Site d'information sur le conflit israélo-palestinien

 

Palestine - Solidarité

 

Retour :  Accueil  Sommaire M. Charbonnier  -   Originaux  -  Analyses  - Ressources  Mises à jour



TLAXCALA

Oui, c’est bien « la queue, qui remue le chien » !
Simon Jones

9 août 2006

http://simonjones1.blogspot.com/2006/08/dog-really-does-wag-tail.html

 

Juste au moment où il était devenu absolument évident que la queue contrôlait totalement le chien (c’est-à-dire au moment où Izzie* dirigeait la politique moyen-orientale des Etats-Unis), le chien a décidé de tenter de reprendre le contrôle sur son appendice caudal.

Depuis l’époque de Raygun [Reagan, ndt], le lobby juif à Washington (et tous les cinglés américains) ont acquis de plus en plus de pouvoir, jusqu’à ce que, grâce à l’Aipac, au PNAC, aux attentats du 11 septembre et à l’Irak, ils aient fini par prendre totalement le contrôle de la politique étrangère américaine, poussant Washington à déclarer une guerre ouverte contre le plus grand ennemi d’Israël : l’Islam.

Mais si le fantôme de Raygun revient nous hanter, c’est aussi pour une autre raison. Sa guerre contre l’Union soviétique, qualifiée d’ « Empire du Mal », a été couronnée d’une victoire dépassant ses rêves les plus fous, qui a conduit à son effondrement. Cette heure de gloire (en réalité, une tragédie, mais ce n’est pas le lieu de développer) a été, dès lors, l’inspiration des faucons et le modèle de la guerre des néocons contre l’Islam et l’ « Axe du Mal », de nos jours. L’idée, c’est une concentration massive d’armes, la subversion active, l’invasion là où elle est possible – le tout étant censé entraîner l’effondrement de l’ennemi du jour, en l’occurrence : l’Islam…

L’Union soviétique et l’Islam représent(ai)ent le même défi anti-impérialiste pour l’impérialisme états-unien (désormais usraélien), un défi qu’il n’a pas / n’est pas à même de coopter, comme avait pu le faire l’ « Occident » « chrétien ». Aussi, il était / est nécessaire de détruire ces obstacles. La stratégie de Raygun a marché, dans le cas de l’Union soviétique, qui s’avéra moins résistante face à l’impérialisme états-unien que son idéologie n’aurait pu le laisser imaginer. Elle était en déclin, et elle était vulnérable au matérialisme séducteur de l’Occident. Il ne lui manquait qu’un dirigeant naïf [Gorbatchev, ndt] et une petite poussée dans le dos pour tomber dans l’étreinte mortelle américaine.

En avant toutes, vers la réincarnation de Raygun

Izzy contrôle désormais totalement Washington, aboutissement d’un processus entamé sous Raygun. L’idée, derrière le projet pour l’avenir concocté en 1998 à Washington – le PNAC – [Project for an American New Century : Projet pour le nouveau siècle (qui sera nécessairement) américain] – ressemblait beaucoup au précédent : renverser les derniers Etats musulmans résistant encore à Usraël. Achever le boulot que Raygun avait entrepris (et que Bush père avait omis de parachever). L’idée, c’était que la dernière invasion de l’Irak marcherait comme sur des roulettes, aboutissant à la création d’un autre Etat musulman fantoche des Etats-Unis, amical envers Izzy, ainsi qu’à la récupération de la résistance palestinienne, et à l’autorisation donnée à Usrael de mener de nouvelles guerres contre les autres ennemis d’Izzy appartenant à l’ « Axe du Mal », à savoir : l’Iran et la Syrie.

Le chien remue la queue [Oups : La queue remue le chien !]

Mais les choses n’ont pas si bien fonctionné que cela : l’Iran s’est avéré une noix plus dure à casser que l’Union soviétique, et les Palestiniens ont élu un gouvernement vigoureusement anti-Izzy, du parti Hamâs, qu’Usraël n’a pas tardé à qualifier d’organisation terroriste. Sur ces entrefaites, l’Iran a élu un dirigeant foncièrement anti-sioniste, et il a contribué à maintenir une arène politique solidement antisioniste en Irak, tant au gouvernement qu’au sein de la résistance.

