20 février 2006 El Watan
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Quand Israël parle de terrorisme et accuse les autres, cela ne fait
vraiment pas sérieux, pour avoir élevé une telle pratique au rang
de politique d’Etat. Il n’y a pour cela qu’à consulter les
annales internationales, y compris les rapports des organisations
non gouvernementales.
Tous les éléments qualificatifs y sont : assassinats
extrajudiciaires, bombardements aveugles de zones d’habitations,
campagne de terreur. A vrai dire, la liste des crimes israéliens,
et seule la loi du silence imposée par les puissants alliés d’Israël
tentent de l’occulter, et d’accuser à leur tour, les autres.
Ceux-là vont jusqu’à falsifier la réalité, l’occupation israélienne.
Voilà donc le Premier ministre israélien par intérim, Ehud Olmert,
estimant que l’Autorité palestinienne dirigée par le Hamas est
de facto devenue une « Autorité terroriste » et qu’Israël ne
l’acceptera pas. « Il est clair qu’avec une majorité du Hamas
au Parlement palestinien et la formation d’un gouvernement avec
une direction du Hamas, l’Autorité palestinienne devient de facto
une Autorité terroriste et Israël ne l’acceptera pas », a
affirmé M. Olmert au début de la séance hebdomadaire de son
cabinet. « Nous avons mené ces derniers jours une série de
discussions pour déterminer la position d’Israël à la suite du
changement intervenu au sein de l’Autorité palestinienne. Israël
ne fera pas de concession au terrorisme et continuera à agir contre
lui avec toute la puissance nécessaire », a affirmé M. Olmert,
dont les propos ne signifient rien d’autre que le retour au statu
quo ante. Comme si cela n’était pas déjà un fait acquis.
C’est bien Ariel Sharon aujourd’hui sur un lit d’hôpital qui
a décrété au soir de son élection au poste de Premier ministre
israélien en février 2001, la mort des accords d’Oslo. C’est
encore lui qui agira en ce sens en bloquant toute reprise des négociations
avec l’Autorité palestinienne, et en multipliant les actions
unilatérales comme le retrait de Ghaza, et le mur de séparation
qui constitue une frontière de fait, et cela avec un silence
remarqué du Quartette qui tente depuis quelques jours de
ressusciter sa feuille de route. Fort de ces considérations malgré
un discours au moins constructif du Hamas qui s’est emparé du
Parlement palestinien à la suite de sa victoire aux élections du
25 janvier dernier, la classe politique israélienne entend imposer
le fait accompli. Même si cynisme accompagne un discours guerrier.
« Nous n’avons aucune intention de porter atteinte aux besoins
humanitaires de la population palestinienne », pourtant victime des
restrictions israéliennes, une politique au demeurant dénoncée
par l’ONU, dans ce qu’elle a appelé le chantage alimentaire. Le
rapport de son représentant Jean Ziegler est édifiant à ce sujet.
Quant au reste, pas de changement. C’est même la continuité. «
Israël ne mènera pas de contacts avec un pouvoir dont le Hamas est
partie prenante, que ce soit de façon limitée ou déterminante »,
a prévenu le Premier ministre par intérim. « Comme nous l’avons
annoncé juste après les élections
palestiniennes, après la fin de la période du gouvernement de
transition, Israël cesse immédiatement de transférer des fonds à
l’Autorité palestinienne. Je vais présenter à l’approbation
du gouvernement une proposition détaillée sur les mesures qu’Israël
va prendre à la suite des derniers développements au sein de l’Autorité
palestinienne », a ajouté M. Olmert. Le gouvernement devait se
prononcer sur une série de sanctions économiques au lendemain de
l’investiture du Conseil législatif palestinien (Parlement),
dominé par le Hamas. Israël transférait jusqu’à présent
chaque mois quelque 50 millions de dollars de fonds correspondant au
remboursement par Israël des droits de douane et de TVA prélevés
sur les produits destinés à la Cisjordanie et à la bande de Gaza.
Ces fonds représentent environ 30% du budget de l’Autorité
palestinienne et permettent d’assurer notamment la paye de quelque
140 000 fonctionnaires. Le gouvernement Olmert envisageait également
d’interdire aux Palestiniens de venir travailler en Israël.
Actuellement,15 000 Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de
Ghaza disposent d’un permis de travail pour venir gagner leur vie
en territoire israélien. Sur ce total, seulement 5000 venaient
travailler ces derniers mois en raison notamment de bouclages imposés
par intermittences. La veille déjà, Israël annonçait la couleur
en déclarant que « le discours de Mahmoud Abbas (le dirigeant
palestinien) ne change rien. Autant dire que la politique israélienne
a contribué au succès de Hamas.
T. Hocine
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