Communiqué
Négociation ou
demande de capitulation ?
UJFP
Lundi 5 juin 2013
Le « processus de
paix » d’Oslo a déjà 20 ans et il s’est
révélé pour ce qu’il est : une
gigantesque illusion. Faute d’avoir
discuté de la réalité (occupation,
colonisation, nettoyage ethnique,
apartheid, crimes de guerre, sociocide
…), on a discuté de la « sécurité de
l’occupant » et 20 ans plus tard il y a
trois fois plus de colons qu’à l’époque.
Depuis Oslo, les
gouvernements des Etats-Unis se sont
autoproclamés « médiateurs ». Les
« processus de négociations » qu’ils ont
pilotés ou auxquels ils ont participé
(Camp David, Taba, la « feuille de
route », Annapolis, le « quartette » …)
ont toujours eu la même finalité, celle
de dire aux Palestiniens : « si vous
vous montrez « raisonnables », si vous
cessez de demander le démantèlement des
colonies, le retour aux frontières de
1967, le droit au retour des réfugiés,
on peut négocier ». En fait toutes ces
pseudo-négociations ont toujours exigé
des Palestiniens qu’ils capitulent sur
leurs revendications historiques.
L’ouverture de
négociations obtenue par John Kerry a un
côté caricatural. Elle intervient alors
qu’ouvertement l’occupant multiplie les
nouvelles constructions de colonies, les
destructions de maisons et la
répression. Les sites sionistes
comparent explicitement un retrait des
colons de ce qu’ils appellent la
« Judée-Samarie » à l’œuvre des Nazis
visant à obtenir une Europe « judenrein »
(sans juif). De façon générale, le
gouvernement américain dit ouvertement
aux Palestiniens que s’ils renoncent à
leurs « rêves » d’avoir l’égalité des
droits ou un Etat, ils seront aidés
économiquement. Les Etats-Unis sont
prêts à institutionnaliser une réserve
d’Indiens palestiniens maintenue sous
perfusion. Un peu ce qui existe déjà à
Ramallah : une économie artificielle
avec des grands hôtels jouxtant la
pauvreté et l’exclusion généralisée sur
fond de colonialisme et de destruction
de la société palestinienne.
Le crime fondateur
de la guerre israélo-palestinienne a eu
lieu en 1948 avec l’expulsion de la
grande majorité des Palestiniens de leur
propre pays. Toute paix passera par la
reconnaissance de ce crime et les
négociations devront examiner ce qu’il
faut faire pour « réparer ».
L’appel au boycott,
désinvestissement, sanctions (BDS) lancé
par la société palestinienne en 2005 dit
bien ce que devraient être des
négociations. Cet appel demande la fin
de l’occupation et de la colonisation,
le démantèlement du mur, la libération
des prisonniers, l’égalité des droits
pour les Palestiniens d’Israël, le droit
au retour des réfugiés. Discuter d’autre
chose c’est une fois de plus une
diversion pour retarder les sanctions
indispensables contre l’occupant sans
lesquelles rien ne changera.
Bureau national de
l’UJFP le 5 août 2013
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