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Communiqué REMDH
6 mois après,
les signes d'assouplissement du blocus de Gaza sont très faibles
Mardi 30 novembre 2010
Les mesures prises par Israël afin « d’assouplir » le
blocus illégal de Gaza face à l’importante pression
internationale ont peu changé le sort de la population civile de
Gaza, comme le démontre un rapport publié aujourd’hui par une
coalition internationale de 22 organisations de développement,
de défense des droits humains et de construction de la paix. Ces
organisations appellent à une action internationale renouvelée
pour assurer une levée immédiate, inconditionnelle et complète
du blocus.
RAPPORT ET COMMUNIQUÉ
SIGNÉS PAR:
AMNESTY INTERNATIONAL UK – BROEDERLIJK DELEN – CAFOD –
CCFD-TERRE SOLIDAIRE – CHRISTIAN AID – CHURCH OF SWEDEN –
CORDAID – DIAKONIA – FEDERATION INTERNATIONALE DES LIGUES DES
DROITS DE L’HOMME (FIDH) – HANDICAP INTERNATIONAL – IKV PAX
CHRISTI – MEDICAL AID FOR PALESTINIANS – MEDICO INTERNATIONAL –
MS ACTION AID DENMARK – NORWEGIAN REFUGEE COUNCIL (NRC) – OXFAM
INTERNATIONAL – QUAKER COUNCIL FOR EUROPEAN AFFAIRS – RCT – REDD
BARNA – RESEAU EURO-MEDITERRANEEN DES DROITS DE L’HOMME (REMDH)
– SAVE THE CHILDREN UK – TROCAIRE
COMMUNIQUE DE PRESSE
6 mois après, les signes d’assouplissement du blocus de Gaza
sont très faibles, selon un rapport d’ONG humanitaires et de
défense des droits humains
• Les importations de matériaux de
construction sont seulement à 11% des niveaux enregistrés
en 2007 avant le blocus.
• Israël n’approuve les importations que pour
7% du plan de reconstruction de l’UNRWA.
30 novembre 2010 – Les mesures prises par Israël afin «
d’assouplir » le blocus illégal de Gaza face à l’importante
pression internationale ont peu changé le sort de la
population civile de Gaza, comme le démontre un rapport publié
aujourd’hui par une coalition internationale de 22 organisations
de développement, de défense des droits humains et de
construction de la paix. Ces organisations appellent à une
action internationale renouvelée pour assurer une levée
immédiate, inconditionnelle et complète du blocus.
La communauté internationale a allégé sa pression sur Israël,
mais trop peu a été fait pour assouplir efficacement les
restrictions imposées sur la vie quotidienne de 1,5 millions de
Palestiniens à Gaza, dont la moitié sont des enfants, selon le
rapport Des espoirs réduits à néant - Prolongement du blocus à
Gaza. Le rapport indique qu’Israël a non seulement négligé de
prendre en compte des éléments majeurs du blocus parmi ses
mesures d’ «assouplissement», tels que la levée de l'embargo sur
les exportations de Gaza, mais a également échoué dans le
respect des engagements clés qui ont été pris.
Israël avait promis d’augmenter et d’accélérer les importations
de matériaux de constructions nécessaires aux projets des
Nations unies ou à d’autres projets internationaux pour des
écoles, centres de santé, maisons ou stations d’épuration, dont
un grand nombre ont été endommagés ou détruits lors de
l’offensive militaire de décembre 2008-janvier 2009. Cependant,
le rapport montre que les progrès ont été lents et limités
depuis cet engagement. A ce jour, Israël a seulement approuvé
l'importation de matériaux pour 25 projets de l'UNRWA concernant
la construction d’écoles et de cliniques, ce qui ne représente
que 7% du plan entier de reconstruction de l’UNRWA pour Gaza. Et
même pour ces projets approuvés, seule une faible partie des
matériaux de construction nécessaires ont été effectivement
autorisés à entrer à Gaza.
De manière plus générale, le rapport indique que les Nations
unies ont estimé à 670,000 le nombre de camions de matériaux de
construction nécessaires pour assurer les travaux concernant les
logements dans Gaza. En moyenne seuls 715 camions de matériaux
de construction par mois ont pu entrer dans la Bande de Gaza
depuis l’annonce de « l’assouplissement ». A ce rythme, il
faudrait plusieurs décennies pour construire les logements
nécessaires. De plus, l’UNRWA ayant été dans l’incapacité
d’obtenir des matériaux afin de construire de nouvelles écoles,
40.000 enfants admissibles n’ont pu être inscrits dans les
écoles de l’ONU lors de la rentrée scolaire.
« Seule une fraction de l’aide nécessaire a pu parvenir aux
civils pris au piège à Gaza par le blocus », a déclaré Jeremy
Hobbs, directeur d’Oxfam International. « Le non-respect des
engagements pris par Israël et le manque d’action internationale
pour lever le blocus privent les palestiniens à Gaza de l’accès
à l’eau, à l’électricité, à l’emploi et à un avenir pacifique».
De plus, « l’assouplissement » n’a eu aucune incidence sur les
exportations, qui demeurent interdites jusqu’à présent. Deux
entreprises industrielles sur trois sont par conséquent fermées
et le reste ne fonctionne que partiellement, tandis que
l’augmentation des importations de biens de consommation vient
concurrencer les producteurs locaux, qui ne peuvent ni exporter
ni reprendre leur activité, indiquent les ONG signataires du
rapport.
La circulation des personnes a également connu peu d’évolution.
Malgré l’engagement du gouvernement israélien à faciliter
l’entrée et la sortie de Gaza pour les travailleurs
humanitaires, le rapport montre qu’en réalité le nombre de refus
d’entrée et de sortie pour le personnel humanitaire local des
agences des Nations unies a augmenté depuis que les mesures «
d’assouplissement» ont été annoncées. Dans le même temps, la
population de Gaza reste enfermée et continue de se voir refuser
toute possibilité de circuler pour voyager, travailler, étudier
ou rendre visite aux membres de leur famille et amis en dehors
de Gaza. Bien que le nombre d’hommes et femmes d’affaires
autorisés à voyager ait augmenté, il n’y a eu aucune
augmentation du nombre total de Palestiniens autorisés à quitter
Gaza par les points de passage israéliens, et ce nombre reste
inférieur à un pour cent des niveaux d’avant la deuxième
intifada en 2000.
Catherine Ashton, Haute-Représentante de l’Union européenne pour
les affaires étrangères a récemment déclaré : «Nous pensons que
ce qui s'est passé avec Gaza n'est pas satisfaisant, qu'Israël
n'a pas respecté ses engagements sur l'assouplissement du blocus
de la bande de Gaza".
D’après Kate Allen, directrice du Bureau d’Amnesty International
UK : « Le soi-disant « assouplissement » du blocus de Gaza ne
change pas le fait que ce blocus cruel et illégal qui punit la
population civile entière reste en vigueur. Le seul réel
allègement a été celui de la pression sur les autorités
israéliennes pour mettre fin à cette pratique cruelle et
illégale ».
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