[Oxford, Royaume-Uni]
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on
CounterPunch, lundi 12 juin 2006
http://www.counterpunch.org
Traduit de l'anglais par Marcel Charbonnier,
membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité
linguistique (www.tlaxcala.es).
Cette traduction est en Copyleft.
Un
sondage effectué le 3 juin par Near East Consulting, un organisme
sis à Ramallah, en Palestine, montre que l’écrasante majorité
des Palestiniens soutient l’Accord des Prisonniers, cet accord
inter-factions signé en mai dernier [1] par un membre représentant
chacun des mouvements Fatah, Hamas, Jihad Islamique, FPLP et FDLP
(les signataires étant incarcérés à la prison de Hadarim, en
Israël). Ce document reconnaît implicitement Israël ; il
avalise, entre autres, un Etat palestinien établi sur les
territoires occupés par Israël lors de la guerre de juin 1967.
Les
médias ont accordé beaucoup d’attention à cet Accord des
Prisonniers en partie parce qu’il avalise l’initiative de la
Ligue Arabe (le Plan saoudien), adopté à l’unanimité par les
pays arabes lors du sommet arabe de Beyrouth, en 2002, au plus fort
de la seconde Intifada. En appelant à la création d’un Etat
palestinien indépendant dans les frontières de 1967 en échange de
la paix avec Israël, tant le Plan saoudien que l’Accord des
Prisonniers reflètent le consensus international sur la Palestine
existant depuis le milieu des années 1970. Israël a totalement
ignoré l’initiative arabe, en dépit de ce soutien massif chez
les Palestiniens.
Mais
l’Accord des Prisonniers est aussi devenu le point focale de la
crise actuelle de la vie politique palestinienne interne : le
président de l’Autorité palestinienne et vice-président du
mouvement Fatah Mahmoud Abbas a préconisé la tenue d’un référendum
national sur le document en question, au cas où le Hamas n’en
ferait pas un élément de son programme officiel. Jusqu’ici, le
Hamas a refusé, en qualifiant les initiatives d’Abbas d’ « illégales ».
Sans
surprise, la question du référendum palestinien a bien plus de
ramifications qu’il n’en transparaît dans les médias. Dans le
cas d’espèce, l’information omise et cachée à l’opinion
publique permet aux Etats-Unis, à Israël et à leurs alliés de
continuer à justifier le blocus économique imposé aux territoires
palestiniens – un état de siège qui menace la société
palestinienne de ruine totale. Dans leur empressement à privilégier
un programme régional pro-américain et antidémocratique, ces
pays, coalisés contre le mouvement national palestinien (et qui
incluent, hélas, l’Egypte et la Jordanie) ont créé de toutes pièces
le genre de crise humanitaire à laquelle on s’attend normalement
uniquement à la suite d’une catastrophe naturelle…
Nulle
mention n’est faite de ce que les dirigeants du Hamas disent
effectivement, ni à d’informations cruciales, comme les efforts
américains visant à mettre sur pied une milice de 3 500 hommes
autour du bureau d’Abbas, en vue de favoriser une guerre civile,
ni l’approbation récente, par Israël, d’une large cargaison
d’armes et de munitions à partir de l’Egypte et de la Jordanie,
destinées à équiper la Garde Présidentielle (« palestinienne »).
Abbas, qui est soutenu par les Etats-Unis, ambitionne de porter à
10 000 hommes l’effectif de sa garde prétorienne. Il vise, par
ailleurs, toujours avec le soutien américain, à créer un
gouvernement de l’ombre qui saperait le gouvernement palestinien légitime
actuel, contrôlé par le Hamas [2]. Personne ne devrait être
surpris d’apprendre, pour reprendre les propos de Muhammad Nazzâl,
membre du gouvernement Hamas en exil, que « le Hamas ne
capitulera pas devant un quelconque chantage… » [3]. Or le référendum
d’Abbas est essentiellement un chantage. Il n’y a nul besoin de
soumettre l’Accord des Prisonniers au suffrages populaires. Le
soutien massif de la population palestinienne à cette initiative,
ainsi qu’à d’autres, dont le soutien à une solution à deux
Etats [sic ! ndt], est depuis longtemps vérifié.
