Communiqué
Réfugiés : l’accueil et la solidarité
sont des devoirs,
pas des délits
EÉLV
Dimanche 25 juin 2017
Les annonces récentes du ministre de
l’Intérieur, Gérard Collomb, et la garde
à vue de Cédric Herrou, agriculteur
solidaire de la vallée de la Roya,
rappellent que la politique du
gouvernement à l’égard des personnes
réfugiées s’inscrit dans la continuité
des gouvernements précédents depuis 2002
: le refoulement et la répression
s’exercent au détriment du respect des
engagements de la France et les acteurs
de la solidarité sont entravés.
Le ministre de l’Intérieur, en
déplacement à Calais ce vendredi 23
juin, a rejeté l’idée d’un centre
d’accueil des réfugiés, prétextant que
cela générerait un « appel d’air ».
Cette déclaration infondée n’était que
le début d’une suite de propos
sécuritaires du ministre, qui persistait
à nier le devoir de l’État et les
conditions inhumaines et dégradantes
subies par les personnes réfugiées dans
le Calaisis et ailleurs en France.
L’ensemble des annonces de Gérard
Collomb sont indingnes, inefficaces,
contraires aux droits humains et aux
engagements de la France.
Dans l’après-midi
de la même journée, Emmanuel Macron a
réitéré des propos parlant d’humanité et
faisant de l’accueil des migrants un
devoir moral. Malheureusement, ces
déclarations ne seront manifestement pas
suivies d’effet.
Preuve en est que
dans les Alpes-Maritimes, l’agriculteur
Cédric Herrou, en attente du jugement de
son procès en appel, a de nouveau été
placé en garde à vue. Or, il ne fait que
faire le travail de l’État, qui a le
devoir d’accueillir et d’accompagner les
demandeurs d’asile.
Un autre citoyen
solidaire, Pierre-Alain Mannoni, sera
jugé en appel ce lundi pour avoir voulu
conduire des jeunes femmes blessées à
l’hôpital. Une absence totale de
discernement dans les poursuites et la
politique, alors que pendant ce temps,
un centre de rétention illégal a été
installé par le Préfet et la police à
Menton, au mépris du droit. Cette même
préfecture avait déjà été condamnée en
avril pour avoir bafoué le droit
d’asile.
Soit le Président
de la République recadre le Ministre de
l’Intérieur, et fait cesser la
répression abusive et les entorses au
droit contre les migrants, soit ses mots
ne sont en réalité que de la poudre aux
yeux.
Julien Bayou et
Sandra Regol, porte-parole nationaux
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