Communiqué
Tel-Aviv à Paris Plage ? Lettre ouverte
de l’AFPS à
Mme Anne Hidalgo, maire de Paris
AFPS
Lundi 10 août 2015
Madame la maire, C’est avec incrédulité
que nous avons appris l’opération
« Tel-Aviv sur Seine » programmée le 13
août dans le cadre de Paris-plage.
Il ne faudrait y voir, dans la suite
de votre voyage en mai dernier, aucune
signification politique, mais simplement
un sympathique exemple de coopération
entre deux villes. L’occasion offerte
aux Parisiens de « profiter de la plage
et de la douceur de Tel-Aviv », de son
ambiance festive et, pourquoi pas, de
gagner des produits de la mer Morte…
Mais il y a un hic, Madame la maire.
Tel Aviv n’est pas Copacabana et il
n’est pas possible de faire comme si
cela intervenait hors de tout contexte
politique. Nous sommes précisément à un
moment extrêmement dangereux : celui de
la fuite en avant du gouvernement
israélien le plus extrémiste de
l’histoire, déterminé à développer la
colonisation et à faire obstacle à toute
solution politique fondée sur le droit.
Alors que le carnage de l’été dernier
reste dans toutes les mémoires et que se
poursuit le blocus de Gaza, alors que
les snipers de l’armée ont carte blanche
face aux manifestants palestiniens en
Cisjordanie et que les colons fanatiques
ont dévoilé jusqu’où va leur idéologie
criminelle et raciste, il est urgent
pour les dirigeants israéliens de tenter
de détourner les regards de ces faits
qui chaque jour les accusent.
Il leur faut faire diversion et c’est
précisément le cas avec cette opération
de communication au goût amer, qui est
une bien étrange façon de faire écho aux
massacres de l’été dernier.
Comment évoquer la douceur de
Tel-Aviv sans avoir à l’esprit le fait
que les Palestiniens de Cisjordanie
n’ont pas accès aux plages de Gaza ? Que
sur ces dernières plane toujours la
menace des drones et qu’on peut au loin
deviner les bâtiments de la marine de
guerre israélienne en charge du blocus.
Comment permettre de distribuer des
produits de la mer Morte, elle-même
interdite aux Palestiniens, en oubliant
que pour l’essentiel ces produits
proviennent des colonies de la vallée du
Jourdain ?
Madame la maire, nous ne sommes pas
dupes de l’objectif recherché par les
diverses agences de communication
mobilisées pour tenter de redorer le
blason d’un Etat qui tourne aujourd’hui
le dos à la paix. Nous sommes consternés
par la facilité avec laquelle la ville
de Paris semble avoir accepté de s’y
prêter et osons attendre de vous une
déprogrammation de l’événement.
Je vous prie de croire, Madame la
maire, en toute ma considération.
Taoufiq Tahani, Président de l’AFPS
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