La
plupart des commentaires blâment le Hamas, qui refuse d’obéir
aux injonctions d’Abbas. Le Hamas demeure la raison pour laquelle
les Etats devraient soutenir le blocus économique et politique
imposé à la Palestine, même si cela a pour seul résultat
d’alimenter la « guerre au terrorisme » en ajoutant
une nouvelle organisation à la liste noire des ennemis régionaux.
Qualifier le Hamas d’ « organisation terroriste »
masque toutefois la réalité. Ses dirigeants politiques et son
programme électoral et gouvernemental [qui diffèrent de sa Charte]
ont mis en avant des exigences à la fois raisonnables et modérées.
L’acceptation d’un Etat palestinien indépendant fait partie
depuis longtemps de son agenda stratégique. Sa réputation de
mouvement « éradicateur » découle pour partie de sa réticence
à acter unilatéralement, en l’absence d’une réciprocité israélienne,
un Etat dont la politique extrémiste, depuis cinquante ans, a
transformé le paysage physique de la Palestine à un point tel que
les perspectives d’un authentique règlement pacifique sont
aujourd’hui plus sombres qu’elles ne l’avaient jamais été.
Dans
ses derniers commentaires sur la décision prise par Abbas de procéder
à ce référendum, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a résumé
l’appréciation de cette initiative par son gouvernement au fait
qu’elle serait susceptible d’établir un pont en direction de
pourparlers de paix avec Israël. Il a notamment déclaré :
« Le référendum est un jeu interne entre une faction et une
autre… Il ne signifie rien, quant au tableau plus général des
chances que s’instaure un quelconque dialogue entre nous et les
Palestiniens. Ce référendum est dénué de signification [4]. »
Quel qu’en soit, par conséquent, le résultat – « succès »
ou « échec » – il n’aura aucune conséquence sur
les efforts visant à la reprise de négociations, ni en tant que
levier permettant de mettre un terme au blocus mortel imposé aux
territoires [palestiniens].
II Le Hamas accepte une solution à deux
Etats [sic ! ndt]
A
la question que lui posait le correspondant de Newsweek et du
Washington Post, Lally Weymouth, le 26 février dernier, de savoir
quel genre de règlement le Hamas était prêt à accepter, le
nouveau Premier ministre palestinien Hamas, Ismail Haniyyéh, répondit :
« ceux qui garantiront la création d’un Etat palestinien
ayant Jérusalem pour capitale, à l’intérieur des frontières de
1967 ». Weymouth poursuivit ses questions : « Reconnaissez-vous
Israël ? ». Ce à quoi Haniyyéh répondit :
« Si Israël déclare qu’il donnera un Etat aux Palestiniens
et qu’il leur restituera tous leurs droits, alors nous sommes prêts
à le reconnaître. » [5] Cette opinion englobe l’exigence
de réciprocité qui est celle du Hamas.
Au
cours d’une interview de Wolf Blitzer, sur CNN, quatre jours après
l’élection du Conseil Législatif Palestinien, le nouveau
ministre Hamas des Affaires étrangères Mahmoud Zahhâr (considéré
comme un dur du parti) fit observer : « Nous pouvons
accepter d’établir notre Etat indépendant dans les territoires
occupés [en 1967] ». A l’instar de Haniyyéh et d’autres
membres du Hamas, Zahhâr insiste sur le fait qu’une fois créé
un Etat selon ces critères, une trêve de longue durée
« pouvant tenir dix, vingt, voire cent ans »
s’ensuivra, qui mettra un terme à la situation de conflit armé
entre Israël et les Palestiniens [6].
