Communiqué
Plan Trump : des effets déjà
dévastateurs sur le terrain
AFPS
Vendredi 28 février 2020 Il y a un mois,
Trump dévoilait devant Netanyahou, ravi
de ce cadeau électoral, son plan pour la
liquidation du peuple palestinien et de
ses droits. Un plan condamné unanimement
par toutes les composantes politiques et
par la société palestinienne, par la
Ligue arabe, par l’organisation de la
Conférence islamique, et qui a fait
l’objet de déclarations encore bien trop
timides des États européens.
Un moment tenté de
prononcer immédiatement l’annexion à
Israël des colonies et de la Vallée du
Jourdain, Netanyahou se serait rangé aux
demandes des États-Unis d’attendre les
élections du 2 mars.
Mais dans les
faits, dès l’annonce du plan Trump, sa
mise en œuvre a immédiatement démarré
sur le terrain avec des effets
dévastateurs. Des centaines d’hectares
de terres agricoles palestiniennes ont
été ravagés par l’armée israélienne pour
permettre l’accélération des travaux de
construction des routes réservées aux
colons. Dans la vallée du Jourdain -
destinée à l’annexion - des colons
totalement décomplexés imposent leur loi
à une population sans défense. Des
maisons ont été détruites ainsi que des
structures d’irrigation, des écoles. Les
villes palestiniennes de Cisjordanie
sont investies chaque jour par l’armée
israélienne qui n’hésite pas, comme elle
l’a fait à Jénine, à tirer mortellement
y compris sur un policier palestinien à
l’intérieur de son commissariat. Les
jeunes sont la cible d’un harcèlement
systématique, des femmes quel que soit
leur âge sont interpellées, des enfants
y compris très jeunes sont blessés ou
arrêtés dans des conditions totalement
révoltantes.
Des images qui -
alors qu’elles ont fait la une en Israël
- n’ont pas ému les grands médias
européens montrent le nouvel usage que
l’armée israélienne fait du bulldozer.
Comme à Kafr Qadoum, village résistant
de Cisjordanie, où l’on a vu
un bulldozer fonçant dans les rues du
village, projeter des blocs de
rocher sur les personnes présentes, y
compris des enfants. Un bulldozer
toujours, dans un autre village, pour
rapporter le cadavre d’un Palestinien
qu’elle avait tué 10 jours plus tôt. Et
c’est encore
avec un bulldozer que cette armée,
qui s’autoproclame l’armée la plus
éthique du monde, est venue - comme on
se débarrasse de la carcasse d’un animal
- s’emparer d’un jeune combattant
palestinien de Gaza qui gisait à terre :
des faits insupportables et dénués de
toute humanité.
Tout cela dans le
silence assourdissant d’une communauté
internationale qui feint de l’ignorer, à
l’exception des condamnations de routine
à la suite de l’annonce de milliers de
nouvelles constructions destinées à
ancrer sur le terrain l’annexion des
colonies.
Est-ce que ce sont
les liens entre l’armée française et
l’armée israélienne, qui ont manœuvré
ensemble du 10 au 11 février 2020, qui
rend notre gouvernement si frileux ?
Combien de temps la France va-t-elle
encore collaborer avec une armée qui
chaque jour fait preuve de plus de
barbarie à l’encontre des Palestiniens ?
Le temps n’est plus
à l’attentisme. Cinquante anciens
ministres des Affaires étrangères des
États de l’Union européenne
viennent d’écrire à leurs homologues en
exercice pour leur demander d’agir.
L’Association
France Palestine solidarité en appelle
solennellement au président de la
République : « Nous sommes dans une
situation nouvelle qui appelle des
actes ; la France, avec les États
européens qui en ont la volonté, doit
prendre des initiatives ; elle doit
cesser immédiatement toute coopération
militaire avec Israël, et mettre sur la
table du Conseil européen la suspension
de l’accord d’association de l’Union
européenne avec Israël en cas de mise en
œuvre du plan d’annexion » a déclaré son
président Bertrand Heilbronn.
Le Bureau
national de l’AFPS, 28 février 2020
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