Communiqué
Perturbateurs endocriniens : lobbies 1 –
santé 0
EÉLV
Jeudi 6 juillet 2017
Scientifiques et endocrinologues de
toute l’Europe alertent sur le danger de
la mise en place de règles au rabais sur
les perturbateurs endocriniens. Et pour
cause : ces règles, demandées par les
lobbies de la pétrochimie, sont la porte
ouverte à l’entrée légale sur le marché
de produits dangereux pour la santé dès
maintenant (dérèglements hormonaux,
maladies, …) et porteurs de
modifications endocriniennes sur
plusieurs générations. Des journaux
alertent régulièrement, à travers leurs
enquêtes, sur les dangers des produits
de grande consommation contenant des
perturbateurs endocriniens,
particulièrement les produits d’hygiène
(aussi bien ceux pour l’hygiène intime
que ceux pour les enfants et
nourrissons), les produits de beauté
(soins pour la peau ou les cheveux,
maquillages), les crèmes solaires, etc.
Depuis la mise en place du gouvernement
Philippe II, l’alerte avait été donnée
après la passe d’armes entre la position
pro-lobbies du ministre de l’agriculture
et du porte-parole du gouvernement d’un
côté et celle de Nicolas Hulot de
l’autre, fondée sur le principe de
précaution et mettant au cœur de sa
réflexion la santé des français-es. Ce
dernier semblait alors avoir gagné la
manche face aux arguments législatifs de
ses opposants, des arguments reposant
sur la législation européenne, plus
permissive sur le sujet.
Ce mardi 4 juillet,
alors que la France, la Suède et le
Danemark faisaient front commun depuis
plus d’un an pour bloquer la mise en
place de normes permissives et taillées
sur mesure pour permettre aux industries
d’écouler des produits pratiques pour
leurs réalisations mais extrêmement
dangereux pour la santé, le combat pour
le respect de nos santés a pris un
tournant inattendu. Contre toute
logique, contre tout ce qui fonde le
principe de précaution, la France a fait
volte-face et décidé de rejoindre le
clan de l’Allemagne et des
pro-perturbateurs endocriniens, donnant
la victoire finale à ces-derniers.
Cette nouvelle
décision permet l’application du
règlement européen de 2009 sur les
pesticides mais permet aussi de devenir
l’outil de base de la régulation de tous
les secteurs de l’industrie concernant
ces produits. Cosmétiques,
agroalimentaire, mais également jouets
deviennent ainsi de potentielles armes
d’empoisonnement massif. Après la courte
victoire française du Ministre de la
transition écologique et solidaire, la
France a donc décidé sciemment de perdre
cette guerre.
A l’instar de
plus de 70 ONG, dont la Fondation
Nicolas Hulot, EELV dénonce ce
renoncement immoral qui met en danger la
vie et l’avenir de millions de
personnes, à commencer par les plus
fragiles. Ce sont les pesticides qui
recouvrent les fruits et légumes
industriels et faussement bon marchés
qui vont aggraver les problèmes de santé
des plus pauvres, tout comme les
produits d’hygiène ou les protections
solaire premier prix. Une fois n’est pas
coutume, les produits de luxe sont aussi
concernés.
En signant cet
accord, la France met délibérément en
danger la nature, durement et
durablement touchée par les pesticides
et les produits porteurs de ces
perturbateurs, aussi bien que les
citoyen-nes qui les consomment
directement ou indirectement.
Ce choix est celui
d’un gouvernement qui fait passer les
profits des multinationales avant la
bonne santé économique locale. Ce choix
est celui d’un gouvernement qui préfère
mettre en danger nos vies pour que
quelques actionnaires soient en mesure
d’accroitre un peu plus leurs profits.
Encore une fois,
ces décisions anti-écologique sont
porteuses de conséquences sociales et de
santé dramatiques alors que les
alternatives existent, respectueuses de
l’environnement et créatrices d’emplois.
Bilan de la séquence : lobbies 1 – santé
0.
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