Ghazi
Hamad, porte-parole du gouvernement Hamas, a fait aux journalistes,
le 10 mai dernier, les commentaires suivants : « Oui,
nous acceptons un Etat indépendant dans les territoires
palestiniens occupés par Israël lors de la guerre de juin 1967 au
Moyen-Orient. Cette position n’a rien de nouveau, et elle est déclarée
officiellement dans notre plate-forme de gouvernement. » [7]
Désireux
de clarifier la position du Hamas sur l’appel à référendum lancé
par Abbas, le porte-parole parlementaire du Hamas, Aziz Duweïk, a
expliqué que cette position n’a rien à voir avec un manque
d’enthousiasme pour une solution à deux Etats [sic ! ndt]
« Tout le monde, au Hamas, dit « oui » à la
solution à deux Etats [sic ! ndt] », a-t-il dit,
poursuivant : « Le problème provient du fait que
les Israéliens, jusqu’ici, n’ont pas dit qu’ils
reconnaissaient les frontières de 1967… entre les deux Etats en
question. » [8]
D’autres
dirigeants que lui sont tout aussi explicites : « Le
Hamas est clair, en matière de solution historique et de solution
intérimaire. Nous sommes prêts à accepter les deux : les
frontières de 1967, un Etat, des élections et un accord après une
période d’établissement de la confiance de dix à quinze années »,
a commenté Ussama Hamdan, Représentant du Hamas au Liban. [9]
Particulièrement significatif est le fait que ses observations ont
été faites en 2003, c’est-à-dire bien avant la victoire du
Hamas (janvier 2006). C’est d’ailleurs l’occasion d’attirer
l’attention sur le fait que la plupart des commentaires officiels
portant sur cette question remontent sont antérieurs aux élections.
Parmi
les autres porte-parole du Hamas qui ont fait explicitement référence
à l’acceptation d’un Etat palestinien indépendant sur les
territoires de 1967, on trouve le Sheikh Ahmad Hajj Ali, un
dirigeant Frères Musulman et un candidat à la députation Hamas,
actuellement emprisonné en Israël (il a été interviewé en
juillet 2005) ; Muhammad Ghazzâl, porte-parole du Hamas également
emprisonné actuellement en Israël (septembre 2005) ; Hasan Yûsif,
dirigeant politique de Cisjordanie (août 2005) et le Manifeste
Electoral du Hamas, lui-même, qui en appelle, dans son article 5:1,
à « l’adhésion à l’objectif de vaincre l’occupation
de 1967 et de créer un Etat palestinien ayant Jérusalem pour
capitale. » [10]
En
1989, le chef spirituel du Hamas, Sheikh Ahmad Yâsîn (assassiné
par Israël en mars 2004) déclara : « Je ne veux
pas détruire Israël… Nous voulons négocier avec Israël, afin
que le peuple palestinien, tant en Palestine qu’à l’extérieur,
puisse vivre en Palestine. Alors, le problème cessera d’exister. »
[11]
Abdel
Aziz Rantisi, un dur du Hamas, assassiné par Israël en avril 2004,
avait dit en 2002 que « l’Intifada [avait pour but] de
contraindre Israël à se retirer à l’intérieur de ses frontières
de 1967. » Ceci « ne signifie pas que le conflit
arabo-israélien serait terminé, mais bien plutôt que la résistance
armée face à Israël prendrait fin. » [12]
Dans
un rapport publié en 2004 par le prestigieux International Crisis
Group, cet organisme indiquait : « Durant la première
Intifada (1987 – 1993), les dirigeants du Hamas proposèrent
diverses formules en vue d’un retrait israélien aux frontières
du 4 juin 1967, en échange d’une trêve de plusieurs décennies [hudnah] ».
Ce même rapport relève qu’au cours d’une rencontre, en mars
1988, avec le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon
Peres, puis en juin 1989 avec le ministre israélien de la Défense
Rabin, le dirigeant du Hamas [aujourd’hui ministre palestinien des
Affaires étrangères] Mahmûd Zahhâr, avait proposé de manière
explicite un retrait israélien jusqu’aux frontières de 1967,
auquel ferait suite un accord négocié permanent. » Cette
offre fut rejetée. [13]
III Dans un article affiché par CounterPunch
le 24 février 2004, j’écrivais
que les dirigeants du Hamas avaient prôné « clairement et de
manière répétée » un Etat palestinien indépendant sur les
territoires occupés par Israël en 1967. [14] Je reçus de nombreux
e-mails, demandant la « preuve » de cette assertion et
me traitant de traître, de menteuse, de nazie, de complice des
terroristes et d’antisémite. Les déclarations incluses dans le
présent article devraient contribuer à faire un sort à ces
accusations. De fait, les déclarations faites en la matière par
les membres du Hamas ne sont qu’un petit échantillonnage de déclarations
similaires faites au fil des années et qui appartiennent au domaine
public [bien qu’elles n’aient pas été couvertes par les médias].
