11 novembre 2005
La hajja Amina Nazal a décidé d'affronter les soldats de
l'occupation qui ont occupé la maison de son fils Muhammad
Nazal, situé dans le quartier ouest du bourg de Wabatiya. Elle
voulait essayer de sortir ses petits-fils et les libérer de
leur condition d'otage pour les emmener chez elle. Mais les
soldats de l'occupation l'ont ciblée, ne prenant pas en compte
son âge. Ils l'ont arrêtée et l'ont détenue dans la maison,
rejoignant ainsi les autres membres de la famille encerclés
dans leur propre maison, depuis le mardi à l'aube, dans des
conditions inhumaines.
Occupation des maisons
Des forces israéliennes ont mené un raid contre le village de
Qabatiya, à l'aube de ce mardi 8 novembre. Elles ont investi
les maisons, occupant une quinzaine d'entre elles, et les
transformant en casernes militaires. Ali Zakarne, dirigeant du
Fateh dans la région, a déclaré que les soldats ont tiré des
coups de feu, à l'intérieur des maisons, pour apeurer la
population, puis ils ont enfermé les gens à l'intérieur de pièces,
rassemblant les grands et les petits, gardés par des soldats.
D'autres soldats se sont répartis dans les maisons, installant
des équipes de tireurs pour surveiller et suivre les mouvements
des gens. Il a ajouté que des dizaines de personnes ont été
arrêées et isolées dans des conditions inhumaines.
Ils ont arrêté Hajja Amina
Son mari, Sami Nazzal, raconte que son épouse était outrée
quand elle a aperçu des dizaines de soldats investir la maison
de son fils Muhammad. Elle était en colère de voir qu'ils ont
occupé la maison, et ont empêché les membres de la famille de
bouger. Elle a, de plus, eu tellement peur qu'elle s'est dirigée,
malgré la situation difficile, vers la maison pour convaincre
les soldats de lui permettre de sortir les enfants et les
emmener chez elle, car on ne pouvait pas savoir jusqu'à quand
la situation aller durer ainsi. Mais à peine est-elle
arrivée à la maison que les soldats ont pointé leur fusil sur
elle, et l'ont séquestrée, l'empêchant de revenir chez elle.
Plus de dix personnes sont séquestrées dans la maison de
Nazzal. Il y a parmi elles des enfants, des femmes et Muhammad
le père. Ce qui est terrible, c'est que Kawthar, l'épouse de
Muhammad, qui était sortie, ne peut rentrer chez elle et rester
auprès de ses enfants. Elle était à l'hôpital de Jénine
pour donner naissance à Nour Eddine. Mais sa joie et celle de
la famille à cause de la naissance du nouveau-né ne peut
s'exprimer car dès son retour à Qabatiya, elle n'a pu arriver
jusqu'à sa maison, les soldats de l'occupation l'ayant occupée.
Elle attend, actuellement chez son beau-père, de pouvoir
retrouver sa famille.
Occupations et expulsions
Mustafa Shama raconte que des dizaines de soldats ont occupé sa
maison. Ils ont regroupé les membres de la famille dans une
seule pièce, leur ont interdit de bouger, ont confisqué tous
les appareils de téléphone. Il décrit vivre dans une prison véritable.
Les soldats surveillent tous leurs mouvements et les menacent
des pires châtiments, pendant que les tireurs se sont répartis
aux fenêtres.
Pour Khaled Abu Ghurab, c'est l'expulsion. Sa maison est située
sur la route de Marka, et après avoir été fouillée par les
soldats, ceux-ci chassent les membres de la famille, leur annonçant
qu'elle est devenue une caserne militaire, pour trois jours. Il
dit : ils m'expulsent, ainsi, avec ma famille, pendant l'hiver
et dans le froid, et nous devons supporter ces conditions
dramatiques. Jusqu'à quand ?
Attaques et destructions
Des centaines de soldats de l'occupation participent depuis une
quinzaine de jours à l'attaque de Qabatiya, suite à l'opération
martyre du Jihad Islamique dans al-Khudayra, dont l'exécutant
est parti de Qabatiya. Depuis le début du mois de novembre, ce
sont des attaques sur les maisons des militants et des personnes
recherchées des Brigades d'al-Aqsa, des Brigades d'al-Quds et
du mouvement Hamas. La famille de Yasir Nazal, dirigeant des
Brigades d'al-Aqsa, a déclaré que les soldats ont tiré des
coups de feu au-dessus de leurs têtes, lorsqu'ils ont investi
la maison. Celle-ci a été fouillée de fond en comble, et les
soldats ont menacé d'exécuter leur fils s'il ne se rendait
pas. Les soldats ont également encerclé une maison prétextant
que Ashraf Sihhu, des Brigades d'al-Quds, s'y trouvait, ils ont
fouillé la maison et menacé le propriétaire de l'arrêter
s'il apportait une aide aux militants recherchés. Sous prétexte
de chercher Yasir Khuzayme, les soldats ont investi sa maison et
celle de ses frères et proches. Ils ont fait exploser des
bombes dans la maison familiale, ont saccagé et détruit tous
les meubles, tout en menaçant la famille. Parmi les maisons
ayant été les plus touchées par cette campagne de
destruction, celle de Muhammad Mahmoud Kamil et Yahya Abu Muala
Sabaana, de Murad Sulayman Kamil et Najib Nafe' Abu Rabb, qui
sont des militants de Hamas et des Brigades d'al-Aqsa. Ils sont
été arrêtés. D'autres maisons, notamment celles de Silah
Khalil Nazal, Abdel Razeq Bikr Nasr, Firas Sulayman Kamil et
Qusay Ahmad Nazal et Ibrahim Saïd Sabaana, ont été fouillées.
