|
Communiqué du CADTM
Islande :
le CADTM salue le NON massif au référendum sur la loi Icesave
Lundi 8 mars 2010
Samedi 6
mars, les Islandais se sont rendus aux urnes pour se prononcer
sur la loi « Icesave », qui prévoyait la nationalisation de
dettes privées et l’imposition de mesures économiques
antisociales afin de trouver les fonds pour rembourser ces
dettes. Le CADTM se réjouit de l’écrasante victoire remportée
par le Non, avec environ 93% des suffrages exprimés. Cela
constitue une victoire importante contre le néolibéralisme.
L’Islande a subi de plein fouet la crise financière et l’Etat a
nationalisé les trois principales banques du pays, totalement
privatisées en 2003, pour les sauver de la faillite. Le peuple
islandais s’est mobilisé massivement pour faire payer le coût de
cette crise aux responsables : les banques et les fonds
spéculatifs. En août 2009, le Parlement a adopté une résolution
pour conditionner le remboursement de cette dette aux
« capacités de paiement » du pays. Le CADTM dénonce le FMI et
l’Union européenne qui ont pesé de tout leur poids pour
renverser cette orientation.
Dans la
nuit du 30 au 31 décembre 2009, le Parlement a voté la loi « Icesave »,
qui visait à confirmer la nationalisation de ces dettes privées
et à organiser, via des mesures d’austérité (gel des salaires,
diminution des dépenses publiques…), le remboursement intégral
(3,9 milliards d’euros) des montants avancés par les Etats
britanniques et hollandais pour indemniser leurs « citoyens
lésés » par la faillite de la banque en ligne islandaise Icesave
en octobre 2008. C’est cette loi que les Islandais viennent de
refuser catégoriquement.
Le
CADTM reste très vigilant afin que ce choix soit respecté.
Rappelons-nous ce qui s’est passé à propos du Traité de
Lisbonne : alors que les Français avaient dit Non au Traité
constitutionnel européen, le gouvernement français a tout de
même fait approuver le Traité de Lisbonne qui l’a remplacé en
passant par la voie parlementaire, tandis qu’après un premier
vote négatif en Irlande, le gouvernement irlandais a imposé un
nouveau référendum afin de parvenir au Oui.
Le CADTM demande au gouvernement islandais de refuser la logique
néolibérale tout en garantissant la justice sociale. Pour cela,
le CADTM propose une série de mesures concrètes qui pourraient
être mises en place rapidement : nationalisation sans
indemnisation du secteur bancaire, interdiction de nationaliser
les dettes privées, moratoire immédiat sur le remboursement de
la dette, mise en place d’un audit intégral de la dette
islandaise en vue de répudier toutes les dettes odieuses ou
marquées d’irrégularités, impôt exceptionnel sur le patrimoine
des grosses fortunes afin de développer des emplois publics
socialement utiles et respectueux de la nature… Cela serait
conforme à la Déclaration sur le droit au développement, adoptée
par l’ONU en 1986, qui stipule dans son article 2 : « Les
Etats ont le droit et le devoir de formuler des politiques de
développement national appropriées ayant pour but l’amélioration
constante du bien-être de l’ensemble de la population et de tous
les individus, fondée sur leur participation active, libre et
utile au développement et à la répartition équitable des
avantages qui en résultent. »
Sommaire des communiqués
Les dernières mises à
jour
|