Communiqué
Le jeu ambigu de la France
AFPS
Vendredi 25 mars 2016
Le Conseil des droits de l’homme des
Nations Unies (CDH) réuni à Genève était
saisi le 24 mars de plusieurs
résolutions sur la question de
Palestine. Deux d’entre elles étaient
spécialement importantes, l’une portant
sur le suivi de la situation à Gaza et
l’impunité, l’autre sur l’établissement
d’une "liste noire" des compagnies
israéliennes et internationales opérant
en territoire palestinien occupé, liste
noire dont il est précisé qu’elle sera
mise à jour tous les ans.
Ces deux résolutions ont été adoptées
avec 32 voix pour et 15 abstentions. La
France s’est abstenue avec les autres
pays de l’UE membres du CDH. Ce faisant
elle a montré une nouvelle fois
l’ambiguïté, sinon l’incohérence, de sa
position puisqu’elle condamne
rituellement la colonisation tout en se
refusant à en tirer des conséquences
pratiques.
Pourtant, la France considère que
« Les transactions financières, les
investissements, les achats, les
approvisionnements ainsi que d’autres
activités économiques dans les colonies
ou bénéficiant aux colonies, entraînent
des risques juridiques et économiques
liés au fait que les colonies
israéliennes, selon le droit
international, sont construites sur des
terres occupées et ne sont pas reconnues
comme faisant partie du territoire
d’Israël. » Pourquoi alors cette
abstention ? Est-ce pour permettre à des
banques françaises de continuer à faire
des affaires qui profitent à
l’occupation israélienne ? Rappelons que
cette mise en garde avait contribué au
retrait d’entreprises françaises Safège
et Poma du projet de téléphérique à
Jérusalem-Est. Il y a manifestement ici
un double jeu qui discrédite gravement
la parole de la France au moment où elle
veut jouer un rôle de premier plan.
B. Netanyahou a osé appeler « les
pays démocratiques » à ne pas respecter
ces résolutions et à boycotter le CDH,
c’est à dire à délégitimer un organe de
l’ONU. On n’ose imaginer que la France
s’engage ouvertement sur cette voie de
démantèlement des Nations Unies.
Mais ces résolutions la mettent
clairement au pied du mur.
Ces résolutions sont un point d’appui
important pour le mouvement de
solidarité et les campagnes BDS : il est
nécessaire de mettre en cause l’ensemble
des entreprises et sociétés,
israéliennes ou non, qui tirent profit
de la colonisation. Il est légitime de
les mettre en demeure de désinvestir si
elles ne veulent pas être l’objet de
campagnes de boycott.
N’en déplaise au Premier ministre qui
joue délibérément la désinformation en
amalgamant antisémitisme et critique
politique de l’Etat d’Israël, c’est ce
que nous continuerons à faire sans nous
laisser intimider.
Ainsi le 2 avril et les samedis
suivants, nous appelons à des journées
d’action avec comme mot d’ordre « Pas
de produit de la colonisation dans nos
magasins ! »
Le Bureau national
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