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Communiqué de l'UJFP
Salah Hammouri est-il un citoyen français de seconde
zone ?
18 avril 2008
Alors que le gouvernement français cherche à démontrer qu'il
défend ses citoyens où qu'ils se trouvent dans le monde, il
abandonne Salah Hammouri à l'arbitraire de la justice coloniale
des tribunaux militaires d'exception, dans les Territoires
Occupés Palestiniens.
Salah Hammouri a en effet le tort d’être à la fois citoyen
français et palestinien. Or la politique de soutien
inconditionnel à Israël adoptée par le gouvernement français
fait qu’il refuse d’agir pour la défense de Salah, jouant
justement sur cette double nationalité. De la même manière il
refuse d’intervenir et de condamner les innombrables violations
des droits humains commises par Israël.
Salah Hammouri a déjà effectué 3 ans de prison pour un seul
délit d’intention ! Il aurait fait partie d’un groupe cherchant
à attaquer une personnalité religieuse israélienne. Aucune
preuve n’a été apportée sur cette intention ni pendant ses trois
ans de détention administrative ni lors de son procès le 10
avril. Le délit d’intention n’existe dans aucun pays
démocratique. Salah a du accepter le « plea-bargain»* lui
proposant 7 ans de prison, pour éviter le verdict plus dur
encore qui lui était promis. Il vient d’être condamné à 7 ans de
prison ferme plus deux ans de mise à l’épreuve. Il lui reste
donc 4 années de prison à effectuer, pour quel délit? Ce type de
procès est un déni de droit.
Le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner que l’UJFP
a plusieurs fois saisi, s’est jusqu’ici contenté de regretter
que son procès soit toujours remis, et de promettre d’agir pour
qu’il ait lieu. Il n'a jamais exigé auprès de ses interlocuteurs
israéliens la libération de Salah. Le résultat, c'est une
condamnation très lourde et totalement injustifiée. Le
sous-entendu de cette position étant que s’il y avait procès ce
procès serait juste, Israël étant un Etat de droit.
Tel n’est pas le cas : Aujourd’hui des milliers de Palestiniens,
hommes femmes et enfants sont aujourd’hui retenus dans les
prisons israéliennes, le plus souvent sans preuve, sans acte
d’accusation, donc sans procès parfois pendant des années.
Beaucoup parmi eux sont ou ont été soumis à la torture… Leur
seul tort, comme Salah, est d’être Palestiniens.
A une justice israélienne à deux vitesses, correspondrait-il
ainsi une politique française à deux vitesses: intervenir pour
des soldats de l’armée israélienne d’occupation faits
prisonniers lors d’opérations militaires, parce qu’ils sont
franco israéliens, et abandonner le civil Salah Hamouri parce
qu’il est franco –palestinien ?
Tous les hommes et les femmes engagés dans le combat pour le
respect des droits doivent exiger -au nom des principes du
droit- égalité de traitement et protection de tous les citoyens
français par leur gouvernement. Ensemble, nous devons agir pour
que le gouvernement français défende Salah Hammouri contre
l'arbitraire comme il défend d'autres citoyens français pris en
otage dans le reste du monde.
Jamais le gouvernement français n'a rendu public le fait qu'un
citoyen français croupisse dans les geôles israéliennes. La
conspiration du silence dont se rendent complices les media
français doit cesser. Le cas de Salah Hammouri doit être évoqué
au même titre que ceux de tous les otages français. Nous voulons
voir le portrait de Salah Hammouri devant les mairies de France
et l’hôtel de ville de Paris à côté des autres otages français à
l’étranger. Il doit être clair pour le gouvernement français
qu¹être franco- palestinien n¹est pas un crime passible de 7
ans de prison.
L'UJFP demande immédiatement à rencontrer le ministre des
Affaires étrangères pour exiger une intervention urgente du
gouvernement afin que cesse cette mascarade de justice et que
notre concitoyen Salah Hammouri soit libéré.
*plea bargain : procédure de compromis proposé avant le verdict,
héritée du droit anglo-saxon
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