Les écologistes sont
fermement opposés à la déchéance de
nationalité pour les binationaux nés
Français. Non seulement c’est une mesure
inefficace dans la lutte contre le
terrorisme, mais son inscription dans la
Constitution ruinerait de facto le
principe de l’égalité de tous devant la
loi, sans distinction d’origine.Depuis quelques jours
surgissent différentes propositions
d’étendre la possibilité de déchéance à
tous les Français, en dénonçant les
accords internationaux qui interdisent
la création d’apatrides.
Les écologistes
rappellent que le droit à une
nationalité est l’un des fondements de
l’Etat de droit. Ce droit, inscrit à
l’article 15 de la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme,
adoptée par l’ONU en 1948, est un des
droits fondamentaux garants de la
protection de la personne contre
l’arbitraire de l’Etat. Sans
nationalité, l’apatride n’a plus
d’existence légale. « Etre déchu de sa
citoyenneté, c’est être privé de son
appartenance au monde », écrivait la
philosophe Hannah Arendt pour qui la
déchéance de nationalité et par là
l’inégalité devant la loi sont l’arme
des régimes totalitaires.
Pour les écologistes,
ces propositions obéissent à des
logiques de manoeuvres politiciennes
sans rapport aucun avec l’intérêt du
pays mais l’engagent sur une pente
toujours plus dangereuse.
C’est une mesure
symbolique et c’est précisément en cela
qu’elle est dangereuse.
En conscience, les
écologistes appellent l’ensemble de la
classe politique et médiatique à faire
preuve de responsabilité et à rejeter
cette folie.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau,
porte-parole nationaux