Communiqué
L’UPR demande au gouvernement de
s’expliquer sur sa surveillance des
Français et sa passivité face à
l’espionnage américain
UPR
Photo:
D.R.
Dimanche 28 décembre 2014
Incapable de regarder les Français en
face, le gouvernement a pris en
catimini, le jour de Noël,
de nouvelles mesures liberticides
destinées à étendre la surveillance de
la population.
Le décret publié ce 24 décembre 2014,
qui précise les modalités d’application
de l’article 20 de la loi de
programmation militaire du 18 décembre
2013, autorise un vaste accès des
services de l’État aux
télécommunications des Français –
téléphone, SMS, Internet principalement
– et à toutes les informations qui
transitent par les réseaux nationaux.
Ces dispositions, justifiées
comme d’habitude de manière très vague,
au nom de la « lutte contre le
terrorisme »,
s’ajoutent à celles votées, par la
procédure accélérée, le 4 novembre 2014
au sein d’une énième loi antiterroriste,
qui permet au gouvernement d’interdire
la sortie du territoire national aux
Français qu’il juge suspects.
L’attitude du gouvernement est
d’autant plus troublante qu’il a, de
façon certaine,
armé et entrainé des combattants qui
ont fait allégeance à des groupes
islamistes radicaux en Syrie.
La multiplication de mesures
liberticides témoigne de la tendance de
plus en plus fascisante des
gouvernements européistes, gouvernement
français en tête. L’UPR note
d’ailleurs que ces mesures
s’accompagnent d’un silence médiatique
et politique quasiment absolu alors
qu’elles contreviennent aux libertés les
plus fondamentales proclamées par la
Constitution de la République. Ces
derniers jours, les médias de grande
diffusion ont préféré, par exemple,
focaliser l’attention des Français sur
la nouvelle chienne Labrador de François
Hollande ou sur l’insignifiante affaire
du film « The interview », pure
opération de propagande, plutôt que de
les alerter sur la mise en danger du
secret de leur vie privée.
Dans le même temps, le
gouvernement laisse complaisamment des
puissances étrangères – au premier rang
desquelles les États-Unis d’Amérique –
espionner les institutions européennes
ainsi que les intérêts français, quand
ce n’est pas directement la population.
- Comme l’a
révélé
une enquête conduite par trois
journaux et publiée le 13 décembre
2014, les services
secrets britanniques, américains et
canadiens ont conjointement piraté
dès 2008, et d’une façon
spécialement agressive, les
télécommunications des institutions
européennes.
Cette cyberattaque, conduite à l’aide
du virus ultra perfectionné « Regin »,
n’a été découverte qu’en 2013 et a ainsi
permis à Washington de mettre la main
sur des documents sensibles relatifs à
la négociation du Grand marché
transatlantique (GMT).
Ce véritable acte de guerre,
commis par Washington avec la complicité
de Londres, rappelle combien la
« solidarité européenne » est une
fiction et le « lien transatlantique
» une relation de vassal à
suzerain. Il n’a bien entendu donné lieu
à aucune réaction, ni des institutions
européennes ni du gouvernement français
et n’a pas entravé le moins du monde
l’avancée des négociations du GMT. Le
scandale des écoutes de la NSA et du
dispositif PRISM ainsi que
le piratage de l’Élysée en 2012
n’avaient pas suscité davantage de
réaction des autorités françaises ;
- Selon l’ex
rapporteur du Conseil de l’Europe et
ancien parlementaire suisse,
Dick Marty, dans une interview
qu’il a accordée à la RTS le 10
décembre 2014,
les pays européens se sont
engagés, en application de l’article
5 du Traité de l’Atlantique nord, à
accorder l’immunité totale à la CIA,
en particulier dans les cas de
torture reprochés à l’agence
américaine.
Dick Marty s’était fait connaître
pour avoir porté à la connaissance du
public le scandale des prisons secrètes
de cette même CIA en Europe. Le
gouvernement français a observé un
silence absolu sur les dernières
révélations – ahurissantes – de Dick
Marty, lesquelles illustrent,
d’ailleurs, l’urgence de faire sortir la
France de l’OTAN ;
-
Un rapport parlementaire de décembre
2014 a révélé la
vulnérabilité des entreprises
françaises face au dispositif
d’espionnage et de pillage
d’informations sensibles mis en
place par les États-Unis d’Amérique,
ainsi que le manque criant de
dispositif de défense en la matière
du côté du gouvernement français,
qui n’a programmé aucune action
vigoureuse et urgente depuis.
La mise sous surveillance de
la population française et l’absence de
réaction face aux actes de guerre
perpétrés par les États-Unis d’Amérique
et plusieurs de leurs alliés contre la
France est un nouvel acte de haute
trahison du gouvernement français.
Ces faits confirment la justesse de
l’analyse que François Mitterrand livra,
au soir de sa vie, au journaliste
Georges-Marc Benamou :
« La France ne le sait pas, mais
nous sommes en guerre avec l’Amérique.
Oui, une guerre permanente, une guerre
vitale, une guerre économique, une
guerre sans mort… apparemment. Oui, ils
sont très durs les Américains, ils sont
voraces, ils veulent un pouvoir sans
partage sur le monde… C’est une guerre
inconnue, une guerre permanente, sans
mort apparemment et pourtant une guerre
à mort ! »
L’UPR demande au gouvernement
français de s’expliquer sur le contrôle
étroit auquel il soumet la population
française et sur sa passivité et son
indifférence face à l’espionnage intense
– véritable acte de guerre – qu’exercent
les États-Unis d’Amérique et plusieurs
de leurs alliés à l’encontre des
intérêts français.
Si MM. Hollande et Valls ne
répondent pas à cette demande
parfaitement légitime, les Français
auront une nouvelle preuve que la France
n’est plus une République et que leurs
dirigeants se rendent coupables de haute
trahison.
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