COMMUNIQUE
Paris
– Copenhague, le 23 août 2006
La Fédération
internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH),
la Plateforme non gouvernementale Euromed (PFNG)
et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH)
ont envoyé une mission au Liban qui s’est déroulée du 11 au
17 août 2006. Cette mission avait pour but de manifester sa
solidarité à la société civile libanaise et d’apprécier la
situation.
Elle a pu
rencontrer de nombreuses organisations de la société civile
libanaise, plusieurs représentants des agences de l’ONU et
diverses personnalités.
Elle remercie les
organisations libanaises qui l’ont fraternellement accueilli et
avec une efficacité que la mission veut souligner.
Elle se félicite
de la proclamation du cessez le feu et du respect de celui-ci tout
en regrettant que plus d’un mois ait été nécessaire pour
mettre un terme aux combats. Elle s’inquiète d’une reprise éventuelle
des combats.
Les membres de la
mission ont pu constater, en premier lieu, l’extraordinaire élan
de solidarité qui a traversé la société libanaise, indépendamment
de toute distinction confessionnelle. Alors qu’environ un
million de personnes ont été contraintes d’abandonner leurs
domiciles, ce qui représente près du quart de la population, la
société civile libanaise a pu offrir à ces réfugiés l’aide
et l’assistance nécessaires avant même que les aides
internationales puissent arriver.
Les membres de la
mission ont aussi pu constater l’ampleur des destructions
commises par l’armée israélienne : destruction des ponts
(plus de 75 ponts détruits selon les autorités), destruction des
centrales électriques et d’industries, y compris
agro-alimentaires, bombardements des habitations civiles ayant
conduit à la disparition de villages entiers ou, à Beyrouth, de
plusieurs quartiers, pollution environnementale de la mer comme
des terres, etc.
Plus de 1.300
morts civils sont la conséquence de ces actions militaires, étant
toutefois souligné que ce bilan ne pourra que s’aggraver au fur
et à mesure que les décombres seront déblayés.
De plus,
plusieurs cas de bombardements de convois civils et de véhicules
sanitaires ont été évoqués.
Rappelant que
l’attaque des populations civiles et la destruction volontaire
des infrastructures civiles constituent, pour toutes les parties
impliquées dans ce conflit, une violation flagrante du droit
international humanitaire, nos organisations estiment qu’il est
impératif qu’une commission d’enquête internationale examine
les faits et puisse déterminer les responsabilités encourues.
Les auteurs de ces violations graves du droit international
humanitaire doivent être sanctionnés et les victimes de ces
agissements doivent pouvoir obtenir réparation.
Il convient,
enfin, de saluer la volonté de la société civile libanaise de
mettre en œuvre collectivement, d’ores et déjà, les moyens nécessaires
à établir la réalité des faits. Nos organisations appellent à
soutenir cette initiative et à y participer.
La communauté
internationale doit trouver les moyens nécessaires à la
reconstruction du Liban.
Au-delà de l’évidente
solidarité, il s’agit là d’un devoir à l’égard du peuple
libanais qui a subi un mois durant des violations de ses droits
les plus élémentaires.
Nos organisations
sont convaincues que le dialogue entre toutes les sociétés
civiles de cette région du monde reste une des conditions
essentielles de la paix à laquelle aspirent les peuples du
Moyen-Orient.
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