Communiqué
Le MRAP salue avec
un immense respect
la mémoire de Nelson Mandela
MRAP
Vendredi 6 décembre 2013
C’est avec une profonde émotion et une
immense tristesse que le MRAP a appris
le décès, dans la nuit du 5 au 6
décembre 2013, de Nelson Mandela. Il
présente à sa famille, à ses amis, à ses
compagnons de lutte pour l’égalité et la
liberté ainsi qu’à toute la population
d’Afrique du Sud, ses condoléances les
plus émues ainsi que l’assurance de sa
profonde sympathie et de toute sa
solidarité dans la douleur de cette si
grande perte.
C’est en 1944 que Nelson Mandela
rejoignit l’ANC (Congrès National
Africain), afin de lutter contre le
système de domination de la minorité
blanche et la politique de
ségrégation « raciale » et de
« développement séparé » imposée par
celle-ci, selon des critères
ethniques, linguistiques et
territoriaux, en particulier les
sinistres « bantoustans ».
Dès 1955, Nelson Mandela faisait
adopter par l’ANC la « Charte de la
liberté » qui proclamait : « Notre
pays ne sera jamais ni prospère ni
libre tant que nos peuples ne
vivront pas dans la fraternité, ne
jouiront pas de droits égaux...
C’est pourquoi nous, peuples de
l’Afrique du Sud, Blancs aussi bien
que Noirs, réunis comme des égaux,
des compatriotes et des frères,
adoptons cette charte de la
liberté. »
Devenu avocat, il participa à la
lutte non violente contre les lois
de l’apartheid, mises en place par
le gouvernement du Parti National.
En 1960, ce dernier frappa
d’interdiction l’ANC. Constatant que
la lutte pacifique n’apportait pas
de résultats tangibles, Nelson
Mandela décida en 1961 de fonder la
branche militaire de l’ANC qui
entreprit une campagne de sabotage
contre des installations publiques
et militaires.
Le 12 juillet 1963, Nelson Mandela
était arrêté par la police
sud-africaine, sur indication de la
CIA, et se voyait condamné - lors
du procès de Rivonia - à la prison
et aux travaux forcés à perpétuité,
la pression internationale ayant
empêché de justesse la peine de
mort. Lors de son procès, il avait
annoncé haut et fort ce qui devait
être le fil conducteur de toute sa
vie : « Toute ma vie, je me suis
consacré à la lutte pour le peuple
africain. J’ai combattu contre la
domination blanche et j’ai combattu
contre la domination noire. J’ai
chéri l’idéal d’une société libre et
démocratique dans laquelle toutes
les personnes vivraient ensemble en
harmonie et avec les mêmes
opportunités. C’est un idéal pour
lequel j’espère vivre et agir. Mais,
si besoin est, c’est un idéal pour
lequel je suis prêt à mourir ». Dès
lors, il devint l’un des symboles
majeurs de la lutte pour l’« égalité
raciale » et bénéficia, à ce titre,
d’un soutien international
croissant.
C’est après vingt-sept années
d’emprisonnement, dans des
conditions souvent très dures, que
Mandela était enfin libéré, le 11
février 1990, soutenant la
réconciliation et la négociation
avec le gouvernement du président
Frederik De Klerk. Prix Nobel de la
Paix, Nelson Mandela devint le
premier président noir d’Afrique du
Sud en 1994.
Le MRAP doit à Nelson MANDELA - et à
ses compagnons de résistance de
l’ANC - des années fécondes de
mobilisations et de campagnes
(notamment anti-Outspan) contre
l’Apartheid et pour la libération
des prisonniers politiques de l’ANC.
Ce fut l’un des grands combats du
MRAP qui prit diverses formes. Il
avait, en particulier, établi des
liens étroits avec Dulcie September,
représentante de l’ANC en France, de
janvier 1987 à son assassinat « par
l’apartheid » à Paris, le 29
mars 1988. Le MRAP s’honore aussi
d’avoir compté parmi les membres de
son Bureau National la grande
militante Jacqueline GRUNFELD,
proche alliée de l’ANC et
vice-présidente de Rencontres
Nationales Contre l’Apartheid. Cette
dernière ne cessa d’organiser des
envois, principalement de matériel
scolaire, pour les enfants des
combattants anti-apartheid des pays
de la « ligne de front » (Tanzanie,
Mozambique, Zambie, Zimbabwe, Angola
et Botswana). Sa fille, quant à
elle, fut en outre emprisonnée
plusieurs années en Afrique du Sud
pour son action de soutien aux
militants anti-apartheid.
Si la route est encore longue pour
atteindre partout l’idéal proclamé
par la « Charte de la Liberté »,
ces paroles continueront à inspirer
l’action du MRAP et à donner sens à
ses combats d’aujourd’hui et de
demain.
Paris, le 6 décembre 2013.
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