Communiqué
Flamanville : la grande arnaque
nucléaire
EÉLV
Vendredi 27 juillet 2018
L’EPR de
Flamanville devait être le fleuron du
nucléaire français, son grand renouveau.
Après 7 ans de retard dans le planning
de livraison et un dépassement des
dépenses de plus de 8 milliards d’euros
soit quasi un quadruplement du budget,
force est de constater que Flamanville
est en fait le fiasco industriel du
siècle.projet est surtout
contraire aux objectifs de la loi de
transition énergétique adoptée par le
Parlement en 2015. On ne peut pas en
effet prétendre diversifier le mix
énergétique français et soutenir les
renouvelables et en même temps
investir à perte des sommes folles dans
l’énergie nucléaire.
Le nucléaire repose
sur plusieurs mythes : sa soi-disant
sécurité et la soi-disant indépendance
énergétique en sont deux exemples
probants. Le premier, déjà fissuré par
la gravité des dégâts à la centrale de
Fukushima, a volé en éclat sous les feux
croisés des actions des militant-es
environnementalistes, notamment via les
actions de Greenpeace qui ont prouvé la
facilité avec laquelle ils et elles
pouvaient accéder à des infrastructures
hautement-sécurisées, et d’autre part
par les conclusions du rapport
parlementaire qui inscrit dans le marbre
institutionnel les critiques des
activistes. Le second ne repose sur
aucune réalité. Si la France possède en
effet les moyens techniques de produire
l’électricité nucléaire, elle est
intégralement dépendante de pays tiers
en ce qui concerne les matières
premières (uranium). Une dépendance qui
a des conséquences géopolitiques
directes : comment la France pourrait
dénoncer des renoncements démocratiques
de la part de pays producteurs alors que
toute son industrie nucléaire dépend de
ressources dont ces pays disposent et
auxquelles la France n’a autrement pas
accès ? Et les mêmes atermoiements sont
malheureusement flagrants s’agissant de
pays potentiels acheteurs de la
technologie nucléaire, bien que
constatant les coûts et les échecs, ces
pays se raréfient. Bien loin de garantir
notre indépendance, le nucléaire
asservit la diplomatie française.
Enfin, le mythe de
l’énergie peu coûteuse a fait long feu.
Aujourd’hui, dans les pays du G20, le
MWh nucléaire coûte entre 3 et 4 fois
plus cher que le MWh issu des énergies
renouvelables, sans compter le fait que
ce dernier induit plus d’emplois et
mieux répartis sur le territoire.
Pour Europe
Écologie – Les Verts, il est temps de
sortir de cette hypocrisie qui met en
danger la planète et ses habitant-es et
notre économie. Pour protéger l’emploi
des personnes qui dépendent du nucléaire
et protéger les populations
environnantes, les écologistes proposent
un contrat de Plan entre l’Etat et les
régions concernées afin que les
passoires nucléaires de Tricastin ou de
Fessenheim deviennent pilotes, en France
et dans le monde, de la maîtrise des
techniques de démantèlement et de
reconversion. Un contrat de plan qui ne
saurait exister sans être assorti d’un
volet social à la hauteur des enjeux,
qui ouvre la discussion avec les
travailleurs du nucléaire en leur
proposant notamment la reconversion dans
le secteur des énergies renouvelables.
La dénucléarisation
et la restructuration économique de ces
régions dont l’économie est devenue,
parfois à leur corps défendant,
dépendante du nucléaire est plus que
jamais un enjeu européen majeur. La
transition est une nécessité pour
l’indépendance énergétique et économique
de la France. Elle permettrait en outre
de pacifier les relations
internationales, souvent soumises aux
besoins en matières premières qui
n’existent pas sur notre territoire.
A l’heure ou la
planète surchauffe, il est temps
d’enclencher réellement la transition
énergétique : misons sur les
renouvelables pour enfin “make our
planet great again”.
Julien Bayou et
Sandra Regol, porte-parole
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