Communiqué
14 et 15 mai : 70 ans de déni du
droit,
l’urgence de la protection du
peuple palestinien
AFPS
Lundi 14 mai 2018
Aujourd’hui, 14
mai, Israël commémore les 70 ans de la
création de son État. C’est cette date
que Trump a choisie pour transférer
l’ambassade des États-Unis de Tel Aviv à
Jérusalem, confortant le gouvernement
israélien dans la violation du droit,
dans l’impunité dont il bénéficie et
dans son refus de l’accomplissement des
droits nationaux du peuple palestinien. Demain, le 15 mai,
les Palestiniens vont commémorer la
Nakba. La Nakba - la catastrophe -
désigne la période de 1947 à 1949 durant
laquelle 750 000 Palestiniens ont été
chassés par la force et la terreur de
leur terre au moment de la création de
l’État d’Israël. Ce sont plus de 500
villages et 11 quartiers urbains qui ont
été détruits durant cette période. Quant
aux réfugiés palestiniens, avec leurs
descendants ils sont aujourd’hui 6
millions, vivant pour la plupart d’entre
eux dans des camps de réfugiés
surpeuplés. Israël refuse de leur
reconnaitre le droit au retour pourtant
affirmé dans la résolution 194 de
l’Assemblée Générale de l’ONU du 11
décembre 1948, qu’il a acceptée le 11
mai 1949 pour intégrer les
Nations-Unies.
Le processus de
dépossession et d’expulsion, planifié il
y a plus de 70 ans par les pères du
sionisme est toujours à l’œuvre
aujourd’hui. Qu’ils vivent dans des
camps de réfugiés ou en exil, sous
occupations en Cisjordanie ou à
Jérusalem, sous blocus à Gaza, ou en
Israël victimes de politiques
discriminatoires, les Palestiniens en
subissent toujours les effets.
Depuis le 30 mars,
la population de Gaza a entamé la Grande
marche du retour qui doit trouver son
apogée les 14 et 15 mai. À ces
manifestations pacifiques, Israël a
opposé la force et la violence : 54
Palestiniens ont été assassinés et plus
de 2000 atteints par des tirs de snipers
de l’armée israélienne.
Des manifestations
d’une ampleur exceptionnelle sont
attendues dans toute la Palestine
historique. Les Palestiniens exigent
l’application du droit international et
la reconnaissance de leurs droits
nationaux. Ils ne doivent pas risquer
leur vie lorsqu’ils revendiquent ce
droit le plus élémentaire. Rien ne
justifie qu’Israël oppose des tirs par
armes de guerre à ces manifestations
pacifiques : c’est interdit par le droit
international. En tirant pour tuer ou
pour handicaper à vie les manifestants
palestiniens, Israël commet des crimes
de guerre et nie totalement l’humanité
du peuple palestinien qu’il a chassé de
ses terres et qu’il soumet à la loi de
son occupation.
De manière très
inquiétante, les autorités militaires
israéliennes viennent d’« avertir » la
population de Gaza de ne pas s’approcher
de la clôture qui les emprisonne. Il est
temps de remettre les choses à leur
place : ce qui est illégal, c’est
d’infliger une punition collective à 2
millions de personnes en les enfermant
par un blocus inhumain. Il faut une dose
incroyable d’inhumanité et de négation
de l’existence de l’autre pour décréter
que tout franchissement de cette clôture
par des manifestants non armés serait
une menace justifiant l’emploi d’armes
de guerre.
Depuis des
semaines, nous demandons aux autorités
de notre pays de prendre leurs
responsabilités et de contribuer à
mettre les Palestiniens sous protection
internationale. Nous répétons que
l’heure est grave, et que le
gouvernement israélien, qui a l’appui
inconditionnel des Etats-Unis de Trump,
ne sera pas impressionné par de simples
commentaires dans un point de presse
hebdomadaire…
Nous demandons
solennellement au Président de la
République, au ministre des Affaires
étrangères et à la Haute Représentante
de l’Union européenne de
-
rappeler au plus haut niveau et de
la manière la plus solennelle
l’interdiction d’utiliser des armes
de guerre contre des manifestants
non armés,
-
exiger de pouvoir porter secours aux
blessés palestiniens, notamment à
Gaza, et lancer une opération
d’envergure dans ce sens, par
exemple par l’envoi d’un
navire-hôpital dans le port de Gaza,
-
agir pour que l’État d’Israël et ses
dirigeants, coupables de crimes de
guerre, soient comptables de leurs
actes : les enquêtes internationales
doivent être menées, la Cour Pénale
Internationale doit s’en saisir, et
toute coopération militaire entre la
France et Israël doit être
suspendue,
-
agir pour une levée immédiate du
blocus de Gaza, ainsi que pour la
protection de Jérusalem-Est et de sa
population palestinienne.
La protection
internationale n’est pas une option,
c’est une obligation des parties
contractantes de la 4ème Convention de
Genève.
Partout et
spécialement en France des
manifestations de soutien aux marches du
retour se déroulent. De même l’AFPS
organise ce
15 mai au Cabaret Sauvage un grand
concert pour commémorer les 70 ans de la
Nakba, manifester notre solidarité
avec la résistance palestinienne et
affirmer notre détermination à voir
enfin justice rendue au peuple
palestinien.
Il n’y a pas de
paix sans justice et il n’y a pas de
justice sans réparation. Cela ne pourra
passer que par la reconnaissance par
Israël de sa responsabilité dans la
Nakba. Soixante-dix ans après, il est
temps !
Le Bureau
national de l’AFPS
14 mai 2018
Photo : Active
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