Bien
entendu, on trouvera beaucoup de commentaires de dirigeants du
Hamas, au fil des années, bien moins conciliants, voire même
incendiaires et souvent dérangeants. Affirmer le contraire serait
malhonnête. Néanmoins, la tendance, en particulier ces dernières
années, est orientée vers une politique plus conciliante, et
surtout plus réaliste. Comme l’a écrit Mouin Rabbani, un
analyste de Crisis Group : « A propos du Hamas, je n’hésite
pas à dire que ce mouvement, pris dans son ensemble, s’est
essentiellement réconcilié avec un règlement à deux Etats [sic !
ndt] en tant qu’option stratégique, mais qu’il n’a pas adopté
cette position de manière formelle, en tant que position
organisationnelle. Yasîn, Rantisi, Abû Shanab, Mash’al, etc.,
ont tous fait des déclarations allant dans ce sens. En ont-ils fait
d’autres, qui les démentiraient ? Certes. Mais je pense
qu’on peut conclure sans risque de se tromper que les décisions
stratégiques ont été prises. Simplement, la tactique n’a pas
encore été décidée ; quant aux modalités, elles viendront
en dernier. » La question, pour nous, est la suivante :
allons-nous, ou non, donner au Hamas la chance de traduire ses
propos en actes ? Rabbani écrit : « Autant il
serait naïf de prendre ces déclarations pour argent content,
autant ce serait folie que de ne pas les mettre à l’épreuve. »
[15]
Comme
le fait observer Menachem Klein dans un récent article publié par
Ha’aretz, « Les textes politiques du Hamas indiquent que,
pour l’instant, cette organisation n’est pas fondamentaliste. »
[15] Le Hamas s’est éloigné des exigences idéologiques de sa
Charte, adoptant un pragmatisme qui s’efforce de répondre aux
questions du moment, sans tomber dans les mêmes pièges que le
Fatah et l’Autorité palestinienne à direction Fatah, au fil des
années. Il a respecté une trêve unilatérale au cours des seize
mois écoulés – même si cette trêve, après l’attaque à
l’artillerie lourde israélienne du 9 juin dernier contre une
plage du Nord de la bande de Gaza, qui a causé la mort de sept
civils palestiniens, dont six membres d’une même famille, risque
de prendre fin. Le Hamas a également accepté de soutenir des négociations
entre Abbas et Israël.
Le
rejet, par le Hamas, de la convocation d’un référendum par Abbas
sur l’Accord des Prisonniers n’a rien à voir avec la volonté
de ce mouvement d’accepter un Etat palestinien indépendant
instauré sur les territoires de 1967. Il a, en revanche, tout à
voir avec son opposition à ceux qui, au sein du Fatah et en Israël,
aux Etats-Unis et dans l’Union européenne, qui font absolument
tout ce qui est en leur pouvoir afin de faire tomber le gouvernement
Hamas – et ce, de la manière la plus retorse qui soit : en
affamant la population palestinienne jusqu’à résipiscence, et en
lui imposant les diktats illégaux de seigneurs de la guerre anti-démocrates
à l’intérieur des territoires palestiniens occupés, comme le
chef de la milice du Fatah financée par les Etats-Unis et ancien
chef des Services de la Sécurité Préventive, Muhammad Dahlân.
Dans
un article publié par le Financial Times le 8 juin, Henry Siegman
commentait des observations formulées à la télévision israélienne
par l’expert israélien ès sécurité Ephraim Halevy. Il écrit :
« « Pourquoi Israël devrait-il se préoccuper de la
question de savoir si le Hamas reconnaît, ou non, son droit à
l’existence ? », s’est interrogé M. Halévy.
« Israël existe. Que le Hamas le reconnaisse, ou non :
cela n’ajoute ni ne retranche rien à ce fait irréfutable. En
revanche, quarante ans après la guerre de 1967, il n’existe
[toujours] pas d’Etat palestinien. La question politiquement
pertinente qui se pose, par conséquent, est celle de savoir si Israël
reconnaît le droit des Palestiniens à avoir un Etat ? Et non
l’inverse. » [17]
De
fait, jusqu’à ce qu’Israël accepte – en actes – de se
retirer jusqu’à ses frontières de 1967, le Hamas ne doit pas
tomber dans le piège où le Fatah, sous la direction de Yâsir Arafât,
était tombé – à savoir : le piège consistant à faire de
plus en plus de concessions, en échange de moins en moins de
concessions, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à concéder.
