Égypte
Honteuse tentative de
réduire au silence
les défenseurs des droits de l’Homme
La décision de fermer l'association pour
les droits de l'homme et l'assistance juridique (AHRLA) semble être
une pure et simple action de représailles pour le rôle
significatif de cette organisation dans la révélation des
pratiques institutionnalisées de torture en Egypte.
Afin de justifier sa décision, le ministère
de la sécurité sociale indique qu'AHRLA a enfreint la loi qui
interdit aux O.N.G. de recevoir des fonds de l’étranger sans
permission du ministère de la solidarité sociale. Ce type
d’accusation a été utilisé dans le passé à l’encontre de
deux autres défenseurs de droits de l'homme; tous les deux ont été
acquittés plus tard par la justice.
De plus, des critiques sévères des lois
sur les fonds provenant de l’étranger en Egypte ont été
exprimées par le Comité de l'ONU pour des droits économiques,
sociaux et culturels ainsi que par le Comité de droits de l'Homme
de l'ONU.
La volonté du gouvernement d’utiliser
cette arme juridique, en dépit de son inefficacité et des
critiques venant de la communauté internationale, apparaît comme
une tentative honteuse et sans signification de réduire au
silence une organisation indépendante.
La décision de dissoudre AHRLA vient peu
de temps après que le ministère de la solidarité sociale a
refusé d’enregistrer officiellement le « Centre pour les
syndicats et les affaires humaines » autrefois connu sous le
nom de « centre pour les syndicats et de service aux
ouvriers » fermé en avril.
Ces événements se produisent à un
moment où les organisations égyptiennes de droits de l'Homme
attendent des amendements à la loi déjà restrictive sur les
O.N.G. Elles craignent que les autorités cherchent à limiter
encore plus leurs activités par des mesures administratives
accrues.
Le
Réseau Euro-Méditerranéen de Droits de l'Homme invite les
autorités égyptiennes à:
-
Annuler immédiatement la décision
de dissoudre AHRLA
-
Respecter et renforcer le
droit à la liberté d'association
-
Confirmer ses engagements
internationaux en matière de droits de l'Homme en tant que
membre nouvellement élu du Conseil de droits de l'Homme de
l'ONU
Invite l'Union Européenne à :
-
Inscrire la liberté
d'association dans les priorités des relations bilatérales
avec le gouvernement égyptien
-
Profiter du prochain comité
des affaires politiques le 26 novembre pour demander à l'Egypte
de respecter ses engagements en matière de droits de l'Homme
dans le cadre du plan d'action de la Politique Européenne de
Voisinage
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