Communiqué
Israël : l’État d’apartheid inscrit
dans la constitution
AFPS
Jeudi 19 juillet 2018
L’adoption cette
nuit par la Knesset (le parlement
israélien) de la loi sur « l’État-nation
du peuple juif » est un événement
majeur : c’est une loi « fondamentale »
(l’équivalent de la constitution), et le
vote, précipité ces derniers jours,
survient aux termes de 7 ans de débat au
cours desquels le président israélien
s’est lui-même opposé au gouvernement.
Cette loi comporte
plusieurs aspects d’une gravité
exceptionnelle :
- Elle
officialise l’État d’apartheid en
Israël même, en affirmant
l’inégalité des droits de ses
citoyens palestiniens arabes par
rapport aux citoyens juifs :
rétrogradation du statut de la
langue arabe, possibilité de
réserver des localités aux seuls
citoyens juifs, droit à
l’autodétermination réservé au seul
« peuple juif ».
- Elle foule aux
pieds les dispositions du « plan de
partage » définies par la
résolution 181 de l’Onu,
acceptée par Israël (de même que la
résolution 194 sur le retour des
réfugiés palestiniens) comme
condition de son admission à l’ONU.
- Elle met en
danger les citoyens juifs dans le
monde entier, en en faisant les
parties prenantes de son projet
suprémaciste et colonial : c’est un
danger qui a été bien vu par
14 organisations juives américaines
qui appellent à s’opposer à cette
loi.
- Elle
officialise l’annexion de Jérusalem
(y compris Jérusalem Est) ; elle
cite dès la première ligne la
« terre d’Israël » en même temps que
l’« État d’Israël », renforçant
l’ambiguïté sur ses frontières, qui
n’ont toujours pas été définies !
Dans ce contexte, la phrase qui
définit l’« implantation juive »
comme une « valeur nationale » est
lourde de menaces en termes
systématisation de la politique
d’annexion, de colonisation, de vols
de terres, comme aujourd’hui à Khan
Al-Ahmar.
Tout autre État
adoptant ce type de loi fondamentale
aurait été immédiatement mis au ban des
nations. Dans le cas présent, seul
l’ambassadeur de l’Union européenne,
bien isolé, a fait publiquement entendre
sa voix.
Lorsque le droit
international et les résolutions de
l’ONU sont ouvertement violées par une
loi fondamentale, lorsque des
conceptions racistes et suprémacistes
entrent dans la constitution, lorsque
l’apartheid est érigé en système, il
faut réagir.
Nous appelons nos
concitoyens à renforcer leur
mobilisation contre ce système qui est
en train de miner toutes nos valeurs, en
participant à toutes nos campagnes dont
nos campagnes BDS.
Au moment où l’on
célèbre le centenaire de la naissance de
Nelson Mandela et alors que la France
est signataire de la convention
internationale contre le crime
d’apartheid, nous appelons le président
de la République et le gouvernement
français, bien mal engagés ces derniers
temps, au sursaut qui s’impose face à
une politique de plus en plus
ouvertement affirmée qui devient une
menace pour le monde entier.
>>Lire aussi l’interview de l’AFPS avec
Dominique Vidal (4 avril 2018) : "Le
projet de loi israélienne sur
l’« État-nation du peuple juif » : une
rupture ?"
Le Bureau
national de l’AFPS
19 juillet 2018
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