Communiqué
Jonathan Pollak :
un juste enfermé dans les prisons
israéliennes
AFPS
Vendredi 17 janvier 2020
Jonathan Pollak est israélien, citoyen
du monde.
Il a été arrêté le
lundi 6 janvier car il refusait de se
présenter devant le tribunal. Trois
officiers sont venus l’arrêter dans les
locaux du journal Haaretz où il
travaille en tant que graphiste. Il a
déclaré plus tard qu’une quinzaine
d’officiers étaient sur les lieux.
Les « charges »
retenues contre lui sont
particulièrement vagues : en participant
à des manifestations en Palestine
occupée, il se serait de fait rendu
complice de supposées attaques commises
par d’autres personnes contre des
soldats israéliens. Elles viennent
relayer et soutenir les attaques
judiciaires portées contre lui par une
organisation d’extrême-droite,
l’organisation Ad Kan, qui cible
systématiquement les organisations
israéliennes opposées à la colonisation
et à l’occupation.
Il y a 15 ans,
alors qu’il n’était qu’un adolescent,
Jonathan Pollak a bravé les interdits du
pouvoir israélien - qui interdit à ses
citoyens de se rendre en Palestine
occupée, sauf sous l’uniforme bien
entendu - pour se joindre à la
résistance populaire palestinienne dans
son combat pour le respect du droit :
contre l’occupation, contre la
colonisation, contre le mur, contre
l’apartheid israélien, pour la
reconnaissance et le respect du droit à
l’autodétermination du peuple
palestinien. Il n’a jamais cessé ce
combat.
Il fait partie de
cette poignée d’Israéliennes et
d’Israéliens, qui bravent courageusement
jour après jour la logique infernale
d’un pouvoir qui se caractérise par
l’oppression du peuple qu’il occupe et
les atteintes aux libertés pour ses
propres citoyens.
Mohamed Khatib,
Palestinien de Cisjordanie, ancien
président et co-fondateur du PSCC
(Comité de coordination de la lutte
populaire) parle de lui : « Jonathan
a joué un rôle de premier plan dans de
nombreux villages de Palestine. Chaque
jeune qui a participé à des
manifestations en Cisjordanie contre la
colonisation d’Israël le connaît comme
Jonathan, le défenseur des droits de
l’homme. Jonathan, qui refuse de
normaliser l’occupation. Jonathan, le
défenseur des droits des animaux.
Jonathan, qui refuse d’être identifié
par sa citoyenneté ou sa religion, mais
comme une personne libre. »
Depuis des mois, il
fait l’objet d’une campagne de
harcèlement sur les réseaux sociaux, il
est insulté, agressé dans la rue. Ses
agresseurs ne sont pas inquiétés mais
lui est en prison.
Jonathan Pollak a
refusé la mise en liberté sous caution
proposée par le tribunal. Il refuse de
reconnaître la légitimité de ce tribunal
à juger un système d’occupation alors
qu’il est partie prenante de ce système.
Il a envoyé ainsi un magnifique message
de solidarité avec les milliers de
Palestiniens qui sont chaque année
arbitrairement arrêtés par les forces
israéliennes d’occupation et sont jugés
par les tribunaux de l’occupation dont
ils contestent également la légitimité.
L’arrestation de
Jonathan Pollak, les circonstances de
cette arrestation en complicité avec une
organisation d’extrême-droite (qui était
même présente sur les lieux…), et son
maintien en détention, constituent un
signe particulièrement inquiétant qui
s’ajoute aux attaques récentes contre
plusieurs organisations israéliennes
anticolonialistes : c’est le signe que
la société israélienne, jusque-là
relativement attachée aux libertés de
ses citoyens juifs, est en train de
glisser vers une forme de fascisme.
L’AFPS est
aux côtés de Jonathan Pollak et des
Israéliens anticolonialistes qui comme
lui refusent la violation permanente du
droit par l’État d’Israël. Elle lui
apporte son soutien indéfectible.
Jonathan est un homme libre, même
derrière les barreaux, c’est un juste !
Il doit être libéré sans condition comme
l’a réclamé son avocate Gaby Lasky.
Le Bureau
national, 17 janvier 2020
Le sommaire
des communiqués
Le
dossier BDS
Le dossier
Prisonniers palestiniens
Les dernières mises à jour
|