[réaction de la Ligue arabe, et autre réactions en Israël.
Difficultés financières à prévoir pour l¹Autorité
palestinienne. En Israël, tous courants confondus, le Hamas n¹est
pas un partenaire]
http://www.haaretzdaily.com/hasen/spages/675205.html
Ha¹aretz, 27 janvier 2006
Le Hamas devra accepter l¹initiative de Beyrouth, qui appelle à
une reconnaissance pleine et entière d¹Israël, et ce malgré ses
positions déclarées sur la question, a dit vendredi Amr Moussa,
secrétaire général de la Ligue Arabe, après la victoire du Hamas
aux élections législatives palestiniennes. Amr Moussa a ajouté
que le processus diplomatique au Moyen-Orient devait suivre les
principes de Beyrouth, qui comprennent un retrait total d¹Israël
des territoires, en conformité avec les résolutions 242 et 338 des
Nations Unies. Cette initiative, approuvée par la Ligue arabe en
2002, a été rejetée par Ariel Sharon, alors Premier ministre (1).
Amr Moussa s¹exprimait dans le cadre d¹une conférence sur les élections
palestiniennes qui s¹est tenue à l¹occasion du Forum économique
mondial de Davos.
Lord de la même conférence, Yossi Bachar, directeur général du
ministère israélien des Finances, a déclaré qu¹Israël devait
arrêter les transferts de fonds aux Palestiniens, compte tenu de la
victoire du Hamas. "Nous allons devoir nous confronter à des
problèmes pratiques et répondre à la question : comment traiter
avec des gens qui appellent à la destruction d¹Israël, a
dit Bachar. "S¹ils veulent continuer à travailler avec nous,
ils devront trouver une solution. Sinon, je ne vois pas comment ils
vont récupérer l¹argent", a-t-il ajouté. Bachar a dit aussi
que les recettes du budget palestinien étaient fondées sur les
douanes et sur la TVA que collecte Israël et qu¹il reverse aux
Palestiniens, ainsi que sur l¹aide de l¹Arabie Saoudite.
James Wolfensohn, émissaire spécial de la Banque mondiale, qui
coordonne les contacts entre l¹Autorité palestinienne et les pays
donateurs a affirmé que, selon lui, les pays pourraient mettre fin
à leur aide après la victoire du Hamas, "compte tenu des
incertitudes et de l¹absence de perspectives. Il a dit que le
problème allait se poser de façon aiguë dès la semaine
prochaine, quand l¹Autorité palestinienne n¹aurait pas d¹argent
pour payer les salaires de ses fonctionnaires.
Mohammed Mustafa, conseiller économique du président palestinien
Mahmoud Abbas, a déclaré vendredi que " le Hamas devra
adapter sa politique au programme économique et diplomatique de
Mahmoud Abbas".
Réactions en Israël
Le Premier ministre par intérim Ehud Olmert a dit jeudi qu¹une
Autorité palestinienne dirigée par le Hamas n¹était "pas un
partenaire" pour la paix. Si un gouvernement dirigé par
le Hamas, ou auquel le Hamas participe, est constitué, l¹Autorité
palestinienne deviendra une autorité qui soutient le terrorisme.
Israël et le monde avec lui n¹en tiendront pas compte, a
encore dit Olmert, qui a ajouté : "Israël est prêt à aider
les Palestiniens et Abbas de manière conséquente, mais à la
condition qu¹ils s¹en prennent aux groupes terroristes". Lors
d¹une réunion consacrée aux conséquences attendues de la
victoire du Hamas, les services de renseignement ont suggéré l¹hypothèse
qu¹à court terme, il y aurait une période d¹accalmie. Certains
ont fait part de leur crainte que différentes factions du Fatah, déçues
par les résultats, expriment leur frustration en commettant des
attentats terroristes.
La victoire du Hamas a suscité des réactions violentes dans le
monde politique israélien. A droite, Benjamin Netanyahou a déclaré
: "le Hamastan a été créé sous nos yeux : un satellite de l¹Iran
à l¹image des Talibans. Il a été créé très près de Jérusalem,
de Tel-Aviv et de l¹aéroport Ben Gourion.
Il nous faut faire notre examen de conscience, car tout cela était
écrit sur le mur. Une politique de retrait unilatéral a constitué
une récompense au terrorisme du Hamas". "Le Hamas devrait
envoyer un gros bouquet de fleurs à Ehud Olmert, qui a renoncé à
faire la guerre au terrorisme, a pour sa part déclaré Effie
Eitam (Union nationale).
A gauche, Amir Peretz (président du Parti travailliste) a déclaré
jeudi que la victoire du Hamas pourrait conduire Israël à procéder
à des mesures unilatérales supplémentaires. Il a dit qu¹il ne mènerait
aucune négociation avec le Hamas : "nous ne négocierons pas
avec une organisation qui ne reconnaît pas le droit d¹Israël à
exister et cherche à le détruire. Si nous le jugeons bon, nous
agirons unilatéralement. Nous n¹accepterons pas une impasse
diplomatique, et nous ne serons pas les otages des changements au
sein de l¹Autorité palestinienne". Pour Amir Peretz, le Hamas
n¹est pas un partenaire et il menace la stabilité du Moyen-Orient.
Il a ajouté que face à cette situation nouvelle, les Américains
et les Européens devront clarifier leurs positions. Benjamin Ben
Eliezer (député travailliste) a déclaré : "il n¹y a rien
de quoi nous pourrions parler avec le Hamas. Mais si le Hamas
reconnaît notre droit à exister, nous réexaminerons la
question".
Yossi Beilin, président du Meretz (gauche) a déclaré jeudi
que les résultats des élections donnaient encore une chance de
conclure un accord avec les Palestiniens modérés. Il a appelé
Olmert à entamer immédiatement des pourparlers avec le président
Mahmoud Abbas. Pour Beilin, Israël est responsable du renforcement
du Hamas : "Israël a joué un grand rôle dans l¹affaiblissement
de l¹Autorité palestinienne et dans le renforcement du Hamas. Le
retrait unilatéral de la bande de Gaza, sans accord avec Abbas, a
grandement renforcé le Hamas, a-t-il dut.
(1) sur la déclaration de Beyrouth, ainsi que sur l¹"initiative
saoudienne" dont elle est l¹émanation, voir par exemple :
http://www.lapaixmaintenant.org/article649
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