Communiqué
Les amants antisémites d’Israël
UJFP
Mardi 19 juin 2018
Nos amis de l’Union des Juifs pour la
Résistance et l’Entraide (UJRE)
s’indignent à très juste titre de la
réception par les plus hautes
personnalités françaises d’Andriy
Parubly, président du Parlement
ukrainien et dirigeant du parti
« Svoboda ». Ce parti, qui glorifie la
collaboration avec l’Allemagne nazie,
est l’héritier de ceux qui ont servi de
guides et d’exécutants dans
l’extermination des Juifs ukrainiens.
La présence de partis antisémites au
pouvoir en Europe centrale et orientale
augmente de manière inquiétante depuis
quelques années.
Dans les pays
Baltes, on célèbre régulièrement la
résistance nationale face à l’invasion
soviétique de 1940, après le pacte
germano-soviétique. Mais on a choisi
d’oublier que, dans cette résistance, il
y a eu d’authentiques criminels de
guerre qui ont servi d’auxiliaires aux
Einsatzgruppens. C’est ainsi que 2 000
vétérans lettons de la Waffen SS ont
défilé à Riga le 16 mars 2014.
En Pologne, la
radio antisémite Mariya a fortement
contribué à l’accession au pouvoir du
parti « Droit et Justice » des frères
Kaczynski. La Pologne vient de voter une
loi négationniste qui punit quiconque
rappelle une vérité historique avérée, à
savoir que certains Polonais ont
collaboré à l’extermination des Juifs.
Tous ces partis ont
en commun de soutenir sans réserve
Israël dans sa guerre contre le peuple
palestinien. Au Parlement européen, ils
ont voté sans restriction la définition
sioniste de l’antisémitisme, celle qui
considère que critiquer Israël est
antisémite [1].
Y a-t-il une
contradiction ? Non. Les Juifs ont été
longtemps des « parias » en Europe (pour
reprendre les termes d’Hannah Arendt)
considérés comme des Asiatiques
inassimilables. En Israël, ils
deviennent des colons européens en
Asie.
Le sionisme, dès
son apparition, a tout fait pour qu’un
maximum de Juifs quittent l’Europe. Du
ministre pogromiste Plehve en Russie
(1903) à Lord Balfour (1917), les
antisémites ont apprécié et soutenu
cette entreprise.
Un des cas les plus
emblématiques aujourd’hui est celui de
la Hongrie de Viktor Orban. Celui-ci a
entrepris la réhabilitation du régime du
Maréchal Horthy, régime pronazi qui a
activement collaboré à l’extermination
des Juifs hongrois. Le gouvernement
hongrois a entrepris une campagne
antisémite contre Georges Soros, juif
états-unien d’origine hongroise. En
visite à Budapest le 18 juillet 2017,
Nétanyahou a félicité Orban en
qualifiant Soros « d’ennemi d’Israël ».
En Europe
occidentale, tous les dirigeants
d’extrême droite ont fait la visite en
Israël à l’invitation de Lieberman :
l’Autrichien Strache, le Néerlandais
Wilders, le Flamand Dewinter. Marine Le
Pen n’a pas encore fait le voyage, mais
son compagnon, le député Louis Aliot, a
visité en décembre 2011 les colonies de
Shilo et Eli qu’il décrit comme des
villages de Judée-Samarie.
Le journaliste
israélien Gideon Lévy a écrit le 20
novembre 2016 dans le journal Ha’aretz,
juste avant l’investiture de Trump :
« Tout à coup, il n’est plus si horrible
d’être antisémite. Soudain, il est
devenu excusable de haïr les musulmans
et les Arabes à condition « d’aimer
Israël ». Les droites juive et
israélienne ont décrété une large
amnistie aux amants antisémites
d’Israël. Et ce sont ces derniers qui
vont bientôt exercer le pouvoir à
Washington. »
Il pensait à Steve
Bannon qui a été le premier conseiller
de Trump. Le discours de Gideon Lévy
s’applique à l’ensemble des Chrétiens
sionistes. Pour ces évangélistes (et le
vice-président Mike Pence en fait
partie), les Juifs doivent retourner en
terre sainte pour favoriser le retour du
Christ, chasser le mal, Armageddon,
c’est-à-dire les Arabes, les musulmans,
puis se convertir à la « vraie foi »
sous peine de disparition. Ces
antisémites ont donné des milliards de
dollars pour financer la colonisation.
Il y a plus d’un
siècle, les antisémites ont aimé le
sionisme, prêts à l’aider pour faire
partir les Juifs d’Europe. Ils l’aiment
toujours.
L’UJFP dénonce
vigoureusement ces alliances du
gouvernement israélien avec
l’extrême-droite européenne, qui ne
peuvent que conduire à une explosion de
violence tant en Europe qu’au
Moyen-Orient.
Le Bureau national
de l’UJFP, le 15 juin 2018
[1] Résolution
du Parlement européen du 1er juin 2017
sur la lutte contre l’antisémitisme
(voir point C.2.)
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