Témoignant devant le Conseil de
sécurité le 14 octobre, le directeur
de B’Tselem Hagaï El-Ad avait lancé,
dénonçant l’injustice de
l’occupation, « Je vous implore
aujourd’hui d’agir ! » et
s’était vu en retour menacé d’être
déchu de sa nationalité.
Dans le même temps les votes de
l’Unesco sur Jérusalem provoquaient
une véritable hystérie, Israël
faisant mine d’y voir une négation
des liens du judaïsme avec la ville
sainte. Pure comédie à laquelle le
Conseil de Paris s’est prêté avec
une scandaleuse complaisance.
Les faits, dans leur brutalité,
permettent pourtant de comprendre
qu’on est là dans le maquillage de
la réalité.
A Jérusalem, 2016 marque une
forte accélération des destructions
de bâtiments et logements
palestiniens. Ainsi, selon un
décompte de l’ONG israélienne Ir
Amim (City of Nations), c’est un
total de 190 structures dont 122
unités d’habitations qui y ont été
déjà détruites à la date du 15
novembre, contre 74 pour l’ensemble
de l’année 2015.
Comble du traumatisme, la
destruction contrainte est de plus
en plus souvent effectuée par les
habitants eux-mêmes pour éviter de
rajouter aux amendes déjà élevées le
prix d’une démolition assurée par
des entreprises désignées par les
autorités d’occupation.
Politique inhumaine et planifiée
qui vise au nettoyage ethnique en
rendant insupportables les
conditions de vie à Jérusalem et
dans la zone « annexée ».
Néanmoins les Palestiniens de
Jérusalem résistent en restant sur
place malgré des conditions de plus
en plus précaires.
Le 16 novembre la Knesset, pour
répondre à une décision de la Cour
suprême israélienne déclarant
illégale la colonie d’Amona, votait
en première lecture une loi de
légalisation des « avant-postes » et
des milliers d’unités de logement
construites sur des terres
palestiniennes privées. Cette loi
permettrait de ne plus tenir compte
des avis négatifs de la Cour
Suprême, pourtant elle-même experte
en matière de « légalisation » de
cas de dépossession, et de
transférer, via un administrateur
des « biens publics », une propriété
palestinienne à un nouveau
propriétaire. Une véritable
monstruosité juridique considérée
comme telle jusque dans les hautes
sphères de l’Etat.
Une nouvelle fois la France est
placée au pied du mur. Si elle veut
réellement défendre la légalité
internationale, elle doit rappeler
que l’annexion de Jérusalem par
Israël est nulle et non avenue, que
toutes les colonies sont
fondamentalement illégales et
s’opposer par des sanctions
effectives à toute mesure visant à
les pérenniser.
C’est le sens de la campagne
lancée le 16 novembre par l’AFPS
avec ses partenaires du Collectif
national et de l’appel « Trop c’est
trop ! », pour la suspension de
l’accord d’Association UE-Israël. Il
faut arrêter la machine infernale de
l’occupation et de la colonisation.
Le Bureau national