L’inexpérimenté Olmert, pensant qu’il ferait au Liban ce que les Etats-Unis étaient incapables de réaliser en Irak, finit par répéter exactement les mêmes erreurs que ces derniers en Irak, pour ne pas mentionner ses propres invasions (calamiteuses) du Liban. Résultat : ce satané Hizbullah a réussi à faire ce que personne n’avait été capable de faire : ramener la crainte de Dieu chez le « peuple élu ». C’est là, à n’en pas douter, un retournement total pour la vision usraélienne du monde. Mais pas pour la vision du monde envisagée par le PNAC. L’échec d’Israël à dompter le Hizbullah, faisant suite à l’échec des Etats-Unis à dompter l’Irak, marque la mort du PNAC et des néocons. Mais il s’avère que l’oreille de Washington est sourde à cette douce musique.

Une administration américaine normalement constituée aurait remarqué les traces de jaune d’œuf sur la figure d’Izzy ; elle aurait entendu l’alarme et elle aurait, peut-on espérer, sponsorisé une « ferme » résolution de l’ONU ordonnant à Israël de sortir du Liban après une semaine de dévastation, laquelle résolution accorderait, bien entendu, une semaine supplémentaire permettant à Israël de se retirer en traînant les pieds et de calmer la communauté internationale, à laquelle on laisserait, le moment venu, nettoyer les dégâts sans qu’Israël se fende du moindre « merci, c’est sympa».

Mais nous n’avons pas affaire à une administration américaine normalement constituée… L’administration actuelle adhère réellement au délire apocalyptique sioniste chrétien, à base de Troisième guerre mondiale et de fin du monde, et bien loin de voir dans les traces de jaune d’œuf sur la tronche d’Israël un appel à l’aide, elle a décidé d’encourager Izzy, en le laissant poursuivre ses dévastations, bombarder les civils en tapis, et à se « peindre dans le coin de la pièce », tandis que les Etats-Unis se préparent à lancer des guerres au programme du PNAC aux pages désormais cornées, contre la Syrie et contre l’Iran.

Paradoxe plaisant : encore rougissants de leur succès contre l’Union soviétique, et sous l’inspiration des sionistes chrétiens lunatiques, les Etats-Unis reprennent le contrôle de la politique au Moyen-Orient en étant plus Izzy qu’Israël, en nous servant une parodie gauche du Likoud. Ce qu’Izzy voulait dur comme fer ( et dont il avait désespérément besoin), c’était une tape sur les doigts qui lui aurait permis de sauver la face. Mais, ayant reçu carte blanche pour poursuivre son blitzkrieg et étant respectueusement consulté au sujet des résolutions éventuelles de l’Onu, Israël ne fait que s’enfoncer chaque jour un peu plus profondément dans son marigot imbibé de sang.

Il nous est donné aujourd’hui d’assister à un véritable miracle : Izzy, en homme d’Etat chenu et sage (son enfant pétulant étant toujours à l’intérieur, bien sûr), dans cette danse de mort avec des Etats-Unis semblant reprendre le contrôle des ficelles (pour Condi, les hurlements, au Liban, ne sont rien d’autre que les contractions de l’enfantement), afin de parachever le scénario du PNAC en le poussant au paroxysme. Je vous laisse décider si cela prouve véritablement que le chien a (ou non) repris le contrôle de sa queue. Peu importe. Cette multiplication des marécages usraéliens n’en représente pas moins véritablement un moment de l’Histoire à couper le souffle, même si, malheureusement, nous risquons littéralement de ne plus être à même de reprendre un jour notre respiration.

Simon Jones [ sj958@yahoo.com ]

 

Traduit de l'anglais par Marcel Charbonnier, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft.

 

 


Source : Silvia Cattori


Avertissement
Palestine - Solidarité a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient.
L' auteur du site travaille à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui lui seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas Palestine - Solidarité ne saurait être tenue responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont elle n'a pas la gestion, Palestine - Solidarité n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

Retour  -  Accueil Ressources  -  Analyses  -  Communiques  -  Originaux