Actuellement, le programme israélien (soutenu par les Etats-Unis)
d’annexion / cantonisation semble sur le point de mettre à la
tragédie palestinienne une horrible point final. Toutes les manœuvres
auxquelles on assiste servent à dissimuler ce fait. Y compris
toutes les controverses autour du référendum. Le Fatah devrait
avoir appris la leçon, désormais, et ne pas tomber entre les mains
des maîtres états-uniens et israéliens en raison de sa seule soif
de pouvoir local. Le fait qu’il ne semble pas avoir retenu la leçon
devrait suffire à expliquer pourquoi il a été écarté du
pouvoir, en janvier dernier. Quant au Hamas, il a d’excellentes
raisons pour exiger qu’Israël, sur les instances des Etats-Unis,
apporte le premier des gages de sa bonne foi. D’ici là, le
maintien par le Hamas de sa ferme opposition à l’appel douteux
d’Abbas à référendum, sur le document intitulé Accord des
Prisonniers, est entièrement justifié.
Notes :
1
http://www.nearestconsulting.com ;
communiqué de presse : The Palestinian National Dialogue and
call for a Referendum Survey #2, 3 June 2006.
2.
See “PA Chief Abbas aims to expand presidential guard,” by
Ze’ev Schiff, Haaretz, 28 May 2006. http://www.haaretz.com
Voir aussi : “Talking to Hamas,” by Alastair Crooke in
Prospect, issue 123, June 2006.
3.
Ibid, Ze’ev Schiff, Haaretz, 28 May 2006.
4.
“Abbas sets Referendum for July 26; Hamas rejects Poll,” Mijal
Grinberg and Assaf Uni, Haaretz, 10 June 2006. http://www.haaretz.com
5.
“We do not wish to throw them into the sea,” Interview between
Lally Weymouth and Ismail Haniyeh in the Washington Post, Sunday 26
February 2006.
6.
“Hamas leader sets condition for truce,” on CNN World website,
29 January 2006. http://www.cnn.com/2006/World/meast/01/29/hamas.interview
7.
“Abbas delays referendum decision,” BBC News, Tuesday 6 June
2006.
http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/middle_east/504346.stm
8..
“Hamas says ready to accept Palestinian statehood in 1967
border,” in China View, 10 May 2006;
http://news.xinhuanet.com/English/2006-05/10/content_4531847.htm
9.
“Enter Hamas: the challenges of political integration,”
International Crisis Group Report no. 49, Amman/Brussels; 18 January
2006. First edition (preliminary) report. http://www.crisisgroup.org
10.
Ibid; The Hamas Electoral Manifesto also states, “Yes to a free,
independent and sovereign state on every portion of the West Bank,
Gaza Strip and Jerusalem without conceding any part of historic
Palestine.” This, of course, will raise red flags for some, which
is why I include it here. I do not want to be accused of leaving out
important statements or phrases. As with other statements, however,
it must be measured against current realities both military and
political. http://www.crisisgroup.org
11.
“Dealing with Hamas,” International Crisis Group Report no. 21,
Amman/Brussels; 26 January 2004. From an interview in An-Nahar (Jerusalem),
30 April 1989. Quoted in Ziad Abu Amr, Islamic Fundamentalism. Op.
cit. p.76
12.
“Enter Hamas: the challenges of political integration,"
International Crisis Group report no. 49, 18 January 2006. http://www.crisisgroup.org
13.
“Dealing with Hamas,” International Crisis Group report no. 21,
26 January 2004. Amman/Brussels.
http://www.crisisgroup.org
14.
“For Those Who Haven’t Noticed: Watching the Dissolution of
Palestine,” 24 February 2006; CounterPunch, edited by Alexander
Cockburn and Jeffrey St. Clair, http://www.counterpunch.org
15.
Mouin Rabbani; personal correspondence. Also in “Enter Hamas”
the ICG preliminary report on Hamas from 18 January 2006. http://www.crisisgroup.org
16.
“Hamas’ Contradictory Voices,” by Menachem Klein, Haaretz, 2
June 2006.
17.
“The Issue is not Whether Hamas Recognizes Israel,” by Henry
Siegman, Financial Times, 8 June 2006.
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