, dans la région, que nous considérons le désespoir dans le parcours des négociations. Nous voyons clairement, dans le regard des jeunes palestiniens, des jeunes arabes, des jeunes musulmans, cette disposition au sacrifice, comme nous voyons la décrépitude, la faiblesse et l’absence de dirigeants et de chefs historiques en « Israël », nous évaluons l’expérience de la guerre de juillet et de la guerre de Gaza. Nous pensons que l’imam Khamena’i juge qu’Israël va disparaître, dans un avenir très proche, si Dieu le veut. Cette vision exacte s’appuie,  - je ne parlerai pas de la dimension immatérielle dans cette conception et ces prévisions-, elle s’appuie sur la solidité et l’exactitude des règles et des bases de la pensée de l’imam Khamena’i et de sa pensée politique, sur une lecture juste de la réalité, et également sur le courage de l’imam dirigeant. Considérez ! Même s’il y avait des règles correctes de pensée et une lecture juste de la réalité, mais que la personne est lâche et peureuse, elle changera les règles de la pensée et la réalité au profit d’une position faible et chancelante et d’abandon. Le courage de ce dirigeant, et bien sûr, la sollicitude divine, et c’est la promesse divine aux combattants : « ceux qui combattent pour Nous, Nous leur indiquons Notre voie, et Dieu est du côté des bienfaiteurs ». Nous percevons le phénomène d’une direction consciente et savante, qui lit même hors de ce qui s’appelle unanimité des esprits politiques, des analystes, des centres de recherche et des prévisions ordinaires.

Aujourd’hui, en inaugurant ce congrès, nous devons à nouveau nous lever, avec vénération, respect et estime, devant les Palestiniens, et notamment ces jeunes combattants, résistants, courageux et vaillants, les Palestiniens et Syriens qui se sont massés à la frontière du Golan syrien occupé, insistant à être présents et à participer, à défier et affronter ; devant les dizaines de martyrs et les centaines de blessés, qui sont tombés, dans un éloquent message de détermination et de résolution, caractéristiques présentes dans cette nation. Dévoilant à nouveau la vérité de l’administration américaine et des gouvernements occidentaux, notamment l’américain, qui visent à confisquer les révolutions arabes et à tromper les esprits de la jeunesse arabe. Ce nouveau sang qui a coulé a dévoilé cette administration, sa position, les bases sur lesquelles elle s’appuie, lorsqu’elle déclare son engagement absolu aux côtés d’Israël, comme l’ont dit Obama et le congrès américain, qui avait applaudi Netanyahu quelques jours plus tôt. L’administration américaine a même déclaré que ce qui s’est passé hier, à la frontière, est une « auto-défense légitime », c’est-à-dire qu’il n’y a ni dénonciation, ni regret, mais un encouragement à Israël : « que Dieu te bénisse ».

Ce sont les Etats-Unis qui nous parlent des droits de l’homme, de la dignité et de la liberté. Ce sang pur qui a coulé hier est un nouveau témoignage qui consolide la conscience politique et historique, amorcée et consolidée par l’imam Khomeyni et ensuite, son excellence l’imam Khamena’i.

Ce sont quelques témoignages relatifs à une dimension de la personnalité de cet imam. Lorsque nous parlons d’un dirigeant sage, courageux, qui préside et réfléchit, nous nous basons sur cette réalité, qui est bien moins que ce que nous connaissons et dont nous pouvons parler.

J’espère que votre congrès parviendra à assumer une partie du devoir dû par les ulémas de cette nation, par ses élites, ses penseurs et intellectuels, le devoir de faire connaître ses personnalités et ses dirigeants, surtout en cette période de grandes séditions.

Que Dieu vous accorde la réussite. Paix, miséricorde et bénédictions de Dieu sur vous.

(Traduction Fadwa Nassar)

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Source : Fadwa Nassar

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