Communiqué
Contre le terrorisme, protéger la
démocratie
EELV
Mercredi 20 juillet 2016
Face aux attentats,
la responsabilité politique nous impose
de nous donner les moyens d’apporter une
réponse adaptée et efficiente. Pourtant,
en prolongeant cette surenchère
sécuritaire qu’est l’état d’urgence, ce
n’est pas ce que vient de voter
l’Assemblée nationale.
Au delà de 15
jours, le recours à l’état d’urgence est
inutile, c’est la conclusion des
commissions des lois du Sénat et de
l’Assemblée nationale : « Au regard
de l’inutilité des mesures de
perquisition, de limitation de la
liberté d’aller et venir et
d’assignation à résidence que prévoit
l’état d’urgence et au regard des
mesures de police administrative
permises par le droit en vigueur en
matière de lutte antiterroriste, l’état
d’urgence ne se justifierait plus après
le 26 juillet prochain ». Cette
analyse est partagée par la commission
d’enquête relative aux moyens mis en
œuvre par l’État pour lutter contre le
terrorisme, présidée par le député
Georges Fenech.
Pourtant, c’est une
prorogation de 6 mois qui a été votée
par l’Assemblée nationale dans la nuit
de mardi à mercredi. La France restera
donc sous état d’urgence jusqu’en 2017,
soit 14 mois consécutifs.
Pour les
écologistes, le terrorisme ne se combat
ni en restreignant les droits et
libertés individuelles, ni en désignant
des boucs émissaires. « La meilleure
réponse au terrorisme, c’est plus de
démocratie, plus d’ouverture »
disait Jens Stoltenberg, le premier
ministre norvégien après le drame d’Utoya
en 2011. C’est bien l’opposé de ce que
l’Assemblée vient de voter.
Les écologistes
déplorent qu’à un travail de fond sur la
sécurité ait été préférée l’agitation
médiatique et la facilité d’un état
d’urgence que tout le monde s’accorde à
qualifier d’inutile, sans avoir le
courage de le remettre en question. Ceux
qui instrumentalisent nos peines
mentent, il n’y a pas à choisir entre
guerre civile ou aventure extrémiste :
la riposte démocratique est possible, si
nous avons le courage d’œuvrer à
développer la cohésion sociale.
Engageons une lutte
de long terme en stoppant tout soutien
aux monarchies pétrolières, en
coordonnant l’action des renseignements
au niveau européen. La fusion des
services de renseignement et la
dissolution de leurs budgets par le
gouvernement Sarkozy a été un échec et
un danger : lançons un audit des
services pour en tirer les conclusions.
Enfin, remettons de l’humain au cœur du
système en donnant des moyens humains
aux renseignements, en redéveloppant la
police de proximité, en donnant les
moyens à la justice de faire son travail
et aussi, donnons à l’éducation les
moyens de doter tous les citoyens
d’outils critiques pour comprendre et
décrypter le monde.
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