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AFPS
Déclaration de l’AFPS
Nicolas
Sarkozy vient d’être élu président de la République. L’Association
France-Palestine-Solidarité en prend acte. A l’occasion de son
congrès national réuni ces 12 et 13 mai, l’AFPS tient à
rappeler à la fois l’urgente nécessité d’une solution
politique au Proche-Orient fondée sur le respect du droit
international permettant d’aboutir à une paix juste et durable,
et celle d’un engagement résolu de la France pour y parvenir.
Saint-Denis, 13 janvier 2007
Le Moyen-Orient tout entier, et plus largement la
Méditerranée, subissent les ondes de choc désastreuses, tant
humainement que politiquement, de la poursuite de la guerre en
Afghanistan, de la poursuite de l’occupation en Irak. Lancée
dans le mensonge, au nom de l’anti-terrorisme, au mépris du
droit et des Nations unies, la guerre contre l’Irak n’a pas
produit la sécurité annoncée, bien au contraire. Après les élections
américaines désavouant la politique de la Maison Blanche, le
rapport de la commission américaine bipartisane Baker-Hamilton a
confirmé le désastre que représente cette occupation.
Et voici pourtant que des menaces de nouvelle
guerre se profilent, en l’occurrence contre l’Iran, dont les
conséquences risqueraient d’être au moins aussi funestes. Que
certaines des déclarations de l’actuel président iranien
suscitent la réprobation est une chose ; que les actuelles
velléités iraniennes de se doter de centrales nucléaires
donnent lieu à des campagnes préparant à l’hypothèse d’une
nouvelle guerre en est une autre. Celles-ci sont d’autant plus
injustifiables que persiste un silence complice quant à
l’armement nucléaire de la puissance israélienne, lequel est
quant à lui non pas virtuel mais bien réel ; et qu’est
exclue de l’ordre du jour l’option de la dénucléarisation
complète et sous contrôle de toute la région.
Les rapporteurs du rapport Baker-Hamilton
soulignaient aussi la centralité du conflit israélo-palestinien
dans les crises du Proche-Orient, la nécessité d’une paix
globale israélo-arabe et singulièrement d’une paix israélo-palestinienne
fondée sur la solution des deux Etats. On en est loin. La
Palestine, alors que les territoires de la bande de Gaza, de la
Cisjordanie et de Jérusalem sont occupés depuis quarante ans
cette année, est soumise à un véritable siège. La politique de
colonisation s’intensifie en violation du droit international,
le réseau de murs condamnés par la Cour internationale de
Justice et l’assemblée générale des Nations unies en est le
principal instrument. Les dirigeants israéliens ont opté pour
l’unilatéralisme contre toute perspective de négociation, pour
la séparation contre la coexistence, pour une fixation unilatérale
de frontières à vocation annexionniste contre la paix. Cette
absence d’horizon politique ne peut que nourrir toutes les
frustrations, tous les extrémismes. Il faut en sortir.
La communauté internationale, les Etats-Unis puis
l’Europe, ont imposé voici plus d’un an, au mépris de la démocratie
palestinienne, des sanctions contre les institutions
palestiniennes aux conséquences sociales, économiques et
politiques catastrophiques. Les Etats-Unis et l’UE exigent du
gouvernement palestinien la reconnaissance d’Israël, le respect
des accords signés, l’arrêt de la violence. A aucun moment en
revanche des exigences similaires ne sont formulées à l’égard
de la puissance occupante, dès lors laissée à une impunité qui
insulte non seulement le peuple palestinien mais aussi les
anti-colonialistes israéliens et tous les défenseurs du droit.
Une telle situation doit cesser. Après l’accord palestinien de
La Mecque, puis la proposition de Riyad soutenue par le
gouvernement palestinien d’union nationale, en particulier, la
France doit lever les sanctions imposées au peuple palestinien et
ses institutions et impulser ce choix auprès de ses partenaires.
L’impunité d’Israël doit cesser. L’AFPS, avec ses
partenaires français et européens, exige la suspension de
l’accord d’association entre l’UE et Israël tant que ce
dernier ne respecte pas le droit humanitaire, le droit
international, l’ensemble des accords signés. La France doit
aussi s’engager pour la libération de tous les prisonniers
politiques, en particulier des enfants et des mineurs. Elle doit
s’engager pour l’envoi d’une force de protection
internationale du peuple palestinien. Elle doit s’engager pour
une solution politique fondée sur le droit international sur
l’ensemble des dossiers du conflit -qu’il s’agisse du statut
de Jérusalem, du démantèlement des colonies, des droits des réfugiés,
de l’établissement d’un Etat palestinien dans les frontières
de 1967. La paix est la condition de la sécurité.
Nous prenons acte de ce que, répondant au
questionnaire de la Plateforme des ONG françaises pour la
Palestine aux candidats à l’élection présidentielle, Nicolas
Sarkozy a reconnu qu’« un peuple occupé ne renoncera
jamais, quoi qu’il endure ». Nous prenons acte également
de ce qu’il a rappelé l’objectif mis en évidence à
plusieurs reprises par les Nations unies, d’une solution qui
consiste en « deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte
à côte dans la paix et la sécurité » et ajouté :
« Le plan de paix saoudien représente une très bonne
initiative, reconnue comme telle par la communauté
internationale. Il repose sur un principe simple, celui de l’échange
des territoires contre la paix, avec la création d’un Etat
palestinien indépendant dans les frontières de 1967 ».
Il s’agit maintenant de mettre les actes en
conformité avec cet objectif. L’AFPS en appelle à la
convocation rapide d’une conférence internationale de paix israélo-arabe
et singulièrement israélo-palestinienne fondée sur le droit
international.
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