Coups de feu
Les habitants du bourg de Qabatiya vivent de dures conditions
dues aux agressions continues des forces de l'occupation, qui
tirent des coups de feu surtout en plein milieu de la nuit, sur
les passants. Le jeune homme Ayman Muhammad Ahmad Nazal a échappé
de justesse à la mort, bien qu'il ait été touché par les
balles de l'occupation. Sa mère dit qu'il était sorti de sa
maison, tout naturellement, et à peine était-il paru à la
porte que les balles ont été tirées sur lui par un tireur
posté. Il a été touché au dos. Sa mère a nié la version de
l'occupant disant qu'il était armé et avait commencé à tirer
sur les soldats.
Appel
Les habitants du Qabatiya ont lancé un appel aux institutions
humanitaires et internationales leur demandant d'intervenir et
de faire pression sur les autorités, leur demandant de sortir
des maisons occupées, de les rendre à leurs propriétaires qui
sont séquestrés dans des conditions inhumaines.
Les sources israéliennes affirment que la campagne contre le
bourg de Qabatya va se poursuivre, le but étant la poursuite
des personnes et militants recherchés, appartenant aux Brigades
de la résistance, qui ont toutes particier aux affrontements
armés récemment, avec le martyre de quatre combattants.
Quatre années après son martyre, l'occupation
recherche Muhammad Nasr
Les soldats de l'occupation réclament à la famille du martyr
Muhammad Nasr, à Qabatiya, de le livrer parce qu'il est
recherché
La surprise fut extrême pour le Palestinien Mahmoud Bakr Nasr,
âgé de plus de 90 ans, lorsque les soldats de l'occupation lui
ont réclamé de livrer son fils Muhammad, bien que ce dernier
soit tombé martyr, lors d'une opération à Haïfa, adoptée
par les Brigades d'al-Quds, branche armée du Jihad Islamique.
La maison de Nasr fut parmi les dizaines de maisons
palestiniennes ayant été investies et fouillées dans le bourg
de Qalatiya, au sud de Jénine.
Mahmoud raconte : lorsque les soldats ont cogné à la porte,
j'ai ouvert normalement. Nous nous étions réveillés à cause
des bruits d'explosions que les soldats faisaient dans les
maisons voisines. Et les soldats n'ont pas pris en compte mon âge.
A peine sont-ils entrés, ils étaient trente soldats, qu'ils
ont pointé leurs fusils sur moi en criant : apporte ta famille
ici.
Mahmoud se déplaçait tout doucement, à cause de son âge,
mais les soldats l'ont brusqué, en se mettant en colère et en
hurlant : allez, vite.... J'ai appelé les membres de la
famille, nous avons été tous alignés par ces soldats qui s'étaient
peints le visage en noir. Ils ont levé les fusils sur nous, et
ont commencé à nous scruter les visages et à étudier nos
papiers d'identité, montrant leur nervosité et leur colère.
Nous avons ensuite été surpris de voir un autre groupe de
soldats entrer en force, dans la maison, avec des chiens, qui
aboyaient, ce qui a fait peur aux enfants.
Interrogatoire des enfants
Dans ce climat de panique et de crainte, Hajj Mahmoud raconte
que "les soldats ont emmené l'un des mes petits-fils vers
un coin de la maison, et ont commencé à l'interroger. Le plus
étrange, est qu'ils lui ont posé des questions à propos de
son oncle, Muhammad, il leur a dit : il est tombé en martyr.
Ils se sont mis en colère en lui criant : tu es menteur,
Muhammad est recherché par les services de renseignements. Ils
ont essayé de faire peur au gamin qui n'a pas changé ses
paroles, qui a insisté pour dire que son oncle Muhammad est
tombé martyr.
Les soldats ont laissé l'enfant et se sont dirigés vers Hajj
Mahmoud pour lui poser la même question, il leur dit qu'il est
décédé il y a quatre ans, que tout le monde, ainsi que les
services de renseignements, le savaient parfaitement.
A la recherche du martyr
Pendant que Hajj Mahmoud essayait de leur faire entendre la vérité,
les soldats se sont mis à fouiller de nouveau la maison, à
saccager tout ce qu'ils trouvaient sur leur passage. Hajj
Mahmoud leur dit : Vous avez gardé même son corps, vous
refusez de nous le rendre, mais ils répondaient : vous avez intérêt
à nous le livrer, sinon nous allons l'exécuter.
Menaces
Trois heures après, l'officier des renseignements est venu et a
dit à Hajj Mahmoud : tu sais que nous n'allons pas te laisser
tranquille, nous reviendrons de nouveau pour rechercher
Muhammad, et si vous ne nous le livrez pas, nous allons t'arrêter
et détruire la maison. Puis, ils ont quitté la maison.
Hajj Mahmoud craint de nouvelles attaques et fouilles. Il ne
peut comprendre comment les renseignements israéliens sont en
train de rechercher un martyr. Il poursuit : A l'entrée de la
maison, il ont dû voir le poster, où se trouvent mon fils et
le martyr Jihad Sihho, dirigeant des Brigades d'al-Quds. Ils
nous menacent de revenir pour le rechercher, ce qui signifie
qu'il faut qu'on s'attende à des attaques incessantes de leur
part.
Il y a quatre ans, suite à l'opération de Haïfa, les forces
de l'occupation avaient déjà investi la maison de Muhammad
Nasr.
Traduit par Centre d'Information
sur la Résistance en Palestine