Communiqué
La « société de vigilance » de Macron
accouche
d’une nouvelle campagne raciste
!
UJFP
Vendredi 18 octobre 2019 Le 11 octobre, au
Conseil régional de
Bourgogne-Franche-Comté, un élu du RN,
Julien Odoul, s’en est pris en pleine
séance à une mère de famille portant le
hijab. Elle accompagnait une sortie
scolaire d’élèves de CM2 venus observer
la démocratie en action et l’application
des valeurs de la République. C’est d’un
déchaînement de violence raciste qu’ils
seront finalement témoins.
Les propos de l’élu
d’extrême-droite sont insupportables :
« Je vais vous demander, s’il vous
plaît, au nom de nos principes laïques,
de bien vouloir demander à
l’accompagnatrice qui vient d’entrer
dans cette salle de bien vouloir retirer
son voile islamique. Nous sommes dans un
bâtiment public, nous sommes dans une
enceinte démocratique (sic), madame a
tout le loisir de garder son voile chez
elle, dans la rue, mais pas ici ! Après
l’assassinat de nos quatre policiers,
nous ne pouvons pas tolérer cette
provocation communautariste. »
Tous les élus RN
quittèrent ensuite avec fracas la salle,
après que la présidente PS du conseil,
Marie-Guite Dufay, a refusé d’expulser
la maman. Une vidéo montre le petit
garçon, pleurant, le visage enfoui dans
la robe de sa mère qui est restée digne
et silencieuse. Un peu plus tard, dans
les toilettes du Conseil régional, la
maman est à nouveau agressée par une
élue du RN : « Vous êtes soumise, vous
allez voir, quand les Russes vont
arriver, vous allez dégager ! »
On assiste à une
falsification de plus de la laïcité,
pour reprendre les mots de Jean Baubérot,
l’ancien titulaire de la Chaire
d’Histoire et de sociologie de la
laïcité à l’École pratique des hautes
études. Rappelons que la laïcité
concerne l’État, qui doit être neutre
par rapport aux religions et garantir la
liberté de conscience de tou.te.s.
« Seuls les agents qui exercent une
mission de service public sont tenus à
une stricte neutralité en application du
principe de laïcité ». Le Conseil d’État
a d’ailleurs annulé les dispositions de
la circulaire Chatel de 2012, qui
dévoyait ce principe au point de vouloir
l’appliquer aux accompagnantes des
sorties scolaires.
Si ça et là, des
réactions hostile au RN ont été
enregistrées, leurs motivations sont
pour le moins douteuses. Ainsi quand
Marlène Schiappa indique, sur Twitter,
que « C’est en humiliant les mères
publiquement devant leurs enfants qu’on
crée du communautarisme. » Et que dire
de l’attitude du Ministre Blanquer qui,
plutôt que de rappeler la règle et de
condamner son interprétation abusive, se
range du côté des falsificateurs de la
laïcité en déclarant que « le voile
islamique n’est pas souhaitable dans la
société » ?
La gauche non plus
n’est pas à la hauteur des évènements.
Que lui faut-il de plus pour qu’elle
cesse d’ergoter sur l’étymologie de
l’islamophobie et qu’elle constate sa
réalité et ses effets dévastateurs ?
Dénoncer son instrumentalisation par le
pouvoir néolibéral, qui monte les
fractions des classes populaires les
unes contre les autres alors qu’il
s’attaque à notre système de retraite,
ne suffit pas. Elle doit faire de la
lutte contre l’islamophobie une priorité
de son agenda politique. Encore faut-il
qu’elle admette une fois pour toute la
réalité de cette forme de racisme qui se
déploie du sommet de l’État jusqu’à nos
rues, et qu’elle réalise que ses
silences et sa tiédeur la rendent
complice de l’humiliation de millions
d’enfants, de femmes et d’hommes.
L’élu RN du Conseil
régional de Dijon a logiquement pris
appui sur l’appel à la "vigilance
citoyenne" lancé par Emmanuel Macron,
après l’attaque à la préfecture de
police de Paris, pour justifier le fait
de prendre à partie une mère de famille
voilée. Le gouvernement porte une lourde
responsabilité dans cette affaire, en ce
qu’il organise la légitimation et une
libération toujours plus profonde de la
parole raciste.
A quand des
campagnes d’éducation civique avec
dévoilement des mères voilées, pour
rappeler notre grande Histoire et les
cérémonies de dévoilement dans l’Algérie
coloniale ?
La Commission
antiracisme politique pour la
Coordination nationale de l’UJFP, le 15
octobre 2019
L’UJPF appelle
au
rassemblement contre l’islamophobie,
le 19 octobre 2019 à République
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