Actualité
Communiqué de Maître Khéops LARA,
Avocat de M. Éric DROUET, aux
sympathisants
des Gilets jaunes et à leurs
contempteurs
Capture
d'écran PalSol
Jeudi 3 janvier 2019
Hier, mercredi 2 janvier 2019, M. Éric
DROUET, figure des Gilets jaunes, a une
nouvelle fois été arrêté arbitrairement
et placé en garde en vue à la demande de
la Préfecture de police de Paris et sans
que le Parquet de Paris, décidemment
bien docile et accommodant, n’émette
aucune objection ou joue son rôle de
contrôle des gardes à vue.
J’ai pu m’entretenir avec Éric DROUET et
l’assister à son audition jusqu’à une
heure avancée de la nuit.
Le crime d’Eric DROUET ? Avoir déposé
des bougies, avec d’autres amis et
sympathisants Gilets Jaunes, sur la
place de la Concorde à Paris en hommage
aux victimes Gilets Jaunes décédées pour
des motifs variés à l’occasion des
manifestations et de l’occupation des
ronds-points. Puis d’avoir voulu se
réunir avec quelques proches et amis
dans un endroit privé, un restaurant
notamment, pour discuter et échanger.
Et le tout sans violence, sans haine.
C’est cela l’action de « choc de
l’opinion publique » qu’évoquait Éric
DROUET...
La Préfecture de Police y a crû voir une
manifestation qui aurait dû être soumise
à déclaration préalable. Et donc un
délit pénal susceptible d’une peine
d’emprisonnement.
Non, vous ne rêvez pas.
A Paris, capitale de la France, où fut
proclamé la déclaration des droits de
l’homme qui consacre la liberté de
réunion, de circuler, d’opinion et même
de manifestation, vous pouvez être
arrêté pour avoir déposé une bougie,
pour avoir rendu un modeste hommage aux
morts innocents du mouvement social le
plus important qu’ait connu la France
depuis des décennies… parce que vous
n’avez pas fait de déclaration préalable
en Préfecture et rempli un formulaire !
Le monde entier ne pourra désormais que
se moquer, à juste titre, de cette
France si prompte à dénoncer les
arrestations similaires d’opposants
politiques sous d’autres cieux et dont
tout le monde comprend qu’il s’agit ni
plus ni moins de mesures
d’intimidations…
Mais on bien peu regardant quand de
telles pratiques apparaissent sur notre
sol.
C’est pour ma part, en tant qu’avocat,
un jour, ou plutôt une nuit, bien
sombre, quand vous devez assister des
personnes qui doivent subir de longs
interrogatoires répétés (c’est la 3ème
fois en 1 mois que j’assiste Éric DROUET
sur cette infraction « politique ») sur
leur seules idées politiques et leurs
modalités de réunion...
Les médias ont leur part de
responsabilité dans le harcèlement
policier dont est l’objet Éric DROUET,
ces médias et chroniqueurs
professionnels qui relayent
complaisamment, sans le moindre effort
de vérification, les calomnies contre
Éric DROUET le qualifiant de « putchiste
», d’ « extrémiste »… ce qu’il a
toujours contesté haut et fort.
Bien des journalistes devraient
aujourd’hui se poser la question de leur
comportement de « chiens de garde »
contre d’Éric DROUET et le mouvement des
Gilets Jaunes en général.
Car derrière ce vomis policier,
médiatique et politique déversé sur Éric
DROUET, c’est bien vous, hommes et femme
de la France « d’en bas » que l’on
insulte, que l’on n’estime pas dignes de
manifester, et même circuler comme Éric
DROUET, à Paris.
Au regard des éléments du dossier que
j’ai pu connaître, l’arrestation et la
garde à vue de Éric DROUET sont
totalement injustifiées et arbitraires.
J’ai demandé à l’issue de la garde à vue
au Procureur de la République de Paris
la levée immédiate de celle-ci. Je
profite également de la présente pour
demander également la levée des gardes à
vue des personnes qui accompagnaient
Éric DROUET et dont leur courage doit
être aussi salué. Il est temps que
chacun reprenne ses responsabilités et
reviennent à la raison.
Maître K. LARA
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