Communiqué
Le droit international ne s’use
que
parce qu’on ne s’en sert pas !
UJFP
Vendredi 29 novembre 2019 Avec Trump, les
méthodes de voyou se sont généralisées.
Il déménage l’ambassade américaine à
Jérusalem, reconnaît l’annexion du Golan
et à présent considère que les colonies
qui balafrent la Cisjordanie sont
« légales ». Trump est un soudard qui
piétine allègrement tout ce qui pouvait
rester du droit international. Il a déjà
rompu avec les accords signés sur le
climat, le nucléaire iranien ou le
blocus de Cuba. Il prône et réalise une
diplomatie de la canonnière.
Nétanyahou est un
soudard. La vie humaine de l’autre,
le/la Palestinien.ne déshumanisé.e n’a
aucune importance pour lui. Son régime
torture, emprisonne des enfants,
multiplie les exécutions
extrajudiciaires, tire à vue sur les
civils.
Ailleurs dans le
monde, des chefs d’État multiplient les
actes dictatoriaux d’une brutalité
extrême et se moquent ouvertement de
toute notion de « droit international ».
Citons Assad, Erdogan, MBS, Poutine,
Bolsonaro et bien d’autres.
Le droit
international, tel qu’il s’est bâti
après 1945, était censé reposer sur des
textes fondamentaux : le droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes, le
bannissement des pratiques racistes et
de l’apartheid, l’égalité des humains,
le refus du colonialisme …
Mais s’agissant de
la Palestine les violations du droit
international ne datent pas
d’aujourd’hui. En effet :
1947 :
vote de la partition de la Palestine. De
quel droit ampute-t-on un peuple de plus
de la moitié de son pays ?
1948 :
nettoyage ethnique prémédité de la
Palestine. Vote de la résolution 194 sur
le retour des expulsés dans leurs
foyers. Que fait l’État d’Israël ? Il
interdit ce retour, détruit les villages
et efface leurs traces. Aucune
sanction ! Au contraire, Israël est
admis à l’ONU avec la mention « Israël
est un État pacifique, capable de
remplir les obligations de la Charte et
disposé à le faire » !
1967 :
vote de la résolution 242 intimant à
Israël de se retirer des territoires
nouvellement occupés. Que fait l’État
d’Israël ? Il annexe Jérusalem-Est (et
bientôt le Golan) et commence à
coloniser les territoires occupés.
Aucune réaction, aucune sanction.
1993 :
la communauté internationale prétend
soutenir un « processus de paix » devant
aboutir à deux États sur la base des
frontières d’avant 1967. Que fait l’État
d’Israël ? Il accélère la colonisation
et envahit les territoires occupés.
Aucune sanction.
2002 :
le Parlement européen vote la suspension
de l’accord d’association entre Israël
et l’Union Européenne. Que fait la
Commission ? Elle passe outre et les
produits israéliens, même ceux des
colonies continuent à arriver, détaxés,
dans nos assiettes.
2004 :
La Cour Internationale de Justice (qui
dépend de l’ONU) déclare illégale la
construction du mur. Israël poursuit et
achève sa construction. Aucune sanction.
2005 :
la société civile palestinienne lance
l’appel international BDS (Boycott,
Désinvestissement, Sanctions) contre
l’État d’Israël jusqu’à ce qu’il
respecte le droit international. Que
font les pays européens ? Ils
multiplient les textes liberticides
tentant d’empêcher toute critique de
l’apartheid israélien et du sionisme, et
tentent d’étouffer le BDS. Ils appuient
les tentatives de criminaliser le
soutien à la Palestine en assimilant de
façon honteuse ce soutien à
l’antisémitisme.
2006 :
La « communauté internationale » exige
des élections libres en Palestine.
Celles-ci ont lieu et le Hamas en sort
vainqueur. L’Union Européenne suspend
immédiatement ses versements à
l’Autorité Palestinienne et enjoint à
celle-ci de se débarrasser du Hamas.
2017 :
Richard Falk et Virginia Tilley publient
un rapport commandé par l’ONU et très
documenté attestant qu’Israël est un
État d’apartheid. Que fait le Secrétaire
Général de l’ONU, Antonio Guterres ? Il
refuse que le rapport soit publié.
2019 :
L’Union Européenne réaffirme
officiellement que l’occupation et la
colonisation de la Palestine sont
illégales. Pourtant, les produits des
colonies ne sont toujours pas interdits.
On pourrait
continuer.
Nous nous adressons
aux dirigeant.es français.es et
européen.nes : vous vous lamentez de la
disparition du droit international et de
la généralisation d’une gestion du monde
faite de brutalité et de violations de
tous les droits ?
Vous pouvez agir : cessez d’être
complices avec vos communiqués honteux
stigmatisant les Gazaouis et les autres
Palestiniens qui résistent ! Sanctionnez
l’occupant ! Arrêtez de coopérer
politiquement et militairement avec cet
État d’apartheid !
La Commission
Israël-Palestine, pour la Coordination
nationale de l’UJFP, le 28 novembre 2019
Ndw : Le jour où ce genre de
communiqué sera signé par le Crif le
monde ira beaucoup mieux
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