Communiqué
Gaza : dead end *
UJFP
Mercredi 24 août 2016
* voie sans issue
Dimanche 21 août :
en 20 minutes, la bande de Gaza a subi
70 raids aériens touchant
essentiellement le nord (Beit Lahia et
Beit Hanoun).
« Je me souviens en
2014 avant la guerre. C’est la même
chose qui est arrivée. Alors, je pense
qu’une nouvelle guerre s’annonce. Ils
ont juste besoin d’un peu de temps »
nous écrit un militant de Khan Younis.
Tout commence
toujours et seulement par une roquette
sur Israël (sur Sdérot cette fois) qui
entraîne des représailles totalement
disproportionnées, posant ainsi Israël
toujours en victime d’agressions sans
causes, et validant la « stratégie de la
force » israélienne, taper toujours plus
fort, si la première frappe ne suffit
pas.
Le message de
Netanyahou à la population de Gaza
vivant en cage est clair : « si tu
bouges, je t’écrabouille. Il n’y aura
pas de limite et personne ne viendra
t’aider. » Le gouvernement de Gaza a
pourtant annoncé avoir arrêté ceux qui
ont lancé la roquette.
Dans cette économie
on en est aujourd’hui à une roquette
lancée = 70 raids aériens.
Or il y aura
toujours des roquettes, parce qu’il y a
une population assiégée, deux millions
d’hommes, de femmes et d’enfants pris au
piège.
-
Piège d’Oslo qui définit une
infra-direction nationale et
installe la sous-traitance par les
Palestiniens eux-mêmes de leur
occupation.
-
Piège de la division palestinienne
(Hamas contre Fatah) voulue et
programmée par l’occupant.
-
Piège de la définition
néo-conservatrice de Gaza considérée
comme « entité hostile » au moment
de l’accession au pouvoir du Hamas,
par les urnes faut-il le rappeler.
Gaza, entité hostile, devient ainsi
un parfait « alien » sur qui on
peut, on doit, taper sans scrupule
ni limite.
-
Piège aussi de la volonté
israélienne d’effacer la
colonisation, de requalifier le
conflit en guerre de religions (d’où
l’intérêt du Hamas au pouvoir à
Gaza) et de tenter d’assimiler la
résistance inévitable et légitime
d’un peuple enfermé au terrorisme de
Daech.
Le fait que les
grands médias français ne mentionnent
même pas les 70 raids aériens, et ne les
mentionneront que pour parler des
prochaines roquettes contre Israël afin
de justifier la prochaine opération
sanguinaire, ne fait que démontrer que
la stratégie israélienne est celle de
nos gouvernants.
Il n’y aura pas
d’issue ni pour Gaza, ni pour les
Palestiniens, ni pour les Israéliens
tant que la diplomatie européenne et
occidentale soutiendra la stratégie de
la force et l’assassinat de civils.
Il n’y aura pas
d’issue tant que l’occupant ne sera pas
sanctionné.
Mais en réalité il
n’y a d’issue pour personne : Gaza,
après avoir été le laboratoire, est
devenu l’emblème de la non-politique
d’aujourd’hui.
Si les gouvernants
et les médias font semblant d’y croire,
la population française ne devrait pas
s’y tromper, et commencer à mesurer avec
inquiétude les effets de l’importation
de ce système d’écrasement et
d’enfermement de masse en France. Gaza
est le signe du retour de l’époque des
camps.
Le Bureau national
de l’UJFP, le 24 août 2016
Le sommaire
des communiqués
Les dernières mises à jour
|